Tour de Guadeloupe : Débat autour du prologue
Le Tour de Guadeloupe (2.2) s’est élancé ce vendredi de Pointe-à-Pitre avec un prologue par équipes de 5,5 kilomètres. Petite particularité, ce dernier ne compte pas pour le classement général. Ce qui a fait l’objet d'un débat entre les coureurs.
Aux alentours de 16h30, face à la gare routière de Pointe-à-Pitre, où la foule s’est amassée pour assister au départ de la 64e édition du Tour de Guadeloupe, Ludovic Turpin (VC Grande-Case), s’avance vers les arbitres de la course. Quelques gouttes de pluie dégringolent sur son crâne et sur son maillot. "Le contre-la-montre compte pour le classement général ou non ?" demande t-il, l’air inquiet. "Non, il ne sera pas pris en compte" lui répond un arbitre. L’ancien coureur d’AG2R La Mondiale n'était pas le seul à ne pas savoir que le contre-la-montre servait surtout à décerner les maillots distinctifs en vue de la première étape. Mais celui qui a terminé quatrième de la précédente édition ne comprend pas vraiment cette décision. "C’est la même chose que l’an passé. Je ne trouve pas que ce contre-la-montre soit utile. Il le serait s’il comptait pour le classement général ! Là c’est dangereux, on ne prendra aucun risque, d’autant plus qu’il commence à pleuvoir. En fait c’est un peu comme un critérium, on vient se montrer", explique-t-il en souriant avant le départ. Finalement, Ludovic Turpin et son équipe termineront 6e à 20 secondes de la BMC Development Team.
PRENDRE UN AVANTAGE MENTAL
Ils sont plusieurs à penser la même chose que le vainqueur de l'édition 2012 du Tour de Guadeloupe. Mais d’autres, au contraire, y voient une utilité. C’est le cas de César Bihel (Team Differdange-Losch). L’ancien Champion d’Ile-de-France estime, juste avant de prendre le départ, qu’il y a un aspect stratégique derrière ce prologue : "Il ne faut pas négliger ce contre-la-montre. On peut prendre un avantage mental sur les autres équipes. Si on se loupe, il y a deux solutions. Soit on l’a fait à fond et on s’est loupé, soit on l’a fait complètement en dedans. Donc le prologue a tout de même une importance, il ne faut pas le faire en dedans", indique t-il juste avant de préciser que les différences énormes de matériel entre les équipes - certaines ayant des vélos de contre-la-montre pour tous leurs coureurs et d’autres non - sont cruciales.
Les coureurs locaux y voient également une utilité, mais pour d’autres raisons. "J’ai pris ce contre-la-montre comme un autre. Je n’ai pas négligé la préparation et l‘échauffement. On a bien roulé ensemble le matin. Maintenant c’est important pour nous de faire bonne figure. On veut se faire plaisir et se montrer à notre avantage !", explique Christian Luce (Vélo d’Or du Centre et de la Caraïbe), 31 ans, vainqueur d’une étape du Tour de Martinique en 2005, et qui a pris la 11e place à 30 secondes des vainqueurs du jour.
IMPORTANT POUR L’ORDRE DES VOITURES
Enfin, pour d’autres, ce prologue, même s’il ne compte pas pour le général, reste très important pour la suite de la course. "Le contre-la-montre par équipe ne sert pas seulement à donner des maillots distinctifs. L’ordre des voitures dans la file des directeurs sportifs sera fait en fonction des résultats de ce prologue !", détaille Kévin Rinaldi, directeur sportif de l’équipe Orange et ancien coureur du VC La Pomme Marseille. Avant de conclure : "Le lendemain on va arriver sur des routes avec beaucoup de vent et des risques de bordures, donc il faut avoir une bonne place !"
Crédit Photo: Thomas Djezzane - DirectVelo.com