T. Pinot « ne cherche pas à vendre du rêve » (extrait exclu)

Thibaut Pinot vainqueur d'une étape du Tour de Suisse sur un glacier autrichien. Le même, vainqueur d'une étape du Tour de France en 2012 à Porrentruy, en Suisse. Le leader de la FDJ ne suit pas l'ordre établi. DirectVelo vous offre un extrait de sa biographie, Nouveau Cycle (qui raconte aussi le parcours de Romain Bardet et de Jean-Christophe Péraud) qui revient sur le contexte de sa victoire de Porrentruy.

Ouvrage disponible en librairie et en ligne : 160 pages, 22 € - Editions DirectVelo (cliquer ici). Avec 70 témoignages exclusifs de proches, amis, équipiers, entraîneurs, des débuts à aujourd'hui.

Extraits :

Thibaut Pinot a tiré l'épée Excalibur le 8 juillet 2012, sur la 8e étape du Tour de France. « C'est un rêve », a-t-il dit. On a dû mettre un genou à terre devant la grandeur de l'exploit : le benjamin de l'épreuve, 22 ans, devient le premier Français à s'imposer depuis le départ à Liège. Cette journée s'ébattait tout proche de sa région, dans le massif du Jura, avec une arrivée en Suisse, à Porrentruy. Mais aussi un passage par la localité de la Douleur ou le Col de la Croix. C'est dire le calvaire.

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« En règle générale, j'aime quand la course est ouverte et qu'on peut attaquer, expliquera-t-il. Mais je ne cherche pas à vendre du rêve. » Bernard Hinault est conquis : « Quand le jeune Thibaut Pinot désobéit aux consignes de ses patrons, ça me plaît bien parce que ça veut dire qu'on ne peut pas tout faire passer dans les oreillettes. » Le frondeur avait ainsi interdiction de s'échapper entre Belfort et Porrentruy. La veille, à travers une encourageante 15e place, il a laissé des forces précieuses dans la Planche des Belles Filles. Les patrons de la FDJ.fr attendent qu'il reconstitue quelques réserves en prévision des Alpes. « Mais il fait toujours le contraire de ce qu'on lui demande », sourit Julien, le frère, son confident.

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Ce n'était pas seulement l'étape franco-suisse qui lui était interdite, mais le Tour 2012 dans son entier. « Trop tôt », pour Marc Madiot. « C'est la troisième année que je suis pro », répondait Pinot. Le coureur a entamé les pourparlers dans l'hiver. En juin, toujours pas assuré de sa participation, il prend le train jusqu'à Paris pour convaincre son employeur. La rencontre se tient dans un café. Au coin du zinc, les deux hommes déroulent les cartes et scrutent le parcours. Madiot, l'ex-double vainqueur de Paris-Roubaix, réaffirme ses craintes :

« Regarde les étapes en Belgique et dans le nord de la France. Il y aura des chutes et du vent.

-Ok, mais il y aura aussi du vent l'année prochaine. Pourquoi repousser le problème ? »

Crédit photo : www.tourdesuisse.ch
 


 

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