Le grimpeur Paul Seixas a déjoué les pronostics en montant sur le podium du Championnat d’Europe Juniors sur un parcours plat dans le Limbourg belge (voir classement). "Ce n’était pas un objectif. Je n’étais pas venu ici pour obtenir un résultat mais plutôt pour aider l’équipe. C’est une belle surprise, ça fait partie des belles perfs de la saison. C’était plutôt pour rouleurs-sprinteurs. Je ne sais pas trop ce que je fais là", sourit celui qui concède avoir été "dans un bon jour" sur ce rendez-vous continental. "Parfois, il y a des choses qu’on ne peut pas trop expliquer. Je suis super content d’aller chercher cette médaille, même il y a une petite déception de ne pas avoir l’or", ajoute le Rhodanien au micro de DirectVelo. 

Mais après avoir visionné la course des Espoirs la veille, le coureur de 17 ans savait qu’il y avait quelque chose à faire. "Il fallait rendre la course dure et attaquer. Mais on n’avait qu’un seul tour sur les pavés, il fallait tout mettre à ce moment-là. Ma chance était là. Si ça se regroupait, j’aurais aidé l’équipe. Aubin (Sparfel) va très vite mais ce n’était pas non plus le gros favori en cas de sprint". Après avoir placé une première accélération dans la deuxième portion en pavés, Paul Seixas est sorti dans l’ultime secteur. "On est parti à deux (avec Hector Alvarez, NDLR) puis Felix (Orn-Kristoff) est revenu, il était très costaud. On s’est bien entendu jusqu’à la fin". 

« 10-15 KILOS DE MOINS QU’EUX »

Le trio de tête n’a plus été revu jusqu’à la ligne d’arrivée. "Ce n’était vraiment pas loin derrière. On était toujours en train de se demander si ça allait rentrer", concède-t-il. Le pensionnaire de La Motte-Servolex et de Decathlon AG2R La Mondiale U19 n’a pas pu semer ses deux compagnons d’échappée. "Je savais que je n’avais pas la meilleure pointe de vitesse. Il fallait que je les surprenne en espérant qu’ils se regardent et se méfient moins de moi. Mais à la fin, je me suis fait avoir. Dans le dernier kilomètre, ils n’ont plus voulu passer de relais. Je n’ai pas pu attaquer avant comme je voulais le faire".

Paul Seixas a donc lancé le sprint en première position, bien malgré lui. "Aux 100 mètres, j’étais encore devant. J’y ai cru pendant un moment. Puis, j’ai senti Felix remonter assez fort. Je n’ai rien pu faire. Ils étaient meilleurs, ce sont quasiment de purs sprinteurs, je fais 10-15 kilos de moins qu’eux. J’ai quand même livré un bon sprint. On ne savait jamais ce que ça pouvait donner en fin de course, mais il fallait être réaliste". Le Français repart malgré tout de Belgique avec une breloque de bronze et confirme encore et toujours qu'il est l'un des hommes forts de sa génération. Sur tous les terrains.