Néo-pros : Gaylord Cumont fait le bilan

Depuis le 1er janvier 2012, DirectVelo.com parle aussi des (néo-)pros. Parce que vous les avez connus depuis leur époque amateurs et voulez toujours avoir de leurs nouvelles ; parce que ces coureurs participent à des épreuves retransmises en direct sur www.directvelo.com.
Néo-pro à 30 ans, Gaylord Cumont (Véranda Rideau-Super U) n’aura finalement fait qu’une saison chez les pros. Il partage son expérience avec www.directvelo.com

« J’ai décidé de raccrocher le vélo. J’avais pour ambition de retrouver une place dans une équipe professionnelle. Malheureusement, mes recherches n’ont pas abouti. D’un autre côté, je ne voulais surtout pas retourner chez les amateurs. J’ai déjà passé dix ans en Elite 2. Honnêtement, j’ai fait le calendrier en long, en large et en travers. Je n’allais pas me relancer là-dedans. En plus, financièrement parlant, c’est quand même délicat en amateur. Aujourd’hui j’ai une famille, des enfants, je ne peux plus me permettre de faire ça. Le cyclisme, c’est beaucoup de sacrifices, une situation parfois bancale. A 22 ans, ça se tente. Mais à 31 ans, il faut savoir être raisonnable. Il valait mieux arrêter. Je préfère me lancer dans d’autres projets.

Les pros, une autre dimension

J’ai quand même pris beaucoup de plaisir à courir avec Véranda Rideau-Super U cette saison. Les pros, c’est une toute autre dimension. J’ai pu participer à des courses que je rêvais de faire depuis longtemps. Courir chez les pros, je n’y pensais plus depuis quelques années à vrai dire. Je l’avais espéré en 2008, après avoir réalisé ma meilleure saison chez les amateurs. Mais depuis, je m’étais fait une raison. Quand on m’a proposé un contrat pour 2012, j’ai eu du mal à y croire. Lors des premiers stages de l’équipe l’hiver dernier, j’étais vraiment comme un cadet, avec la sensation de repartir à zéro. Je m’étais tellement battu par le passé pour intégrer cette équipe. 

Loin d’être à la rue

Malheureusement j’ai été très loin de mon meilleur niveau en début de saison. Je suis tombé malade sur le Tour du Haut-Var. J’ai mis trois semaines pour récupérer pleinement. Puis j’ai dû couper une nouvelle fois suite à une chute sur le Tour de Normandie. D’ordinaire, c’est l’enchaînement des courses qui me permet de monter en puissance. Autant dire qu’avec ces coupures, j’ai eu du mal à trouver le rythme et mon meilleur rendement pendant un bon bout de temps. Cela allait déjà beaucoup mieux à partir des 4 jours de Dunkerque, où j’ai retrouvé un bon coup de pédale. Ça a été crescendo jusqu’à la fin de saison. Certes, sur le papier les résultats ne sont pas exceptionnels. Mais sur les routes, j’étais loin d’être à la rue.

Animateur sur toutes les courses

Je me suis souvent battu pour prendre les échappées, pour aller chercher des maillots distinctifs. Il faut savoir anticiper, c’est ce qui m’a permis de me construire un beau palmarès chez les amateurs. J’ai toujours animé les courses, en tout cas à chaque fois que je le pouvais. Seulement chez les pros, les équipes sont tellement organisées que ça arrive au sprint même quand c’est dur (rires). Je garde de bons souvenirs de chacune des courses auxquelles j’ai participé. Si je devais en retenir une, ce serait quand même le Tour du Poitou-Charentes. C’est une belle épreuve, le niveau y est très relevé avec beaucoup de grands coureurs et de grandes équipes. Malgré cela, j’y ai été performant d’un bout à l’autre. J’ai pu jouer les classements de la montagne, les points-chauds, et j’ai fait une place sur le contre-la-montre (28e, NDLR).

Quelques regrets

Quand j’ai appris que l’équipe allait arrêter en fin de saison, j’ai vite compris qu’il serait délicat de retrouver une formation. A 30 ans, après avoir fait une seule saison chez les pros, c’était presque perdu d’avance. Surtout que comme je l’ai dit précédemment, j’ai été pas mal embêté en début de saison et je n’ai par conséquent pas pu faire une saison pleine. Cela me laisse quelques regrets. Je sais qu’il y avait la place pour faire mieux. D’un autre côté, j’ai toujours mis mon cœur à l’ouvrage et je ne peux pas me reprocher grand chose. J’ai fait de mon mieux, mais dans la vie, ça ne se passe pas toujours comme on le voudrait. »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Gaylord Cumont.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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