Après une soufflante, Yann Botrel est à l'arrivée à Ans

Pour sa première participation à Liège-Bastogne-Liège Espoirs, Yann Botrel s'est classé 21e. Le coureur de Côtes d'Armor-Marie Morin revient sur sa course pour www.directvelo.com.

DirectVélo : Au départ d'une course comme Liège-Bastogne-Liège Espoirs, est-ce que tu avais un peu peur du parcours ?
Yann Botrel : Je n’étais vraiment pas serein comme tous mes coéquipiers. Quand on voyait le parcours et le niveau international du peloton, on s’était dit qu’on serait déjà content de voir le vélodrome à Ans. On savait que ce ne serait pas une course comme les autres. Je faisais un gros complexe d’infériorité au départ mais j’avais vraiment hâte d’y être. Je me savais en bonne forme, comme toute l’équipe d’ailleurs, avec ma 5e place au contre-la-montre du Circuit du Mené. On nous avait dit d’ouvrir grand les yeux pour accumuler de l’expérience pour la suite car c’est vraiment une course mythique. Faire Liège-Bastogne-Liège Espoirs était vraiment une chance pour l’équipe Côtes d’Armor-Marie Morin.

Aviez-vous eu le temps de reconnaître le parcours ?
Non, nous sommes arrivés dans la soirée la veille de la course. Nous avons juste été faire la première boucle de 25 kilomètres autour de Bastogne pour éliminer la fatigue du trajet. On s’était quand même renseigné sur internet en regardant quelques vidéos des principales difficultés mais on ne voulait pas trop se faire peur…

5e Français

Est-ce une satisfaction pour toi de passer en tête d'une des bosses de la course ?
C’est plutôt sympa d’être acteur et de franchir une côte de Liège-Bastogne-Liège en tête. On s’est retrouvé à trois devant et j’ai appuyé un peu plus pour faire le grimpeur. Cela n’a pas une grande valeur, mais je fais quand même 4e du classement des Monts. C’est surtout le fait de finir 5e français à ce niveau (derrière Turgis, Lecuisinier, Barguil et Domont qui sont des piliers de l’équipe de France) que je retiens. Je ne pensais pas que le parcours allait être aussi difficile avec l’enchaînement de vrais petits cols de trois ou quatre kilomètres mais ce n’était pas pour me déplaire.

Comment s'est déroulée ta course derrière les trois échappés ?
Je voulais absolument anticiper en début de course alors j’en faisais beaucoup pour prendre l’échappée. Après 50 kilomètres, Ronan Hardy est venu me voir et m’a mis une soufflante. Il m’a dit de courir un peu plus avec ma tête et que tous les favoris ne bougeaient pas d’une oreille. Du coup, j’ai attendu que la sélection se fasse dans les bosses mais surtout dans les descentes. Je suis sorti avant La Redoute avec Pierre-Henri Lecuisinier en contre mais tout est revenu. Après c’était vraiment au mental jusqu’à la fin. A un peu plus de 10 kilomètres du final Axel Domont est sorti, je n’ai pas hésité je l’ai suivi. On a pu aborder la côte de Saint-Nicolas avec un peu d’avance sur ce qu’il restait du peloton (environ 30 coureurs) avant que Warren Barguil ne rentre au milieu de la bosse. Ils ont fait le forcing pour creuser l’écart et je n’ai pas pu basculer avec eux. Le groupe avec lequel je finis est rentré dans la descente. Si on m’avait dit que je finirais à un peu plus de deux minutes du vainqueur avec des coureurs comme Sean De Bie, Tim Wellens ou encore Warren en pouvant jouer une place sur Liège au bout de 180 kilomètres, j’aurais eu un peu de mal à le croire. Une course comme ça doit me mettre en confiance. J’espère que cette performance aura été remarquée !

Les bas-côtés blancs en cinq minutes

As-tu été gêné par le mauvais temps ?
Non, pas vraiment. Je dirais même au contraire que ça m’a plutôt servi puisque le mauvais temps ne me dérange pas. On est pourtant parti sous le soleil mais après c’était dantesque ! En moins de cinq minutes, les bas-côtés sont devenus blancs à cause de la grêle et de la neige fondue. Il fallait rester toujours placé pour éviter les chutes et les cassures dans les descentes. C’était une vraie course de guerriers !

Quelle est la bosse la plus dure pour toi ?
Celle qui m’a le plus marqué c’est la côte de La Redoute sans hésiter. Elle arrive après 140 kilomètres de course et elle marque le début de l’enchainement final des difficultés. On sent que tout le monde est nerveux avant le pied. La première partie passe plutôt bien mais alors les dernières rampes c’est quelque chose ! C’est vraiment sauve-qui-peut pour basculer.

Après avoir fait Liège-Bastogne-Liège Espoirs, est-ce que tu vas regarder différemment la course des pros ?
Forcément ! Ce sont vraiment des courses où cela se fait à la pédale et, tant qu’on n’y a pas participé, on ne peut pas se rendre compte de la difficulté de cette course. Quand on verra les images des pros dimanche, on se dira que huit jours avant on était à leur place. Ça risque de monter un tout petit peu plus vite…

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Yann Botrel.

Crédit Photo : Etienne Garnier -
www.velofotopro.com
 

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