Le meilleur et le pire de... Alexis Carlier
Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2016.
Locomotive du Martigues SC-Drag Bicycles, Alexis Carlier a réalisé une saison pleine, jusqu’à un beau numéro en solitaire dans les montagnes espagnoles en fin de saison. Au préalable, le Provençal avait vécu un épisode douloureux, très marquant et épuisant, de retour d’un voyage en Afrique.
LE PIRE...
« Mon retour du Tour du Cameroun (deuxième du général, NDLR) a été très difficile. Après avoir passé douze jours là-bas, j’étais épuisé. J’avais aussi les intestins à l’envers. Pour rentrer en France, nous avions pris un vol de nuit : je n’avais pas fermé l’oeil une seconde, j’étais totalement vidé. On arrive à l’aéroport de Bruxelles et là : les attentats. Je ne peux pas parler de traumatisme mais sur le moment, je ne faisais pas le fier. Pendant un moment, j’étais vraiment en panique.
Finalement, il a fallu rester une dizaine d’heures dans un hangar. Puis, une fois que j’ai enfin pu prendre un train pour rentrer chez moi, il y a encore eu un retard d’une heure et demie puisque le train avait percuté un animal sur la voie. Evidemment, ce n‘était rien par rapport à ce que nous avions vécu à l’aéroport et il n’y avait pas à se plaindre. Mais toujours est-il que je n’ai jamais été aussi fatigué de ma vie. Après ça, je n’ai plus touché au vélo pendant cinq jours. Et pour l'anecdote, j'ai aussi dû attendre quinze jours avant de récupérer mes affaires et les vélos qui étaient restés à l'aéroport. Un épisode que je ne suis pas près d'oublier.
... ET LE MEILLEUR
J’ai pris un grand plaisir à remporter le Grand Prix de Garrotxa, en Catalogne, en fin de saison. Mentalement comme physiquement, j’avais déjà passé un cap dans les mois précédents mais il me manquait une belle victoire. Avant de partir en Espagne, je sentais que j'étais déjà bien en forme depuis deux-trois semaines. J’avais repris un cycle de courses à Cours-la-Ville et j’avais terminé quatrième là-bas pour ma reprise. Par la suite, j’ai continué à retrouver la forme, j’ai perdu du poids, mais je n’avais pas l’occasion de m’illustrer sur des courses difficiles. Jusqu’à ce voyage en Catalogne, un rendez-vous pour vrais grimpeurs sur deux jours.
Le premier jour, j’ai mis une grosse attaque dans le premier col en sortant du peloton. Personne n’a pu me suivre plus de cent mètres. Je suis revenu seul sur le groupe des échappés, j’ai récupéré un peu puis au pied du deuxième col, j’ai remis ça. J’avais peur d’en avoir trop fait mais finalement, j’ai résisté jusqu’au bout en passant le sommet seul en tête, et après un final en descente. Ce jour-là, il y avait eu de la pluie et même de la grêle mais il était écrit que ça allait être ma journée. C’était une vraie course de costauds. Tout s’est déroulé à merveille, presque comme dans un jeu vidéo. Le lendemain, j'ai pu sauver mon maillot et remporter le général. »