Erwann Guenneuguès, un géant qui veut grandir
Il pourrait être l’un des hommes forts de la saison 2017 chez les Juniors. A 17 ans, Erwann Guenneuguès a réalisé une année 2016 prometteuse. Sous les couleurs de l’UC Alréenne, le coureur breton a notamment pris la troisième place du Trophée Sébaco, la sixième place du Tour du Morbihan et la dixième place de la Ronde des Vallées. Des résultats qui lui ont permis de boucler l’année en cinquième position du Challenge Bkool-DirectVelo des Juniors 1ère année (voir classement). De quoi nourrir de grandes ambitions pour les mois à venir, comme il le confirme auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Quels souvenirs garderas-tu de ta saison 2016 ?
Erwann Guenneuguès : On m’avait annoncé un gros changement entre les rangs Cadets et Juniors. En réalité, je n’ai pas trouvé un niveau très différent. J’ai quand même vécu un début de saison difficile, mais c’était dû à des chutes ou des pépins mécaniques, plutôt qu’à un besoin de s’adapter au niveau des Juniors. Au fil de la saison, j’ai vraiment commencé à travailler tous les à-côtés comme la récupération et l’alimentation. J’ai aussi pu me mettre au capteur de puissance, j’ai commencé à analyser mes données cardiaques. C’est toujours intéressant. Je me suis senti de mieux en mieux et ça s’est vu dans les résultats.
Tu as semblé régulier tout au long de la saison…
C’est vrai que je n’ai jamais eu de coup de moins bien. Cela dit, je n’ai jamais eu le sentiment de marcher sur l’eau non plus. J’ai toujours eu un niveau plus ou moins similaire, du début à la fin de saison.
« J’AI UN PROFIL À LA BRADLEY WIGGINS »
C’est ce qui t’a empêché d’avoir un pic de forme, et donc de frapper un grand coup sur une course importante ?
Ce gros coup, ça aurait pu être le Championnat de France. J’y ai terminé onzième après avoir fait toute la course à l’avant. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour accompagner jusqu’au bout les trois coureurs qui se sont joués la gagne dans la dernière ligne droite. Mais au moins, j’aurais vu ce jour-là que j’étais au niveau des tous meilleurs français. Et quand on sait que le niveau des Juniors français est l’un des plus élevés au Monde, ça donne de l’espoir de et de la motivation pour l’année prochaine.
En 2016, tu t’es souvent illustré sur des courses de puncheurs. Pourtant, tu as un physique de pur grimpeur et on aurait pu s’attendre à te voir briller sur des épreuves comme la Classique des Alpes (24e)...
C’est vrai que j’ai un profil de coureur pour la haute-montagne. Je dis souvent que j’ai un profil à la Bradley Wiggins, puisque je mesure 1m93 pour 70 kg. Il va falloir que je travaille dans ce domaine à l’avenir car pour l’instant, je manque encore un peu de forces. C’est la raison pour laquelle je travaille actuellement en salle de musculation. Cette saison, j’ai trop souvent raté l’occasion de jouer la gagne à cause d’un manque de puissance.
« ÊTRE GRIMPEUR, C’EST AVOIR LE BON RÔLE »
C’est-à-dire ?
Il m’est souvent arrivé d’être dans le bon groupe, de sentir la bonne échappée, mais à chaque fois je me faisais avoir dans le final. Je n’arrivais pas à aller chercher un mec qui partait en costaud. Ou alors, je n’arrivais simplement pas à faire la différence moi-même en mettant une grosse attaque. Pour ça, il faut de la puissance et être capable de mettre une dent en plus. J’espère que ce sera possible l’an prochain. C’est vraiment quelque chose que j’ai envie de travailler car j’aime les courses qui finissent par des petites bosses pour puncheurs par exemple.
Tu n’es pas spécialement attiré par la montagne, malgré tes caractéristiques physiques ?
J’aime tout dans le vélo. Je suis très attiré par l’exercice du contre-la-montre par exemple. Je veux le travailler. Bien sûr que j’ai envie de travailler la haute-montagne car j’ai conscience que j’ai un physique de grimpeur. Et de toute façon, j’aime ça. Être un grimpeur en cyclisme, c’est avoir le bon rôle. Si tu es également bon contre-la-montre, alors c’est la totale. Tu peux prétendre à être leader d’une équipe, à jouer le classement général toutes les semaines… cette idée me plaît ! De toute façon, je sais bien que je ne serai jamais un grand sprinteur (sourires). Sur une montée sèche également, je serai toujours désavantagé par rapport aux petites puces. Alors oui, je vais travailler les longues montées. J’aimerais bien aller travailler une ou deux semaines dans les Alpes prochainement, pour me tester.
« LE MONDIAL EN NORVÈGE, CE SERAIT FOU »
Tu fais une tête de plus que tous les autres coureurs Juniors dans le peloton. Vois-tu cela comme un avantage ?
J’ai toujours été très grand. En Cadets 1ère année, je faisais déjà 1m88. Mais la taille ne fait pas grand-chose à vrai dire. Encore une fois, il faut surtout que je prenne de la masse musculaire. Et je sais que c’est possible : il n’y a qu’à voir Tanguy Turgis. Physiquement, il a beaucoup évolué. Même chose pour Tristan Montchamp. C’est une bête (rires). Il y a encore du travail pour arriver à leur niveau.
Tu as terminé cinquième du Challenge Bkool-DirectVelo Juniors 1ère année en 2016. Que t’inspire ce classement pour la saison à venir ?
C’est prometteur. J’ai bien regardé le classement toute l’année : j’ai perdu quelques points sur des courses où j’aurais pu faire mieux. Je pense que la quatrième place était accessible. Je compte bien jouer le classement à fond l’an prochain. Logiquement, je rêve de pouvoir courir en Equipe de France. Aller sur le Championnat du Monde, en Norvège, ce serait fou. Mais on n’en est pas encore là du tout.