Julie Bego : « J'en garde un très bon souvenir »
La course de Julie Bego a vite tourné au cauchemar, ce dimanche, à Besançon, à l'occasion de la Coupe du Monde de cyclo-cross. "Je partais dernière ligne. J'ai essayé de remonter dès le début. Mais il y a eu une chute au milieu du paquet, j'avais peut-être remonté une ou deux lignes, mais j'ai été prise dedans, j'ai freiné". En plus de ce coup de frein, la coureuse de Cofidis est lâchée par sa machine. "J'ai déraillé en tapant le vélo de devant. Le temps de remettre la chaine etc, je suis repartie dernière". Elle n'avait plus qu'à se battre pour remonter le plus possible. Mission plutôt accomplie avec cette 37e place finale (voir classement). "J'ai fait ma course. Ça glissait de plus en plus, alors j'ai demandé de dégonfler un peu, mais c'était de plus en plus boueux et il aurait peut-être fallu encore moins sur la fin. J'ai perdu des places en faisant des erreurs techniques bêtes".
UNE FIN DE SAISON PROBABLE EN CYCLO-CROSS
Habituée à des bons résultats sur route et des places d'honneur à l'échelon national en cyclo-cross, il a cette fois fallu bagarrer bien loin des avant-postes. "C'est moins marrant d'être derrière, mais en cyclo-cross je n'ai jamais été vraiment tout devant. De toute ma vie j'ai dû en gagner un en national à Nommay, c'était la seule fois et sur terrain sec, sinon je suis plus en retrait. Je sais que le cyclo-cross ne correspond pas forcément à mes qualités". Mais comme elle le répète à chaque rare participation à un cyclo-cross, Julie Bego travaille ses points faibles. "J'aime bien parce que je peux le faire en hiver". Pour la dernière fois, peut-être. "Je pense que pour les prochaines saisons, je n'irai pas faire les manches de Coupe du Monde, ni la Coupe de France, seulement des régionaux pour m'entraîner. Même cette saison je pense que c'est ma dernière et je vais passer sur la route".
Si elle s'y tient, elle ne devrait donc pas s'aligner à Pontchâteau, puisque le rendez-vous national risque de surcharger son planning de reprise sur la route. "On en parlait ces derniers temps, je ne savais pas trop si j'allais au Championnat de France, car après il faut enchainer directement en stage à Majorque avec les courses de début de saison là-bas. Ça fait beaucoup d'enchainements et un gros déplacement, car Pontchâteau est loin de chez moi". Accompagnée par son père uniquement, Julie Bego pense que c'est peut-être la meilleure décision pour tout le monde. "C'est mon père qui m'emmène, qui fait mécano, c'est dur avec une seule personne, et pour lui aussi. Donc je ne pense pas être au Championnat de France".
« SI J'AI ENVIE D'EN REFAIRE, J'EN REFERAI »
Outre quelques cross régionaux qu'elle ne délaissera pas, l'ancienne Championne du Monde Juniors ne devrait plus évoluer à haut niveau dans les sous-bois. "Ce n'est pas forcément un adieu, on verra plus tard. On voit Marianne Vos, par exemple, qui n'a pas fait de cyclo-cross pendant deux ans et qui revient. Si j'ai envie d'en refaire, j'en referai". Elle aura au moins découvert le plus haut niveau mondial puisqu'il s'agissait de sa première manche de Coupe du Monde avec les Elites. "C'est compliqué quand on déraille très vite comme ça, mais j'en garde un très bon souvenir avec l'ambiance autour du parcours, les encouragements, c'était top. Mais quand la saison route se termine mi-octobre et qu'on reprend fin janvier, c'est dur de faire du cyclo-cross entre".
Julie Bego va donc prendre un peu de repos avant de se mettre en configuration route. Après de belles promesses pour sa première année au haut niveau, avec de nombreuses places d'honneur dans les Top 20, comme sur des étapes en Romandie ou au Pays Basque, mais aussi une 3e place à l'Alpes Grésivaudan, une 7e au Tour des Pyrénées ou une 5e au Tour de l'Avenir, la coureuse de 19 ans veut franchir un nouveau cap. "L'objectif est de continuer de progresser et voir jusqu'où je peux aller. J'ai des courses que je cible davantage comme Liège-Bastogne-Liège qui peut bien me convenir, le Tour de France aussi". Et sur le bitume, il n'y aura pas de ligne de départ défavorable ou d'incident mécanique en début de course pour la contraindre à jouer derrière.