Articles les plus lus 2015 : On a retrouvé Olivier Grammaire
Jusqu'au 31 décembre 2015, DirectVelo vous propose de relire les articles et les interviews consacrés aux amateurs ou aux Continentales les plus lus cette année.
Ce septième épisode sonne les retrouvailles avec un personnage du peloton amateur qui a fait flotter haut le maillot noir du SCO Dijon : Olivier Grammaire.
(article paru le 5 février 2015)
Un monument du cyclisme amateur. Olivier Grammaire a raccroché il y a déjà quatre ans, à la fin de la saison 2010. Coureur emblématique du SCO Dijon avec son compère Jérémie Dérangère, Olivier Grammaire a remporté Paris-Troyes en 2004, le Circuit de Saône-et-Loire en 2003 ainsi que deux étapes du Tour de Bretagne, à Dinan en 2006 et Douarnenez en 2007. Il reste d'ailleurs fidèle à la classique troyenne qu'il va voir tous les ans. Devenu agriculteur, il ne sort presque plus le vélo mais ses pantalons pourraient le ramener sur le chemin du sport. Mais pas de la compétition.
DirectVelo.com : Le dernier dossard d'Olivier Grammaire, c'était quand ?
Olivier Grammaire : Ma dernière course remonte à Octobre 2010. C'était au GP des Foires d'Orval, la dernière manche du Trophée du Boischaut, à côté de Bourges. Je ne me souviens plus du tout de mon résultat [15e, NDLR] mais je sais que je n'ai pas gagné.
Avais-tu déjà l'esprit tourné vers la suite ?
Ma fin de carrière était prévue depuis trois ans déjà. En parallèle du vélo je suivais une formation pour reprendre une exploitation agricole. Après ma carrière, j'ai donc repris une ferme, celle de mes beaux-parents dont je m'occupe seul au quotidien. Même si la transition était préparée, elle n'a pas été aussi évidente que prévue.
« PLUS FATIGUE QUE SI J'AVAIS ROULE 5H »
C'est à dire ?
Pendant dix ans, je ne faisais que du vélo. Quand on est coureur cycliste on doit rendre des comptes à son Président de club ou à son Directeur sportif. Mais c'est différent quand on est chef d'entreprise. Il faut impérativement du résultat, du rendement.Les premiers jours, c'était un changement radical pour moi. A la fin de la journée de boulot, j'étais plus fatigué que si j'avais fait une sortie de vélo de 5h. Il m'a fallu un bon mois d'adaptation pour me sentir vraiment bien.
Pendant cette adaptation, tu n'as pas regretté d'avoir pris la décision d'arrêter ?
J'aurais pu continuer un, deux ou trois ans mais il faut être logique. Il faut savoir s'arrêter et au bon moment. J'ai saisi l'opportunité qui s'offrait à moi professionnellement. Dans le contexte social actuel, si on laisse passer une occasion un jour, on n'est pas sûr de la retrouver le lendemain. Je pense qu'il est important de ne pas vivre avec des regrets. Il faut toujours regarder devant. Même s'il m'arrive encore de regarder derrière puisque je suis toujours un peu l'actualité et les résultats des courses.
FIDELE À PARIS-TROYES
Gardes-tu toujours un contact avec le monde cycliste donc ?
Je vais tous les ans sur Paris-Troyes, en tant que spectateur. J'en profite pour discuter avec les Directeurs sportifs que je connais et apprécie comme David Han, par exemple. Mis à part ça, non, je n'ai plus beaucoup de contacts, faute de temps. La vie fait son effet aussi. Il m'arrive souvent de vouloir appeler des anciens collègues ou leur écrire mais je remets ça à plus tard, qui devient le lendemain et se transforme en jamais. On est un peu tous comme ça, même si je prendrai beaucoup de plaisir à avoir des nouvelles de certains.
Qu'est devenue la célèbre paire Dérangère-Grammaire ?
Nous sommes toujours en contact puisque nous étions plus que de simples coéquipiers. J'étais à son mariage et inversement. Jérémie reste un ami en dehors du cadre cycliste.
MANGER LE MIDI AVEC SES ENFANTS
A quoi ressemble ton quotidien ?
Il y a des périodes de coups de bourre où j'ai énormément de boulot avec de grosses journées. Mais j'ai aussi la chance d'être mon propre patron donc j'organise mon temps comme je le souhaite en fonction des impératifs. Par exemple, je passe chercher mes enfants à la sortie de l'école le midi pour manger avec eux. Dans les périodes creuses, j'ai vraiment plus de latitude et je m'autorise des journées de repos si je n'ai pas envie d'aller bosser. Un peu comme lorsqu'il pleuvait et que je n'avais aucune envie de sortir le vélo (rires).
Et ton vélo, est-il toujours de sortie ?
Je fais un tour de vélo avec les enfants de temps en temps mais c'est tout. Je ne fais même plus du tout de sport. Mais j'envisage un retour bientôt. Pas un retour en compétition mais un retour au sport. J'ai pris 15 kg et mes pantalons ne sont pas d'accord avec ma ligne. Quand je les enfile et que je vois qu'il faut que j'aille en acheter de nouveaux, en plus large, ça ne va plus.
Crédit photo : www.velofotopro.com