Cyriane Muller, du tri au cross en passant par Vesoul
Cinquième de la finale de la Coupe de France, Cyriane Muller est entrée dans le Top 5 du classement général de la compétition (le classement). "Je me suis surprise à Nommay. Je pense que j’ai aussi surpris mon entourage car j’étais plus habituée à être aux alentours du Top 10", déclare-t-elle à DirectVelo.
« J’EN BAVE TOUTE L’ANNEE POUR M’ENTRAINER »
Si elle a franchi un palier, c’est avant tout une histoire d’emploi du temps car le sien est particulièrement chargé. Etudiante en école d’infirmière, elle enchaine les périodes de cours et de stage. "J’en bave toute l’année pour m’entrainer et participer aux compétitions car je n’ai le droit à aucun aménagement d'emploi du temps, bien au contraire. L’école ne me rend pas la tâche facile, regrette-elle. Dans ces conditions, je m’entraine le soir en semaine et le week-end".
Qu’il vente ou qu’il pleuve, Cyriane Muller se lance dans une séance nocturne et délaisse certaines compétitions, notamment la Coupe du Monde pour rester en bonne condition. "Je n’ai pas le choix ! C’est fatigant car en plus de ma journée, je m’entraine dans le froid et je profite des week-ends pour faire de longues sorties. Je suis allée à Valkenburg (troisième manche de la Coupe du Monde) mais même si mon club, le CC Sarrebourgeois m’aide, je n’ai pas les moyens de faire tous les déplacements".
« JE SUIS ENCORE EN TRAIN D’APPRENDRE »
Deux semaines avant le Championnat de France de Lanarvily, Cyriane Muller a revu ses ambitions à la hausse. "J’ai vu que ce n’était pas inaccessible et je me suis rassurée. J’espère être dans le Top 5 même si je serai en plein partiel pendant cette semaine… En tout cas, je suis encore en train d’apprendre et je prends beaucoup de plaisir en cyclo-cross".
Cinquième de la Coupe de France et encore des choses à apprendre à 28 ans ? Oui, car Cyriane Muller a un parcours plutôt inhabituel. "J’ai toujours pratiqué, notamment le triathlon. J’ai eu un accident, j'ai été percuté par une voiture quand j’étais à vélo. Je ne pouvais plus nager donc c’était fini pour le tri". La Lorraine arrête quelques temps avant de reprendre le duathlon (vélo et course à pied). Elle a même été sacrée Championne du Monde de la discipline en 2014. "Au début, j’accentuais sur le vélo car je ne ressentais pas de douleur après mon accident et puis c’est devenu mon point fort. Ensuite, j’ai décidé en écoutant les conseils de mon entraineur de me consacrer au cyclisme car j’avais des capacités", se souvient la récente Championne de Lorraine de cyclo-cross.
LA LIBERATION APRES LE DIPLOME
Trois saisons plus tard, elle joue les premiers rôles en cyclo-cross mais aussi sur la route. A Vesoul, elle était présente dans le groupe des favorites (13e du Championnat de France). "C’est encourageant car je me dis que j’ai encore une marge de progression. Certaines filles comme Pauline Ferrand-Prévot ou Audrey Cordon étaient venues me demander d’où je venais, se rappelle-t-elle. On retrouve cette ambiance en cross et c’est super agréable".
Le diplôme et "la libération" devraient être pour le mois de juin. "Je donnerai la priorité au cyclisme sur le duathlon même si je continuerai à pratiquer en 2017. Mais à terme, j’aimerais voir jusqu’où je peux aller en cyclisme et pourquoi pas intégrer une DN".