Lilian Calmejane : « Ne pas se laisser intimider »

Lilian Calmejane (Vendée U) découvre l'Equipe de France cette semaine sur le Tour de l'Ain. Ce mercredi, il a pris la 8e place de la première étape. Avant de prendre le départ de l'épreuve, mardi à Saint-Amour (Jura), il a livré son état d'esprit à DirectVelo.com.

« Ce Tour de l'Ain est ma première course sous les couleurs de l'Equipe de France. En cyclo-cross, j'avais été appelé pour faire la dernière manche de la Coupe du Monde à Nommay mais je l'avais su un peu tard et j'ai expliqué à Pierre-Yves Chatelon (le sélectionneur national, NDLR) que j'avais déjà coupé pour la saison sur route. J'ai préféré ne pas la faire et me concentrer sur la route car je n'étais pas sélectionné pour les Mondiaux. La semaine passée, nous avons fait un stage en montagne. Nous étions dans un hôtel sympa, dans un petit village (Termignon, en Savoie, NDLR). Nous avions eu un bon esprit de groupe et de camaraderie. On a bien rigolé. Cela a permis d'améliorer la cohésion. C'est spécial de porter ce maillot, surtout qu'il n'y a pas énormément d'occasions de courir en classe 1 avec l'Equipe de France. Le Tour de l'Ain est une belle épreuve pour se montrer et se confronter au milieu professionnel.

« J'ARRIVE A MATURITE »

Je n'ai pas eu l'opportunité d'être stagiaire, et donc être ici est vraiment une fierté. L'Equipe de France et un contrat pro sont deux choses différentes. C'est ma première année chez Vendée U, et la politique de l'équipe est de former les coureurs à long terme, de mieux les connaitre. Je ne vais pas m'en cacher, l'objectif est de passer pro dès l'année prochaine. Mais il n'y a aucune promesse de faite. Je dois confirmer dans mes résultats et montrer un état d'esprit au service du collectif et me fondre encore mieux dans le groupe pour vraiment prétendre à une place chez les pros, chez Europcar. Je vois que je progresse d'année en année et j'arrive à maturité pour passer au niveau. Je me sens prêt. Je savais en début d'année que même si je faisais un bon début de saison, je ne parviendrais pas forcément à passer néo-pro et encore moins stagiaire. De ce côté là, je ne suis pas déçu.

« REPONDRE AUX EXIGENCES DE PIERRE-YVES CHATELON »

Mais c'est clair que l'Equipe de France est une belle récompense. Je veux mouiller le maillot et honorer ma sélection le mieux possible. Dans l'équipe, il y a des coureurs qui grimpent mieux que moi et qui vont peut-être jouer le général. Je serai vraiment heureux si je pouvais les épauler le plus longtemps possible. Je veux répondre aux exigences de Pierre-Yves et me montrer, pourquoi pas en prenant une échappée. Le meilleur moyen de faire la course c'est d'être devant et de ne pas se laisser intimider. Pierre-Yves m'avait déjà parlé de cette sélection. En début de saison, je voulais vraiment faire les Championnats d'Europe et les Mondiaux. Pour les Europe, je n'ai pas été sélectionné. Mais dans la foulée, Pierre-Yves m'a dit que je faisais partie des dix coureurs en lice pour le Tour de l'Ain et le Tour de l'Avenir. Je fais le Tour de l'Ain et je suis super heureux d'être là. Il n'y a aucune déception. Depuis le début de la saison, j'ai déjà fait une trentaine de jours en classe 2, mais ici, c'est différent. Il y a des grosses équipes et des gars qu'on a adulé sur le Tour comme Romain Bardet. Ca va être assez spécial de courir avec eux. C'est ma première en classe 1.

« SE MONTRER SUR LE TOUR DE L'AIN »

La Ronde de l'Isard, c'est réputé une course pour purs grimpeurs, mais je ne suis pas de ce type. Je suis assez grand et un peu lourd pour passer la haute montagne. Mais les étapes proposées ici me conviennent bien. J'ai beaucoup enchaîné récemment, avec le Tour Alsace puis le stage. J'arrive en forme mais un peu fatigué. On verra comment j'évolue au fil de la course. On verra les consignes de Pierre-Yves, mais le mot d'ordre en équipe de France est de se montrer. On n'a pas à rougir des autres équipes. Dans l'équipe, on a des gars comme Julien Loubet qui a été pro pendant sept ans. Je trouve ça bien de combiner et de ne pas faire une équipe avec uniquement des espoirs. Des garçons comme Julien et Jérôme (Mainard) ont plus d'expérience, une manière de courir et une vision différentes. Cet alliage entre jeunes coureurs fougueux et plus raisonnés peut marcher. On aura la réponse samedi soir.

« POURQUOI PAS FAIRE LE MONDIAL »

Je ne suis pas forcément déçu de ne pas aller au Tour de l'Avenir. L'équipe est divisée en deux, seul Pierre-Roger Latour doublera. Ce sont deux courses un peu différentes. Le Tour de l'Avenir est plus montagneux. Je pense que Pierre-Yves a fait les bon choix. Il a mis des garçons qui ont prouvé qu'ils étaient meilleurs que moi en haute-montagne. A partir de ce moment-là, je respecte le choix. Cette course compte pour la Coupe des Nations donc j'espère qu'ils marqueront le plus de points. Il y a encore les Mondiaux, pourquoi pas faire partie de la sélection. »

Crédit photo : Maxime Segers - www.directVelo.com
 

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