Cinq questions à David Chopin

En rejoignant cet hiver la jeune formation de Hennebont Cyclisme (DN Espoirs), David Chopin a changé de cap. Mais cela ne l'a pas empêché de rester sur le devant de la scène, en atteste ses récentes places lors du GP de Moncontour (8e), sur Redon-Redon (5e) ou encore à l'occasion de l'étape en ligne du Circuit du Méné (2e), sans oublier sa victoire obtenue sur la Route des Légendes à Talensac (Ille-et-Vilaine).

DirectVélo : On imagine que la satisfaction est au goût du jour en ce qui te concerne...
David Chopin : C’est toujours agréable de constater que les sensations sont là, mais ces résultats sont très loin de constituer ce que l’on peut appeler des performances. Je pense, rien qu’en Bretagne, à des garçons comme Julien Fouchard ou encore Romain Hardy qui font des coups d’éclat au niveau international. Et il y a surtout Johan Le Bon. Lui, c’est encore autre chose, un tout autre niveau. A l’avenir, les Bretons ne pourront plus le suivre, sauf à la télé. Alors forcément, ces trois-là permettent rien qu’avec leurs résultats, de relativiser pas mal de choses et de voir un peu plus loin qu’à l’échelle régionale.

Le changement d'équipe cet hiver t'a-t-il aidé à retrouver de l'allant ?
On ne nous mettait pas du tout la pression chez Super Sport. Dans l’équipe, on avait du mal à décrocher des résultats et nous étions tous forcément déçus de cette situation. Peu importe, dans le vélo, rien ne sert de regarder dans le rétro. J’ai trouvé cette année à Hennebont un club où l’on nous parle simplement, sans nous bercer d’illusions. Cédric Le Ny et Georges Le Bourhis, Gaby Morantin et tous les dirigeants nous placent dans les meilleures conditions pour pédaler. A nous de faire le reste.

Parviens-tu à concilier vie professionnelle dans le journalisme et le vélo ?
Évidemment. J’ai d’ailleurs du mal à concevoir qu’un jeune puisse ne faire que du vélo. Le sport doit avant tout contribuer à l’épanouissement de chacun. Et j’ai parfois le sentiment que beaucoup ont franchement tendance à  l’oublier. Nous ne sommes pas des pros. Chez les amateurs, le sport ne doit absolument pas constituer notre seul centre d’intérêt. Car en cas d’échec, tout s’effondre alors. Depuis plusieurs années déjà, je suis correspondant à Ouest-France, c’est un milieu où je me sens bien. Comme dans le vélo, il faut énormément de travail pour progresser. J’ai l’habitude, je n’ai jamais été doué nulle part, mais toujours passionné.

Espères-tu encore franchir le Rubicon ?
Passer pro, c’est le souhait de beaucoup dans le peloton amateur. C’est plus un rêve qu’autre chose, tant le fossé est grand avec le monde amateur. En fin de saison dernière avec le Crédit Agricole, on m’a donné l’immense chance de rêver pendant quelques semaines. Je retiens de ce cadeau de Roger Legeay et de Jean-Jacques Henry, qui restera d’ailleurs mon plus beau souvenir dans le cyclisme, une expérience inoubliable qui ne se reproduira très certainement pas. Le rêve n’empêche pas le réalisme et avant de vouloir aller « au-dessus », il faut déjà dominer à l’étage inférieur, et ce, pas seulement en Bretagne entre Bretons. En outre, le contexte actuel extrêmement difficile pour les équipes pros, incite à revoir ses ambitions à la baisse.

Quels objectifs te fixes-tu pour la deuxième partie de saison ?
Je n’ai pas vraiment d’objectifs. On a la chance de pouvoir disputer quelques belles courses par étapes avec le club, ça sera l’occasion de se frotter à un niveau plus important. Le France à Saint-Brieuc, l’arrivée est à 300 mètres de chez moi. Bien sûr que j’ai envie d’y être, en plus sur un tel circuit. Je connais les deux bosses par cœur. Mais voilà, les places sont chères et il faut avant gagner son billet en équipe de Bretagne, c’est le jeu. De toute façon, pour espérer être devant sur le France, la sélection doit s’imposer d’elle-même, il faut vraiment marcher. Être au départ pour le simple plaisir d’y être, je ne vois pas l’intérêt à ce niveau. En tout cas, ne serait-ce que ces prochaines semaines, il y a quelques occasions de se faire plaisir. Car après tout, c’est bien là l’essentiel.

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