Une pièce manquante fait dérailler le train des Bleues

Crédit photo Hugo Barthelemy - DirectVelo

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La France s'était donné le droit de tenter. Alors que les Pays-Bas et l'Italie faisaient office de patronnes de ces Championnats d'Europe, respectivement avec Lorena Wiebes et Elisa Balsamo, les Bleues n'avaient pas forcément tout misé sur un sprint dans le Limbourg. "On se doutait qu’avec l’armada des Pays-Bas, elles allaient tout donner pour Lorena Wiebes sachant que c’est la meilleure sprinteuse du monde. La vraie question était de savoir si l’Italie allait jouer la carte d’Elisa Balsamo à fond ou si elles mèneraient une course offensive. Car elles ont quand même des filles qui vont très vite", analyse le sélectionneur, Paul Brousse. Alors celui-ci accorde des libertés à ses coureuses. "J’avais dit aux filles de tenter des petits trucs, et de voir comment ça allait collaborer".

Mais les Italiennes ont tout de suite affirmé leur tactique. "Elles ne voulaient pas d’échappées et on l'a rapidement compris". Sur le vélo, Audrey Cordon-Ragot a bien tenté l'alliance franco-allemande. "Elles étaient huit au départ alors on a pas mal discuté, mais c’était vraiment cadenassé… Ce n’était peut-être pas assez dur pour créer les différences sur des portions plus montantes. Ça fait tellement rouleau-compresseur que c’est compliqué de rouler plus vite sur les pavés. Il faut être surhumaine pour pouvoir sortir à ce moment-là". Mais une sélection s'est quand même opérée, avant d'opter pour la stratégie du sprint. "On savait que ça allait être compliqué de déjouer les plans des Néerlandaises et des Italiennes qui voulaient un sprint. On a tenté et puis après, on s’est vite ravisées quand on a vu que ça ne partirait pas", raconte Audrey Cordon-Ragot. 

« IL MANQUE QUELQU'UN APRÈS AUDREY POUR ROULER UN PEU PLUS »

C'était d'ailleurs le plan de base. "J’avais dit à Audrey (Cordon-Ragot), la capitaine de route, que si ça ne sortait pas c’était mode sprint et tout pour Clara (Copponi)", explique Paul Brousse. Mais au moment d'emmener la Provençale, les coureuses de l'équipe de France ont "manqué d'une fille dans le lead-out. Du coup, on est un peu court et Clara se retrouve seule trop loin de la ligne aux 500-600 mètres. Elle est obligée de prendre les roues d’autres équipes", analyse Audrey Cordon-Ragot. Paul Brousse est d'accord mais n'en veut pas à son équipe. "Il manque quelqu’un après Audrey pour rouler un peu plus mais un sprint, c’est toujours décousu. Elles ont fait leur maximum", concède-t-il. 

Malheureusement pour l'équipe de France, Clara Copponi échoue au pied du podium (voir classement). "Il ne lui manque vraiment rien pour monter sur le podium. 4e, c’est une belle perf’ mais c’est sûr qu’on était là pour le podium, on croyait vraiment en ses chances", déplore Audrey Cordon-Ragot. Paul Brousse veut retenir le positif de cette journée. "Clara a très bien manœuvré car elle a pris la roue de (Elisa) Balsamo et a giclé dans celle de Lorena Wiebes quand c'est rentré. On voit que sur la fin il lui en manque un petit peu. Mais je suis très fier des filles, elles ont vraiment bien bossé et elles sont restées focus sur tout ce qu’on s’est dit. Je suis malgré tout quand même déçu qu’il n’y ait pas une médaille au bout car elles le méritent". Mais les grosses cuisses ont parlé, et celles des deux favorites du jour et de la Polonaise Daria Pikulik étaient un peu plus puissantes que celles de Clara Copponi, en tout cas ce samedi.

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