Tour de France : Sur les traces de Tanel Kangert
A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec Tanel Kangert, le coureur d'Astana.
Le témoin ? Maxime Larue, directeur sportif du Team Probikeshop Saint-Etienne Loire. Il a dirigé l'Estonien en 2010.
« En décembre 2009, Rene (Mandri) m'envoie un message pour me dire que Tanel recherche une équipe. Il venait de passer deux années compliquées chez AG2R La Mondiale. On connaissait son potentiel mais Tanel n'avait pas beaucoup couru chez les pros en raison de soucis au genou. Il est venu chez nous sur la pointe des pieds. Il voulait retrouver du plaisir, il ne souhaitait pas avoir de contraintes ou de pression. A la sortie du premier stage, il était venu me voir pour me dire qu'il ne savait pas trop s'il allait continuer le vélo. Il avait encore mal au genou. Nous avons alors choisi de différer son début de saison. Puis il avait enclenché à partir du Circuit de Saône-et-Loire, fin avril. En juillet, il avait multiplié les victoires : le Tour du Pays Roannais, le Trophée des Champions et le Grand Prix de Cours-la-Ville.
« UN GARS TRES HUMAIN »
Pour certaines choses - le physique, les trajectoires et la science de la course -, il n'y avait pas grand chose à lui apporter. Mais il m'a souvent dit que je lui avait redonné confiance en lui. C'est un gars super humble. Il passait du temps au club pour venir boire un café. Il était très humain.
Je me souviens qu'une fois, en rentrant d'Estonie, il m'avait demandé sous forme de boutade sur quelle course je voulais qu'il se distingue. Je lui avait dit le Grand Prix de Cours-la-Ville car c'est chez moi. Il avait gagné la course avec la manière ! On avait fait un barbecue avec la famille et les coureurs le soir. J'étais à Sainté depuis deux ans... Ce sont des bons souvenirs ! Ce fut une grosse expérience humaine d'avoir un gars comme lui dans l'équipe.
SON IDOLE : XAVIER BRUN
Il dégageait une force et une âme naturelles de leader mais sans le côté prise de tête. Il aimait être dans ce climat familial. Il parlait très bien français. Il était cultivé. Il passait bien dans le groupe. Il était taquin. Il était meneur mais pas pesant. C'était un moteur dans l'équipe. Je me souviens que Xavier (Brun) était son idole car Xaxa savait se transcender sous la pluie. Cela impressionnait Tanel !
« UNE FIERTE »
Il était rentré en contact avec Astana, via Denis Villemagne qui est au club et qui est proche de Vino. Tanel connaissait aussi du monde de son côté. Il a signé en août chez Astana. Il a terminé la saison avec nous et a gagné le Tour Loire-Pilat.
Je suis toujours en contact avec lui, il me dit où il en est par rapport au vélo. Nous nous étions vus l'an dernier sur le Tour de France. C'est une fierté de voir le niveau qu'il a atteint. Chez AG2R, tout le monde pensait que c'était fini pour lui. On lui a apporté quelque chose qu'il n'avait plus : la confiance. »