David Gaudu : « C’est un pas important »

Crédit photo Www.ttvsportgroup.cz

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Voilà un succès qui va marquer les esprits. Alors qu’il attendait une grande victoire après un début de saison régulier (lire ici), David Gaudu – 19 ans – a remporté ce week-end la Course de la Paix (République Tchèque), théâtre de la quatrième manche de la Coupe des Nations Espoirs. Lauréat de l’étape reine du samedi avec son arrivée au sommet, le pensionnaire des Côtes d’Armor-Marie Morin a pu compter sur une équipe de France dévouée et soudée le dimanche pour conserver son maillot rose de leader jusqu’au bout. Toutes catégories confondues (professionnels, amateurs et catégories de jeunes), il devient ainsi le premier tricolore à remporter cette épreuve depuis Jean-Pierre Danguillaume en 1969. Pour DirectVelo, David Gaudu revient sur ce succès, sans oublier d’aborder l’avenir à court et moyen termes.

DirectVelo : Samedi soir, à la suite de ta victoire sur l’étape reine de la Course de la Paix, tu nous promettais la grande bagarre pour l’ultime journée de course (lire ici). Qu’en-a-t-il été ?
David Gaudu : Nous n’avons pas été épargnés. Mes équipiers de l’équipe de France ont fait un énorme travail pour moi tout au long de la journée, sachant que nous n’avons absolument pas été aidés. Heureusement qu’ils étaient là. Il a fallu contrôler toute la course, du moins, jusqu’au dernier GPM. Dans un premier temps, l’idée était de laisser partir un groupe d’au moins trois coureurs pour empêcher mon premier poursuivant au général, Tao Geoghegan Hart, de prendre des bonifications sur le premier sprint intermédiaire. Après qu’un gros coup d’une vingtaine de coureurs soit sorti, tout est rentré dans l’ordre en fin de course. On a pu rentrer et heureusement car à l’avant il y avait un Tchèque dangereux au général (Michal Schlegel, pointé à 19 secondes de David Gaudu, NDLR).

« J’AVAIS COMMENCE A FAIRE LES CALCULS »

Encore fallait-il que tu puisses conclure ce travail d’équipe…
J’ai été le premier à attaquer dans la dernière montée (le sommet était situé à quelques 25 kilomètres de l’arrivée, NDLR). A ce moment-là, il y avait encore les derniers rescapés de l’échappée à l’avant de la course. J’ai vite été repris par le groupe des meilleurs. On a basculé à 1’15’’ du groupe de tête, dont le fameux tchèque faisait toujours partie. Cela devenait dangereux. J’avais commencé à faire les calculs dans ma tête pour connaitre la marge que j’avais en termes de temps si l’échappée allait au bout : elle était infime. Mais finalement, les Anglais sont venus rouler et ils ont ramené tout le monde. Tout s’est joué dans le dernier kilomètre. C’était vraiment à la seconde près, mais j’ai pu sauver mon maillot (4e de l’étape, NDLR).  

Après ta victoire samedi, considérais-tu que le plus dur avait été fait ?
Sincèrement, sur le coup j’ai simplement profité sans trop me poser de questions. C’était ma première victoire en Coupe des Nations. Comme je l’avais dit récemment après le GP de Plumelec, je tournais autour (lire ici). Mais les mecs de l’équipe, dès le samedi soir, étaient dans leur course du lendemain. Ils parlaient des différentes tactiques à adopter entre eux, ils ont analysé le roadbook en détails. Du coup, ça m’a mis dedans (sourires).  

« GRAVIR LES PALIERS, CRESCENDO »

As-tu conscience de l’impact d’une victoire comme celle-ci ?
Je sais que c’est un pas important de fait pour moi. A Plumelec déjà, j’avais montré ce dont j’étais capable. Mais il y  a encore beaucoup d’étapes à franchir et de travail à effectuer. Il va falloir essayer de gravir les paliers, petit à petit, et crescendo.  

Que peut changer ce succès pour les semaines et mois à venir ?
Franchement, je ne sais pas trop. Je ne connais pas encore mon programme avec l’équipe des Côtes d’Armor-Marie Morin pour la suite de la saison. Je verrai ça dans les prochains jours. Avec l’équipe de France, j’aimerais avoir l’occasion de participer au Championnat d’Europe et au Tour de l’Avenir. Pourquoi ne pas également décrocher un stage dans une équipe professionnelle cet été. Mais il faut rester prudent. Rien n’est fait, y compris pour une place sur le Tour de l’Avenir par exemple. Je pourrais très bien avoir une grosse baisse de régime dans les prochaines semaines.

« PIERRE-YVES ME L’AVAIT REPROCHE GENTIMENT »

Il se dit qu’à Plumelec, tu aurais pu faire un meilleur résultat encore (9e) au milieu de pros si tu avais été mieux placé au pied de la montée finale ?
(Rires). C’est vrai qu’à Plumelec, j’étais assez loin de la tête au pied et d’ailleurs, Pierre-Yves (Chatelon, le sélectionneur national) me l’avait reproché gentiment. Sincèrement, la discussion que l’on avait eue m’a servi pour la Course de la Paix. Avant la dernière montée, j’ai fait l’effort de me placer et j’étais dans les dix premières positions au pied. Cela m’a servi, c’est certain.

Te voilà également 7e du Challenge BBB-DirectVelo (lire ici)…
Oui ! Franchement, on en a parlé ce week-end avec les gars. Nans (Peters) regardait le classement samedi soir après ma victoire d’étape. Il me disait : « put**n, tu vas marquer un paquet de points DirectVelo toi ! ». J’ai notamment pu charrier Léo (Vincent) puisque je suis passé devant lui, mais ce n’est pas fini.

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