Mathieu Chiocca : « Un projet sur deux ans »
La saison passée, Mathieu Chiocca était au rang supérieur, chez les professionnels d’Atlas Personal-Jakroo. Une expérience en demi-teinte pour le Franc-Comtois suite à l’arrêt de l’équipe continentale. Toujours motivé depuis son retour à la compétition il y a 4 ans -"j’ai fait des sacrifices et je ne voulais pas tout arrêter comme cela"-, le coureur de 28 ans a fait le choix de réintégrer le peloton amateur français au sein du SCO Dijon. Nouvelle équipe, nouveau programme de course et aussi nouveau statut pour lui, celui de capitaine de route. Alors qu’il s’apprête à prendre part à la première manche de Coupe de France DN1 ce dimanche sur le Grand Prix Souvenir Jean-Masse et après un début de saison concluant (il a notamment pris la 5e place du Grand Prix de Carcès au plateau relevé), Mathieu Chiocca a répondu aux questions de www.directvelo.com et s’est confié sur ses déceptions passées et ses ambitions futures.
DirectVélo : L’an passé, tu étais pro chez Atlas. Que retiens-tu de cette expérience ?
Mathieu Chiocca : Je dois dire que ce fut une bonne expérience du point de vue des courses que nous avons faites. J’ai pas mal voyagé, découvert un autre cyclisme dans d’autres pays, notamment en Chine, mais aussi un autre déroulement des courses. En amateur, c’est l’intensité qui compte, chez les pros, il faut être bon sur le placement et la force que l’on a est très importante, tout se joue souvent dans les 15 derniers km.
Au début, tu partais pour tenter l’aventure une seule année dans cette formation continentale ?
Je savais surtout que cela allait être compliqué de faire une longue carrière dans cette équipe. J’ai eu l’opportunité de découvrir ce milieu-là. Vu mon âge, je n’ai pas hésité. Cependant, cela ne s’est pas super bien passé. Nous avons fait la moitié du programme prévu, l’organisation n’était pas toujours au top. Finalement, on peut dire que l’équipe s’est presque arrêtée en cours de saison. Pendant un mois et demi nous n’avons pas couru... De ce côté-là, oui, je suis un peu déçu. De toute façon, je souhaitais quitter cette équipe à la fin de la saison.
« J’AI FAIT BEAUCOUP DE SACRIFICES »
Est-ce qu’après cette expérience, tu as pensé tout stopper ?
J’ai repris le vélo il y a quatre ans (à l’AC Bisontine en 2010, NDLR). Oui, je me suis posé la question de tout arrêter. Mais j’ai fait beaucoup de sacrifices pour retrouver mon niveau et progresser. Je me suis posé des questions et je me suis dit qu’il valait mieux retourner en amateur en France que dans une équipe continentale étrangère de ce calibre.
Pourquoi avoir fait le choix du SCO Dijon ?
En fait, Dijon m’avait déjà approché l’an passé avant que je signe chez Atlas. Quand les dirigeants ont appris que je ne voulais pas continuer dans ces conditions-là, ils sont revenus vers moi. Je voulais découvrir un autre mode de fonctionnement et un autre programme de courses après deux bonnes années au CC Etupes. J’ai un bon ami qui est au SCOD depuis l’an passé, Benjamin Le Roscouët donc ça a pesé dans la balance. De plus, j’ai un nouveau statut qu’on m’a confié, celui de capitaine de route. C’est un bon challenge, c’est nouveau pour moi, je dois prendre mes marques.
Espères-tu repasser pro ?
En fait, j’ai un projet sur deux ans durant lesquels je ne ferai que du vélo avec l’espoir de retourner chez les professionnels. Si ça ne marche pas, je continuerai le cyclisme juste pour le plaisir tout en faisant autre chose.
« UN DEBUT DE TENDINITE AU PSOAS »
Comment s’est passé ton début de saison pour le moment ?
Je suis plutôt satisfait de mon début de saison. Ma préparation s’est bien déroulée, dans des conditions assez bonnes. J’ai changé un peu mon mode d’entraînement en faisant plus d’activités différentes, en dehors du vélo.
Tu as bien débuté sur la Grand Prix de Carcès dimanche dernier ?
Oui effectivement. C’était ma course de reprise et j’ai de suite été dans le groupe de tête. On a été repris mais j’ai voulu faire le sprint pour me tester. J’ai malheureusement choppé des crampes dans le final sinon je pense que j’aurais pu jouer le podium. Ensuite, on a enchaîné avec les Boucles du Haut-Var. Je n’ai pas couru mercredi car je souffre d’un début de tendinite au psoas, en haut de la cuisse. Un peu de repos ne m’a pas fait de mal. J’ai été voir l’osthéo pour qu’il me manipule. J’ai toujours une douleur mais j’espère que ça va aller pour le Souvenir Jean-Masse.
Justement, à quoi t’attends-tu ce dimanche sur cette première manche de Coupe de France DN1 ?
Je n’ai jamais fait cette course, mais le circuit est difficile. Toutefois, ça reste une manche de Coupe de France et ça court toujours bizarrement. On peut envisager tout type de scénario. Personnellement, j’adore ce genre de circuit. Je ne suis pas un pur sprinter mais je passe bien les bosses. Si ma blessure ne me gêne pas trop, j’espère y faire une belle performance car la Coupe de France reste un des objectifs de ma saison avec entre autres, le Tour de Franche-Comté.
Crédit Photo : www.scodijon.fr