Néo-pros : Le point avec Florian Sénéchal
Au début du mois, Florian Sénéchal (Etixx-IHNed CT), qui a eu 20 ans le mois dernier, a remporté sa première victoire chez les professionnels. A peine une semaine après son premier succès de la saison, sur une course amateur, en République tchèque, la dernière étape du Vysocina Tour. Il s'est élancé, ce mardi, sur le Tour du Poitou-Charentes. Mais entre-temps, il avait réalisé d'autres très bonnes performances. Il fait le point sur sa saison pour www.directvelo.com.
« J'ai eu des problèmes de santé cet hiver (lire ici). J'avais un manque de puissance dans la jambe gauche. Maintenant, ça va mieux. Ce n'est pas encore parfait, mais j'ai senti une grosse progression depuis fin juillet. C'est donc plus facile pour faire un truc. J'ai toujours été en forme en fin de saison, à partir du mois d'août. Au Vysocina Tour, il y avait trois équipes professionnelles au départ, dont Etixx-IHNed. La course était belle, et très dur. Elle m'a fait penser au Circuit des Ardennes. Les étapes étaient en circuit, assez vallonnées. Sur la dernière étape, je devais travailler pour mon équipier australien, Samuel Spokes, qui avait le maillot de leader. On a fait une bordure puis à dix kilomètres de l'arrivée, un coureur a attaqué. Je suis allé avec lui. Je le bats au sprint, dans une bosse. C'est un genre de final que j'apprécie beaucoup. Ça a été un soulagement. Depuis plusieurs mois, j'étais en manque de victoire. Je me mettais de la pression. Y être parvenu m'en a enlevé. Peut-être que ça a été un déclic, et que je cours mieux. Je ne sais pas... En tout cas, ça a un peu sauvé ma saison !
« Je n'arrivais pas à gagner »
J'ai enchaîné le week-end suivant avec le Mémorial Henryka Lasaka. Une course d'un jour, de classe 2, en Pologne, dont je suis également revenu victorieux. C'était un circuit vallonné, avec une bosse d'un kilomètre. Un régal pour les puncheurs ! J'ai fait toute la course devant. On est parti à une quinzaine. Au fil des tours, le groupe se réduisait. Dans la dernière montée, j'ai attaqué. Il restait dix bornes. Deux Polonais ont réussi à prendre ma roue. Je les ai devancés au sprint. Je ne savais pas s'ils étaient rapides, mais je connaissais leurs talents de rouleurs. J'étais donc confiant quant à l'issue de notre échappée. Je suis globalement satisfait de ma saison. J'ai eu de bons résultats, avec notamment ma sixième place au Tour du Finistère. Il y a aussi quelques petites déceptions. Sur Paris-Arras Tour, par exemple, j'aurai pu gagner la première étape (5e, NDLR)... C'était d'ailleurs dans une période où je marchais, mais je n'arrivais pas à gagner. J'étais encore un peu gêné par ma jambe. Vu que j'étais en grande forme, ça allait quand même.
« Sur le Championnat de France Espoirs, j'ai tout tenté »
J'ai appréhendé mon premier Championnat de France Elites avec de la pression. Je voulais bien faire. Mon objectif était d'aider Sylvain (Chavanel), de le protéger le plus possible. J'ai été gêné dans l'avant-dernier passage du ribin, alors que j'étais bien placé. J'ai dû mettre pied à terre, et j'ai donc fourni un gros effort pour rentrer. Je suis revenu quand une bordure s'est formée. J'ai donc pris le vent. Et j'ai craqué juste avant la descente. J'ai sauté du premier groupe pour finir dans le gros peloton. J'étais un peu déçu, car il ne me manquait pas grand chose pour accrocher le bon wagon. J'aurai sûrement pu aider Sylvain encore un tour, avant de m'accrocher dans les roues. Sur le Championnat de France Espoirs, j'étais, au contraire, content de ma journée. J'ai tout tenté. J'ai passé la journée entière à l'avant, après avoir attaqué dès le départ. Je termine 17e, alors que je n'avais pas de super sensations. Si j'avais été dans un grand jour, j'aurai peut-être pu accrocher le podium...
« De bonnes sensations sur ce début de Tour du Poitou-Charentes »
Il y a dix jours, j'ai disputé le Tour des Fjords, en Norvège. Il y avait plusieurs équipes World Tour, et donc de gros sprinteurs. C'était bien de pouvoir se frotter à eux. Je suis content de mes résultats là-bas. Je gagne le sprint du peloton (5e) lors de la première étape. Sur la deuxième, je n'ai pas été emmené. J'ai été un peu enfermé avant de me frayer un chemin dans les derniers mètres. Je termine septième. C'est dommage car je pense que j'aurai pu faire dans les trois premiers. Il y avait aussi un chrono par équipe. C'est le deuxième que je disputais, après celui du Tour de République tchèque. J'aime bien ce type d'effort. C'est intéressant car il y a toujours des petits sprints. Le Tour du Poitou-Charentes est la deuxième course par étapes de classe 1 que je fais, après le Tour des Fjords. Sur la première étape, j'avais de bonnes sensations. L'équipe devait travailler pour nos deux sprinteurs, Daniel Hoelgaard et moi. Mon équipier norvégien a pris une bonne cinquième place. Pour ma part, j'ai été gêné dans l'emballage final. Un coureur d'IAM Cycling a glissé devant moi. J'ai dû freiner, et j'ai perdu une trentaine de places. C'était juste après la flamme rouge. C'est dommage car j'étais en huitième position... Il reste trois étapes. Je vais viser un bon truc. J'entends par là, un podium, voire une victoire. Mais il va falloir avoir de la chance, savoir se placer, et prendre des risques.
« Je me cherche encore »
Je ne sais pas encore quel type de coureur je suis. Je me cherche encore... L'an dernier, j'étais nul au sprint et j'étais bon en contre-la-montre. Cette année, c'est l'inverse ! (rires). Depuis deux saisons, je grimpe de mieux en mieux. Je dirai que je suis plutôt un baroudeur, un coureur de Classiques, et aussi un peu puncheur. Du coup, je ne pense pas que je serai pris pour les Championnats du Monde. Au pire, mon objectif de fin de saison restera de gagner des courses ! »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com