Yves Mercier a participé du 8 au 17 mars au Tour du Cameroun. Le Suisse, licencié au VC Dolois, a remporté la 4e étape après avoir devancé au sprint le Camerounais Arthuce Jodele Tella. L'ancien coureur du SCO Dijon, bientôt âgé de 25 ans, raconte sa première en Afrique à www.directvelo.com. 

DirectVélo : Pour quelles raisons avais-tu décidé de partir au Cameroun ?
Yves Mercier : D'un point de vue humain, j'ai décidé de partir au Cameroun parce que je n'étais jamais aller en Afrique. Cela me permettait de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et l'Afrique autrement qu'à travers TV5 ou planète pour ne pas les citer ! Au niveau sportif c'est un bon moyen de  préparer et lancer la saison sachant qu'il y avait neuf étapes et qu'elles n'étaient pas trop longues. Ça permet de faire des kilomètres et des intensités tout en prenant du plaisir ! 

« En France et en Suisse nous sommes gâtés »

Quels souvenirs souhaites-tu faire partager ?
Les souvenirs à partager, c'est qu'en France et en Suisse nous sommes gâtés ! Par exemple on a fait des transferts interminables dans des minibus inconfortables entre la 2e et 3e étape pour aller prendre un avion que nous avons raté. On s'est donc retrouvés dans un hôtel à Garoua pour la nuit sans nos valises. Elles faisaient le transfert en train. Nous étions donc sans habits propres pour se changer après l'étape et le transfert. Donc moralité, le jour de repos ne s'est pas passé tranquillement dans un hôtel mais à attendre à l'aéroport, puis faire 1h30 d'avion et 5h de bus ! 

Que retiens-tu de cette expérience au Cameroun ?
Il faut relativiser et rester calme et que finalement tout rentre dans l'ordre. L'essentiel, c'est d'avoir à manger et à boire et tout le reste n'est que détail. Un des épisodes magiques, c'est de voir comment les coureurs se ruent sur le pain le matin au petit déjeuner. Au début ça nous faisait rire mais on a vite appris à faire pareil autrement on n'avait plus beaucoup à manger ! Se retrouver dans un hôtel 3 étoiles avec wifi et devoir se laver avec un seau d'eau parce que l'eau courante ne marche reste une expérience cocasse ! Cela permet de relativiser beaucoup de choses et de se dire qu'en Europe on est vraiment très bien lotis au niveau du confort mais que finalement on n'est pas plus heureux. Un autre fait intéressant concerne les spectateurs qui nous jetaient de l'eau dessus, dans le Nord du pays. Il faut se rendre compte que c'est le Sud du Sahel et que les villageois vont aux puits chercher de l'eau exprès pour rafraîchir les coureurs. C'est agréable, sauf quand tu reçois l'entier du contenu d'un seau directement dans le bas-ventre quand le peloton roule à 45 km/h... C'est douloureux !

« Ma victoire, un grand moment d'émotion »

Que t'inspire ta victoire d'étape ? 
J'y suis allé pour gagner une étape donc l'objectif est rempli. Personnellement ça me fait plaisir parce que ça fait un bon moment que je l'attendais et comme le niveau n'est pas très élevé -selon les rumeurs entendues- je me devais d'aller chercher une victoire. De plus, je n'ai pas pêché à la conclusion. Cela reste mon gros défaut donc c'est une satisfaction de plus. 

Penses-tu que ce succès peut jouer un rôle particulier pour le reste de ta saison ?
La victoire d'étape est un bon moyen de se mettre en confiance pour la saison, d'ouvrir le palmarès 2012 et de profiter pleinement du public. On se croyait sur le Tour de France, toute la foule et une dizaine de journalistes fondent sur le vainqueur. C'était un grand moment d'émotion !

Quelles sont les courses les plus importantes pour toi, qui figurent a ton programme cette année ?
Il y a le Tour de Franche-Comté qui se déroule en partie dans ma région et qui est une des plus belles course par étapes de France, le Championnat de Suisse et les manches de la Coupe de France DN3, où mon club compte sur moi. 

Quelle est la prochaine épreuve éloignée à laquelle tu as prévu de participer ?
Pour le moment, aucune autre course n'est prévue mais si une opportunité se présente en fin de saison je vais en profiter pour autant que ce soit conciliable avec mes études.

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