Jimmy Turgis boit du petit lait
Grâce à ses études, Jimmy Turgis mange du fromage blanc. Pas tant par goût que par nécessité de favoriser la récupération après ses entraînements. Le professionnel du Team Roubaix-Lille Métropole alterne aussi avec des shakers de « whey protéine », la protéine du petit-lait. "Ça permet de varier les types d'acides aminés, explique-t-il à DirectVelo.com. Autrefois je n'en consommais pas souvent. Mais ce que j'ai appris ces derniers mois auprès de mes collègues ou des chercheurs m'a incité à prendre du recul dans ma pratique du vélo et à améliorer certains points."
Quand il n'est pas en compétition, le Francilien, 23 ans, poursuit sa deuxième année de Master « Sport, expertise, performance de haut niveau » à l'Institut national du sport (INSEP). Lequel, comme son nom l'indique, étudie le haut niveau du sport à travers plusieurs champs : sociaux, physiologiques, psychologiques...
Turgis, qui avait passé une Licence plus généraliste sur l'entraînement, découvre depuis l'an dernier les applications scientifiques utilisées par les différentes disciplines sportives. Et il s'en inspire, pour lui, pour ses amis et bien sûr pour ses deux petits frères (Anthony, néo-pro chez Cofidis, et Tanguy, 16 ans, licencié à l'US Métro comme toute la famille).
"Certains sports sont très en avance sur l'analyse vidéo, comme le foot, le hand et le basket, observe Jimmy. Mais le cyclisme est quand même assez en pointe sur le sujet de la nutrition et de la récupération."
POUR EVITER LE COUP DE CHAUD
Sa spécialité à lui porte sur les stratégies d'acclimatation à la chaleur. Son sujet de mémoire, qu'il écrit sous la tutelle de Yann Le Meur, une référence en physiologie de l'exercice. Un fait d'actualité également, quand il sera lui-même en course cet été, confronté aux parcours difficiles qu'il apprécie (11e du Tour des Pays de Savoie et 9e du Tour du Limousin en 2014)...
Passionné par les rouages de l'entraînement, Jimmy Turgis dit avoir beaucoup appris d'Hervé Boussard, au Pôle de Wasquehal, et de Vincent Villerius, avec qui il collabore aujourd'hui encore (selon un accord entre le Team Roubaix-Lille Métropole et Cofidis, qui emploie le coach néerlandais à temps plein). Le coureur espère boucler son Master d'ici le milieu d'année, après un premier semestre validé à 13,20/20.
"Du lundi au jeudi, j'ai l'autorisation de ne pas aller en cours lorsque je m'entraîne, mais il faut les rattraper, explique-t-il. Nos horaires sont plus ou moins aménagés, je peux donc concilier le vélo de haut niveau et les études."
Les cours à l'INSEP occuperont le plus clair de son temps jusqu'à sa reprise des épreuves sur Paris-Troyes, le 15 mars. Après trois semaines sans compétition, en l'absence d'une participation de l'équipe à la Classic Sud-Ardèche et à la Drôme Classic, Turgis a coché quelques rendez-vous intéressants pour lui au mois d'avril. En particulier Paris-Camembert, dessiné pour les puncheurs, et le Tro Bro Leon où il voudrait mettre à profit sa fibre de cyclo-crossman sur les chemins de terre bretons, voilés de boue ou de poussière.
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