Rayane Bouhanni : « Je me suis dépouillé »
Rayane Bouhanni (Lorraine) est devenu Champion de France Juniors ce samedi après-midi, sur le circuit de Saint-Omer (Pas-de-Calais). Il a devancé Leo Danes (Bretagne) et son coéquipier Arthur Didelot (Lorraine). Le nouveau Champion national a répondu aux questions de DirectVelo.com après l’arrivée.
DirectVelo : On t’a vu très ému après l’arrivée. Que ressens-tu quelques minutes après ce sacre national ?
Rayane Bouhanni : C’est une très grosse satisfaction, après beaucoup de sacrifices à l’entrainement. C’est l’aboutissement de tout le travail effectué ces derniers mois. Ça fait du bien de gagner sur une telle course. On a fait une superbe course d’équipe aujourd’hui, notamment avec Arthur (Didelot). On a su respecter ce qui avait été dit au briefing. Je tiens à féliciter David, Leo, et Arthur. Ils ont tous les trois faits un grand Championnat et une aussi belle course que moi. Ils étaient très forts aujourd’hui.
« PAS DU GENRE A FAIRE LES CHOSES A MOITIE »
Comment avais-tu géré les derniers tours de circuit, que tu as passés aux avant-postes ?
Le comité de Bretagne avait quand même douze représentants sur ce Championnat. Du coup, j’avais plutôt intérêt à me retrouver avec des coureurs bretons à l’avant. C’était un gros avantage de savoir que le comité de Bretagne n’allait pas rouler derrière. J’ai décidé de sortir à trois tours de l’arrivée. J’ai senti qu’il y avait un petit moment de répit dans le peloton. J’ai eu l’impression que les plus forts du peloton étaient un peu fatigués. Dans un premier temps, j’ai observé tout le monde. J’ai essayé de suivre les coups, mais aussi de me faire discret. Mais j’ai fini par en mettre une dans la deuxième bosse du parcours, au moment venu : à découvert et vent de face. Je suis sorti dans la partie la plus difficile du circuit. Je crois d’ailleurs que c’était le seul endroit où il était possible de sortir.
Tu as ensuite pu compter sur le soutien d’Arthur Didelot…
Il était intercalé entre l’échappée et le peloton. Dès que je suis rentré sur Arthur, on a immédiatement tout donné. On n’a pas eu le temps de se poser de questions. Puis on a pu rentrer sur David (Gaudu) et Leo (Danes). On s’est bien entendus directement. Ils étaient un peu plus fatigués que moi. Après de nombreux kilomètres à l’avant, c’était compréhensible. Puis on s’est retrouvés à deux à l’avant dans les derniers kilomètres. Je n’ai pas fait le raton. Je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié, et encore moins sur un Championnat de France. Il n’était pas question que je ne me donne pas à 100% d’un bout à l’autre.
« J'AI DOUTE DURANT LE SPRINT »
Tu as débordé Leo Danes au tout dernier moment…
Dans le sprint final, j’ai essayé de ne pas fournir mon effort trop tôt. Je savais qu’il y avait vent de face et que ça allait être dur de maintenir un rythme maximum sur les derniers mètres. J’ai choisi de faire mon effort 70m avant la ligne à tout casser. Je gagne d’une demi-roue, ça ne s’est vraiment joué à rien. J’ai douté car il a lancé le sprint très tôt. Quand je suis remonté à la hauteur de son pédalier, j’ai stagné. Je pense que ça s’est simplement joué au coup de rein. Je me suis dépouillé. Je suis très ému. Ce sont simplement les nerfs qui ont craqués à la fin. C’est sans doute dû à toute la pression accumulée cette semaine. J’ai tout relâché d’un coup. J’ai évacué la pression.
Comment avais-tu préparé ce Championnat de France depuis le Tour de l’Abitibi (Canada) ?
J’ai été très rigoureux. Il a bien fallu récupérer du Canada. Et puis, il n’y a pas eu que ça. J’ai fait le Prix Patton (Coupe des Nations) et le Championnat d’Europe sur route (Nyon, Suisse) au mois de juillet. Tout ce mois de compétition a été bénéfique. C’est de la compétition qui préparait pour cet objectif. Je pense que j’ai réussi à bien gérer toute cette période, avec mon papa qui m’a bien aiguillé sur tout ce mois de juillet. Je l’ai bien écouté, et le résultat du jour prouve que j’ai fait les bons choix.
Crédit Photo: Nicolas Mabyle - DirectVelo.com