Nikias Arndt (Allemagne) a remporté ce jeudi la 4e étape du Tour de l'Avenir (Coupe des Nations Espoirs), disputé entre Porrentruy et Arbois sur 153,5 kilomètres. Il devance Romain Bardet (France) et Simon Yates (Grande-Bretagne). Au classement général, David Boily (Canada) conserve son maillot jaune de leader. Romain Bardet, qui est ce soir 20e du classement général à 3'17'' du Canadien, raconte sa journée à www.directvelo.com.

«  Comme hier (mercredi), c'était très dur d'entrée. Il y avait deux bosses de 2e catégorie en début d'étape. On a fait la guerre. Je suis parti dans le 2e GPM avec Quintana, Chaves, Wellens et un Espagnol (Bravo). L'entente n'était pas cordiale. Il aurait fallu faire un grand raid... Il y avait des grandes plaines ensuite. Rudy (Molard) est sorti un peu plus tard avec six autres coureurs. Ils ont fait une cinquantaine de bornes devant mais l'entente n'a pas été bonne là aussi. Ils ont laissé des cartouches. 

«  Pas de grosse sélection dans la dernière bosse » 

En fin d'étape, nous devions monter un GPM de 3e catégorie. Le sommet était situé à huit kilomètres de l'arrivée. Je voulais profiter de cette difficulté pour reprendre du temps au classement général. Quintana a attaqué, j'ai ensuite attaqué à mon tour. Wellens part ensuite... mais dans la descente on a assisté à un regroupement général d'une trentaine de coureurs. Il n'y a pas eu une grosse sélection dans cette bosse. Je tiens à remercier Antoine (Lavieu) et Etienne (Tortelier) car on leur avait demandé de faire le pied de la bosse à bloc. Ce qu'ils ont fait parfaitement. Ils ont abandonné leurs ambitions personnelles pour aider. 

«  Une ligne droite interminable » 

Nous arrivons donc groupé. Les 500 derniers mètres étaient en bosse. On voyait la ligne au loin. C'était interminable. J'ai demandé à Warren (Barguil) s'il pouvait m'emmener. Il a roulé à bloc dans le dernier kilomètre. Nous arrivons même à partir à trois lui, un Anglais (Simon Yates) qui fera 3e et moi. On a joué le coup à fond. Warren s'est vraiment sacrifié alors qu'il est lui aussi rapide sur ce style d'arrivée. Il a fait un super boulot pour que je gagne. L'Anglais a lancé le sprint à 250 mètres. Je le remonte. Je pensais gagner... mais derrière ça ne s'est pas tant endormi que ça. 

«  La première fois, tu ne dors pas la nuit » 

Même si je pensais m'imposer, je ne me suis pas relâché. Mon boyau arrive en premier sur la première ligne mais l'Allemand (Nikias Arndt ) est premier entre les deux lignes. C'est ma 3e place de 2e sur le Tour de l'Avenir en deux participations. Cela fait beaucoup. Et en plus c'est la 3e fois que je perds à la photo-finish depuis le début de saison. Cela m'était arrivé à Liège-Bastogne-Liège et au Tour du Frioul. La première fois, tu ne dors pas de la nuit, la deuxième ça te fait bizarre, et là tu es habitué (sourires). Si j'avais levé les bras comme un idiot à 50 mètres, j'aurais eu des regrets éternels... là c'est différent mais en tout cas, comme je le disais, je pensais vraiment gagner.

«  Moins stéréotypé que chez les pros »  

Ce matin, je me disais que cette étape allait être une étape de transition. Il ne fallait pas se faire piéger. Un gros coup aurait pu partir de loin. Hier (mercredi), on n'aurait pas pensé que le bon coup pouvait partir sur le plat alors que l'étape était assez difficile. On ne peut pas vraiment deviner la course. Aujourd'hui, on a vu l'Espagne, les Pays-Bas et la Colombie rouler sur les échappés. C'est moins stéréotypé que chez les professionnels. 

«  L'étape-reine ce vendredi » 

Ce vendredi, c'est l'étape-reine avec l'arrivée au Salève. Cela va être dur toute la journée. Il y a notamment le Col de la Croix Serra et la côte de Cruseilles, qui est difficile et méconnue. Ce ne sera pas une course de côte... L'étape est la plus longue de ce Tour de l'Avenir. Il faudra voir comment l'étape se passe. Si ça part d'entrée, il y aura des écarts. Le Salève sera à monter après cinq heures de vélo, le 6e jour de course... 

«  Ne pas lâcher Nairo Quintana » 

Il faudra surveiller Nairo Quintana. Il devrait attaquer. Aujourd'hui il l'a fait dès le premier GPM. Il ne faudra pas le lâcher. Je pense qu'il est avec Tim Wellens (Belgique) le meilleur grimpeur de la course. Je pense que les coureurs bien placés au classement général auront des difficultés. Du moins, je l'espère. Excepté Preidler (Autriche), ils ne sont pas des spécialistes de la montagne. On fera les comptes demain soir. Mon souhait est de gagner le maximum de places. » 

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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com