Cofidis, l’ex qui manquait à Clara Koppenburg
L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs et Clara Koppenburg en a fait l’amère expérience cette année. Ses larmes derrière la ligne d’arrivée à Privas, lors de la sixième et ultime étape du Tour de l’Ardèche (2.1), en disaient long sur l’état d’esprit, les regrets et la frustration de l’Allemande. “J’ai connu beaucoup de hauts et de bas cette année et c’était encore le cas tout au long de la semaine ici. On a vite perdu Clara (Emond) et après, c’est devenu de la merde”. En Ardèche, elle a porté pour la dernière fois le maillot rose d’EF, une formation qu’elle avait rejointe l’hiver dernier et avec laquelle elle comptait initialement s'inscrire dans la durée. “C’était un rôle totalement différent pour moi car jusqu’à présent, j’étais leader chez Cofidis et je jouais les premiers rôles au classement général. Mais cette année, j’étais là pour aider les autres du début à la fin de la saison”.
Jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’elle n’était pas reconduite pour 2025. “Ils ne m’ont pas donné la moindre explication. J’ai eu du mal à l’accepter, je n’ai pas compris et ça m’a vraiment attristée. J’ai tout fait pour l’équipe, j’ai toujours sacrifié mes propres chances pour les autres, j’ai fait tout ce que l’on m’a demandé de A à Z. C’est un choc d’être remerciée de la sorte. Je n’avais pas du tout imaginé ce scénario-là. Cette course en Ardèche était ma dernière avec l’équipe. C’est triste mais il faut l’accepter et passer à autre chose”, explique-t-elle à DirectVelo, les larmes aux yeux. “Ça m'a plu quand même. Je me suis fait de nouvelles amies, j’ai appris d’autres choses. Mais j’ai aussi réalisé qu’il ne faut pas faire confiance naïvement à n’importe qui”.
DU RÔLE DE LEADER AU GRUPETTO CHEZ EF
En 2022 et 2023, chez Cofidis, Clara Koppenburg était la leader de l’équipe et apportait de gros résultats à la Conti nordiste. Vainqueure de la ReVolta, 2e au Mont Ventoux et sur des étapes du Tour de Suisse et du Tour de la Semois, 3e de l’Alpes Grésivaudan Classic, 5e du Tour de Valence, 7e du Tour des Pyrénées, 9e d’étape au Tour d’Italie (liste non-exhaustive), elle se montrait régulière. Mais chez EF, l’athlète de 29 ans a été cantonnée à un rôle de porteuse de bidons toute la saison. “Cette année, j’ai passé beaucoup de temps dans le grupetto après avoir fait mon boulot. Je m’y suis habituée. Je dois retrouver la rage de vaincre, de me battre jusqu’à la ligne. Le mental est tellement important en cyclisme, si la tête ne suit pas… Je ne suis pas satisfaite de mon année, il est impossible de l’être. Certes, je n’étais pas aussi forte que l’an dernier mais j’ai perdu l’envie, en quelque sorte. On ne m’a jamais mise en confiance”.
Et pour retrouver la confiance, elle a décidé de retourner au bercail, chez son ex, à Cofidis, où elle garde de très bons souvenirs. “Je n’étais pas partie fâchée, je voulais juste voir autre chose, une structure différente, avec plus de moyens. Mais bon, je reviens en France, dans la même équipe, et je pense que ça veut dire ce que ça veut dire”, sourit-elle au moment d’évoquer ce choix. “Je suis heureuse qu’ils me reprennent. Là aussi, ça veut dire qu’ils croient en moi, qu’ils m’apprécient en tant que coureuse et en tant que personne, et c’est exactement ce dont j’ai besoin aujourd’hui : travailler avec des gens qui m’apprécient et qui veulent progresser avec moi”. Clara Koppenburg compte bien retrouver des responsabilités et jouer sa carte. Mais pas que. “Je veux être entourée de gens qui croient en mon potentiel sinon, ça ne peut pas marcher. Je vais aussi aider les jeunes. Mais je ne regrette pas mon année chez EF, j’en retire des choses. J’ai appris, dans le bon comme le moins bon. Je pourrai aussi apporter cette expérience-là chez Cofidis”.