Romain Pillon : « J’ai pris confiance en moi »

Romain Pillon vient de boucler sa première saison professionnelle sous les couleurs de la formation Roubaix Lille Métropole. Une saison durant laquelle il a eu l'occasion de douter avant d'être rassuré par de bonnes prestations en fin d'année. L’ancien pensionnaire de l’ESEG Douai - 25 ans - revient sur ses débuts parmi l’Elite pour DirectVelo.com

« Je n’ai pas vraiment coupé cet hiver. L’objectif établi avec mon médecin, c’était de ne pas prendre de poids pendant la coupure. C’était ma première mission de la trêve hivernale. Du coup, j’ai fait attention à ne pas rester inactif. J’ai posé le vélo quelques jours, mais j’ai enchainé tous types de sports comme la course à pied, la natation, le basketball, le football, le handball, le badminton... la totale (sourires). J’ai aussi pris part à quelques « Run and Bike », avec des efforts intéressants sur une bonne quarantaine de minutes. Depuis la mi-novembre, j’ai repris le vélo de route. Je m’entraine actuellement sur pignon fixe, notamment sur le vélodrome de Roubaix, où j’essaie de me rendre trois fois par semaine. Pouvoir rouler sur cette piste est une vraie chance, d’autant qu’il commence à faire très froid dans la région. Suite au stage de cohésion qui a déjà eu lieu sur deux jours, en Novembre, je vais retrouver mes équipiers de Roubaix Lille Métropole du 15 au 18 décembre pour un stage... à Roubaix. Puis nous partirons à Calpe en Espagne durant le mois de janvier, pour un stage d’une quinzaine de jours, peu de temps avant la reprise.

« IL M’A FALLU QUELQUES MOIS POUR ME METTRE DANS L’ALLURE »

En cette période sans compétition, il est temps pour moi de me remémorer la saison 2014, d’en faire un premier bilan. Je suis satisfait de ce que j’ai fait cette année. Je suis surtout heureux d’avoir pu signer un nouveau contrat d’un an avec l’équipe. Cela m’aurait fait bizarre de ne rester chez les professionnels qu’une année, d’autant que je considère que c’est lors de la deuxième saison que l’on peut commencer à pleinement s’exprimer. Il m’a quand même fallu quelques mois pour me mettre dans l’allure. Ce n’était pas forcément évident tous les jours. Ça roule quand même sacrément vite chez les pros. Mais avec l’aide de mes dirigeants Frédéric Delcambre et Francis Van Londersele, ainsi que de mon équipier Baptiste Planckaert notamment, je ne me suis jamais découragé. Ils m’ont toujours soutenu et je tiens à les remercier pour cela. Je n’ai jamais lâché et surtout, j’ai même pu prendre confiance en moi au fil de la saison. J’ai senti que je progressais durant l'année, que je prenais du muscle. Pour moi, c’est le point le plus important. C’est vraiment la chose à retenir de cette première année professionnelle car si je n’avais pas été capable de progresser, il aurait sans doute fallu se remettre en question. J’ai vraiment pu prendre du plaisir sur le vélo durant mes deux derniers mois de compétition notamment. A partir du Grand Prix de Fourmies, j’ai vraiment senti qu’il y avait du mieux. J’en ai eu la confirmation sur le Tour de l’Eurométropole, où j’ai pu me retrouver acteur à l’avant de la course, en compagnie de grands noms du peloton.

« J’AI TOUJOURS AUTANT L’ESPRIT D’EQUIPE, MAIS J’ESSAIE EGALEMENT DE PENSER UN PEU A MOI »

Mentalement, j’ai beaucoup évolué depuis l’hiver dernier. Durant mes six premiers mois chez les pros, je me sentais un peu comme dans le monde des bisounours. J’étais vraiment heureux de me retrouver en course aux côtés de mecs comme Tom Boonen. Mais je suis passé à autre chose. Enfin, j’ai toujours autant de respect pour tous ces grands champions, mais disons que j’aborde les choses différemment. Je me dis que j’ai toute ma place dans ce peloton, et que ces coureurs-là ont deux jambes et deux bras comme moi, pas plus. L’autre chose qui a changé durant la saison, c’est ma façon de courir. J’ai toujours autant l’esprit d’équipe, mais j’essaie également de penser un peu à moi. J’avais besoin de me tester, de me faire plaisir, de prendre des échappées pour voir ce dont j’étais capable. Et c’est ce que j’ai fait ! Désormais, je vais préparer au mieux la saison 2015, où j’essaierai notamment de viser les épreuves belges du début de saison, ainsi que des épreuves de la région comme les 4 jours de Dunkerque, une course qui me tient toujours très à cœur puisqu’elle passera encore tout près de la maison. Pour le reste de la saison, je ne me fixe pas d’objectif précis. Il faudra voir au fil des semaines et des mois, suivant la façon dont les choses évoluent. »

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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