Nicolas Roux : « J'ignore si on restera en DN1 »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Nicolas Roux n’est pas qu’un partenaire sur un maillot. C’est le nom de celui qui a très largement contribué à lancer le Team Pro Immo Nicolas Roux, une équipe qu’il sponsorise avec passion. C’est aussi une vision du cyclisme : souffrance, abnégation mais surtout esprit d’équipe et camaraderie. Le patron de l’équipe de Sylvain Georges et de Sébastien Fournet-Fayard s’est posé des questions sur l’avenir de la structure auvergnate. DN1 ou DN2 ? Des questions qui restent en suspens avant la dernière manche de la Coupe de France DN1. Pour DirectVelo, l’ancien coureur devenu chef d’entreprise et enfin mécène se livre.

« LE VENTRE MOU DE LA COUPE DE FRANCE NE M’INTERESSE PAS »

« Si l’on se maintient, est ce que nous restons en DN1 ? Je ne le sais pas encore. J’y réfléchis et je me pose des questions. Nous sommes une équipe qui existe quasiment sans subvention donc le label DN1 n’est pas essentiel. A mon avis, trois coureurs de moins de 26 ans vont nous quitter cet hiver, ce qui veut dire qu’il faut les remplacer. Aujourd’hui en Auvergne, il n’y pas de jeunes qui peuvent prétendre monter à ce niveau et l’essence de l’équipe est de favoriser l’éclosion des talents locaux. Je n’ai pas envie de trouver deux sprinters et de repartir en DN1 pour finir dans le ventre mou de la Coupe de France en gagnant cinq courses dans l’année.

« SI J’ECOUTAIS MA FEMME : J’ARRETERAIS »

Une descente en DN2 ne serait pas si contraignante et nous permettrait de participer aux courses qui nous intéressent. Ça c’est la logique. Après il y a l’affectif, et c’est pour ça que si nous nous maintenons et que nous avons des contacts avec des bons coureurs... Pour l’instant, je sais que certains sont intéressés, nous discutons. Jusqu’à fin octobre tout peut évoluer. Si j’écoutais ma femme : j’arrêterais (rires). Plus sérieusement, c’est beaucoup de pression et quelques cheveux blancs. Mais c’est surtout une aventure humaine.

« THOMASSON M'A DIT : "CE SONT LES PLUS BEAUX JOURS DE MA VIE" »

Nous vivons une période géniale où tous les gars travaillent ensemble. Il n’y a pas de franc-tireur. J’avoue que j’ai beaucoup de plaisir à côtoyer ces jeunes. C’est aussi quelque chose qui compte pour moi. Nous vivons dans un pays où la richesse n’est pas toujours bien redistribuée. Si à ma petite échelle je peux rendre des jeunes heureux en leur permettant de vivre leurs rêves pendant quelques années, je suis comblé. Par exemple après le Tour de Guadeloupe, Nicolas Thomasson m'a dit : "ce sont les plus beaux jours de ma vie". Pour moi, ça a de la valeur ! Je pense que le cyclisme peut être une école de la vie. A travers l’équipe, je veux montrer aux jeunes que si l’on travaille pour le collectif on sera récompensé. Je ne veux pas tomber dans les petites magouilles du vélo.

« JE DOIS REFLECHIR MEME SI... »

Il faut savoir qu’à la base, le projet était de monter une équipe de DN3 pour permettre aux jeunes auvergnats d’évoluer dans leur région. Après cinq  années d’existence, le budget a quasiment quintuplé. Nous avons eu une sacrée génération et voir quatre de nos coureurs passer professionnel a été extraordinaire. Cette année encore nous allons être dans le top 10 du Challenge BBB-DirectVelo. C’est très bien et c’est une grande aventure à vivre mais ce n’était pas le but ! Si je trouvais un partenaire, je dirais banco on continue sur les mêmes bases. Tout seul je dois encore réfléchir même si... »

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