Florian Fery : « Ça valait le coup de ne pas gagner avant »
C'était son jour. Toujours placé, mais jamais vainqueur sur les manches de Coupe de France, deux fois dans le Top 10 sur des manches de Coupe du Monde, et globalement toujours dans le haut du classement sur les cross UCI après en avoir remporté deux, Florian Fery attendait quand même une victoire réellement marquante pour bonifier son bel hiver dans les sous-bois. Et son moment est venu la bonne journée, celle du Championnat de France, ce dimanche à Pontchâteau (voir classement). Le Junior 2 s'est offert le maillot bleu-blanc-rouge au terme d'un dernier tour marqué par la chute de son principal adversaire, Soren Bruyère Joumard. Florian Fery est revenu pour DirectVelo sur ce jour de gloire.
DirectVelo : Tu as gagné le bon jour dans un final à rebondissements !
Florian Fery Toute la saison ça ne voulait pas, c'est venu le bon jour. Soren (Bruyère Joumard) m'a attaqué dans l'avant dernière bosse, j'ai voulu passer avant le dernier virage pour remonter aux planches. C'était chaud au passage technique dans l'ornière, je ne pouvais pas bien passer, et du coup Soren est tombé et je ne l'ai même pas vu. C'est aux planches qu'on m'a dit qu'il était tombé et que j'avais creusé. Là je me suis dit qu'il fallait appuyer jusqu'au bout. Dans la dernière ligne droite, il n'y avait personne, j'ai eu le temps de savourer, c'était top.
Auparavant, la course s'était décantée rapidement avec les meilleurs Juniors français déjà à l'avant...
Aux deux premiers tours, j'étais à mon avantage. Au troisième j'étais loin, j'étais dernier du groupe. Dans la descente, Soan (Ruesche) est tombé. C'est là que ça a fait un écart de quelques secondes et ça s'est fait comme ça jusqu'au dernier tour. Finalement ça allait mieux sur la fin, je me suis replacé. On se regardait tout le temps sur la ligne, donc c'était physique, tactique, technique. C'était vraiment un beau Championnat de France.
« C'ÉTAIT AUJOURD'HUI »
En passant la ligne, tu as repensé à toutes ces places d'honneur ?
Oui j'y ai pensé, je savais que c'était peut-être la seule victoire de la saison, donc c'est parfait. Ça valait le coup de ne pas gagner avant, c'est encore meilleur. Je réalise mais je ne me suis pas encore vu avec le maillot. La saison va continuer en plus donc ça va être cool. Si on me convie je le porterai à Benidorm.
Tu as toujours cru réussir à enfin lever les bras ?
J'y ai cru sur quelques manches de Coupe de France où ça ne passe pas loin. Comme les deux jours à Pierric. Je savais que c'était possible mais ça ne voulait pas conclure, mais c'était aujourd'hui. À la reconnaissance, ce matin avec mon entraineur, j'ai aussi pensé au sprint à Pierric. On se demandait comment faire pour se placer, c'était un scénario prévu, mais je sais que ce n'est pas mon point fort. Donc avec 5 secondes en haut des planches j'étais rassuré de devoir appuyer sans sprinter face à Soren (sourire).
« C'EST POUR ÇA QUE C'EST ENCORE MEILLEUR »
Tu étais stressé vis-à-vis du Championnat ?
Je n'ai pas du tout senti de pression, j'étais encore moins stressé que d'habitude. La saison était réussie même s'il n'y avait pas de victoire. J'ai pris du plaisir tout l'hiver en étant régulier donc ce n'était que du plus, jusqu'au bout. C'est aussi ça qui joue pour être régulier, c'est ma passion, il n'y a pas de pression.
Tu avais pensé, au début de saison, au potentiel scénario du Championnat et une telle fin ?
On a déjà montré qu'on était là, au premier tour on était déjà les cinq ensemble, ça s'est passé comme on pouvait le penser. Donc c'était prévisible au début de saison aussi. C'est pour ça que c'est encore meilleur, il n'y en a pas un qui domine, on échange les places en Coupe du Monde, Soren performe. On est une bonne génération en France et ça aide pour prendre du plaisir sur le vélo. Je ne pensais déjà pas aller en équipe de France au début de la saison donc j'avais vraiment axé sur le France pour être en forme le bon week-end. Et c'est fait.