Quentin Jauregui : « Je m’en sentais capable »

En 2015, Quentin Jauregui courra pour l’une des meilleures formations au monde : AG2R La Mondiale. Avant d’intégrer le WorldTour à seulement 20 ans, l’ancien Champion de France et vice-Champion d’Europe de cyclo-cross Juniors revient sur sa première saison professionnelle, effectuée sous les couleurs de Roubaix Lille Métropole, pour DirectVelo.com.

« Je ne peux qu’être satisfait de ma saison. J’ai toujours couru pour gagner. J’ai été régulier, j’ai eu de bons résultats. Dès le début de saison, l’objectif était d’apprendre un maximum de choses chez Roubaix Lille Métropole pendant un an puis d’intégrer une plus grosse équipe dès 2015. Cela pouvait peut-être sembler prétentieux, mais je m’en sentais capable. La mission est d’ailleurs réussie avec ce contrat signé chez AG2R La Mondiale. J’ai réussi à bien marcher sur quelques courses qui me tenaient à cœur comme la Polynormande (3e). J’ai régulièrement été dans le coup sur les manches de Coupe de France les plus difficiles du calendrier. J’avais aussi pour ambition de lever les bras au moins une fois avec le maillot de l’Equipe de France. C’est ce que j’ai réussi à faire sur le Rhône-Alpes Isère Tour.

« JE VOULAIS ME FAIRE REMARQUER ASSEZ VITE »

Cette saison, j’ai eu la chance d’être dans le coup dès le début de saison. Du coup, je n’ai pas eu à trop me poser de questions. Je m’étais quand même mis un peu de pression durant la trêve, avant les toutes premières courses, car je voulais marcher et me faire remarquer assez vite, dès le Tour Méditerranéen et le Tour du Haut-Var. Le moment le plus délicat de ma saison aura été au début de l’été. Après ma chute sur le Rhône Alpes-Isère Tour. Déjà mentalement, c’était compliqué d’abandonner le maillot jaune sur cette épreuve et de ne pas pouvoir complètement défendre mes chances jusqu’au bout (lire ici). Mais derrière, ça a été le pire ! Sur les Boucles de la Mayenne et le Tour des Pays de Savoie, j’étais vraiment mal. Je revenais de coupure et j’avais repris la compétition très rapidement derrière. Sur ces deux courses-là, j’étais en - mode survie - (rires). Mentalement, c’était dur de finir à un quart d’heure du vainqueur tous les jours en Savoie. Mais il faut aussi savoir passer par là.

« LA POLYNORMANDE, J’AVAIS LES JAMBES POUR LA GAGNER »

Cette année, j’ai réalisé que chez les pros, soit tu étais très bien, soit tu étais à la rue. Il n’y a pas vraiment d’intermédiaire. Quand tu n’es pas bien sur une course, encore une fois c’est de la survie. Par contre, lorsque tu as les bonnes jambes, il y a moyen de s’amuser (sourires). J’ai également pris conscience que dans les courses difficiles, il fallait vraiment être là au bon moment. Il y a toujours un instant clef dans une course. Si tu ne sens pas le bon coup, c’est fini pour toi… même si tu es fort. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour en remporter une belle. J’ai quelques regrets sur la Polynormande. Troisième, c’est bien, mais j’avais les jambes pour la gagner. Seulement, j’étais seul de l’équipe dans le final, et ce n’était pas facile de manœuvrer. Même chose sur le Tour du Finistère (7e) où il y avait moyen de faire mieux. Ces courses-là me conviennent très bien. Je pense aussi au Tour du Doubs par exemple (12e). Avec l’expérience de 2014, j’espère que je pourrai viser de bons résultats sur ces mêmes épreuves l’an prochain.

« CHEZ AG2R, IL Y AURA DES WATTS AU METRE CARRE »

Cap sur 2015 désormais. Même si j’ai déjà signé, je ne me sens pas encore coureur d’AG2R La Mondiale. Il faudra attendre le premier rassemblement de l’équipe, à partir du 17 novembre pour connaitre tout le monde. Me retrouver avec Bardet, Péraud, Bakelants, Van Summeren... ça va être quelque chose ! Il y aura des watts au mètre carré ! Enfin bon, je ne suis pas du genre timide alors ça devrait aller (sourires). Je ne sais pas encore quel rôle j’aurai exactement au sein de cette formation, mais à mon avis, je serai forcément là pour aider nos leaders. Et c’est tout à fait normal. Après, j’aurai peut-être ma chance sur quelques courses. Il n’y a qu’à voir ce qu’a fait Alexis Gougeard cette année en Coupe de France... D’un autre côté, je suppose que Samuel Dumoulin voudra une nouvelle fois jouer la victoire finale sur la Coupe de France, donc il faudra peut-être travailler pour lui. Enfin, on n’en est pas là. Je ne pensais pas forcément pouvoir être dans une équipe WorldTour à 20 ans. Je suis vraiment content de ça. Actuellement, je sens que je progresse. Je m’améliore année après année, et c’est le plus important. En arrivant dans une grande équipe comme AG2R La Mondiale, je vais forcément passer encore un cap. Je pense que je vais faire une grosse saison 2015, en tout cas, je l’espère. Si les dirigeants d’AG2R La Mondiale m’ont pris dans leur équipe, c’est qu’ils croient en moi et qu’ils pensent eux aussi que j’ai encore une belle marge de progression. »

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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