Steve Chainel : « J’en ai fait le deuil »
En forme dès le début de saison (3e à Gervans sur la Coupe de France, et 9e du Championnat d’Europe), Steve Chainel a eu plus de difficultés au mois de décembre. Le coureur du Cross Team by G4 retrouve des jambes à l’approche du Championnat de France. Un rendez-vous qu’il aborde avec plus de relâchement à 33 ans : "j’ai tellement rêvé de ce maillot que j’ai fini par faire une croix dessus", confie le triple médaillé d’argent sur un Championnat de France. Sa saison, Lanarvily et le Cross Team : tour d’horizon avec DirectVelo.
DirectVelo : Tu viens de prendre la 4e place sur la dernière manche de l’EKZ à Meilen, c’est rassurant à quelques jours du Championnat de France ?
Steve Chainel : C’est juste une 4e place mais ça fait du bien au moral. Depuis un mois je me cherche un peu, c’est plus compliqué. Mais je ne peux pas dire que je suis rassuré, je savais où j’en étais. Je me suis bien entrainé et je sais que j’ai fait au mieux. Seulement, ce n’est pas mon mois !
« J’AI TENDANCE A TRES VITE COGITER »
Comment peux-tu l’expliquer ?
C’est tous les ans à peu près la même chose. Il y a plusieurs explications. J’ai tendance à très vite cogiter quand je suis moins bien et ça peut me saouler très vite. Il y aussi moins de monde qui roule en décembre alors que moi j’aime bien partir pour des grandes sorties de groupe. C’est peut-être un mois où j’en fais moins. Mais je me suis accroché.
Janvier, les Championnats de France puis les Mondiaux. Quelle est ton ambition avant Lanarvily ?
Pendant quinze ans, je me suis mis une pression pas possible sur les épaules avant le Championnat de France. Depuis deux ou trois saisons, j’ai fait le deuil de ce maillot… D’ailleurs cette saison, je n’ai jamais été le premier Français sur une de nos confrontations. Pendant des années, je partais très tôt pour les Championnats. J’en faisais plus pendant la semaine sur la récupération, l’alimentation et au final je ne suis pas sûr que ce soit la bonne préparation car tu changes tes habitudes. J’arriverai le samedi à Lanarvily et ce sera très bien comme ça.
« MA PREMIERE A LANARVILY AVAIT ETE CATASTROPHIQUE »
Lanarvily, c’est un circuit que tu connais ?
Pour dire la vérité, je ne m’en souviens pas forcément. Je me rappelle y avoir couru deux Championnats dont mon premier en tant que professionnel. C’était en 2006 et je l’avais vécu comme une catastrophe. Ensuite, j’avais appris à relativiser mes contre-performances mais ce jour-là avait été un gros coup dur ! La dernière fois s’était mieux passée avec une 4e place. Je ne me prends pas la tête, j’ai envie de profiter. Peu importe la course, les plus forts seront devant. Aujourd’hui, le Championnat du Monde m’intéresse peut-être plus que Lanarvily. Et un Top 10 au Luxembourg me ferait peut-être plus plaisir qu’un podium dimanche.
Pourquoi dis-tu ça ?
Déjà, le Luxembourg pour moi c’est à deux heures de la maison et il y aura beaucoup de supporters. Alors que Lanarvily c’est à 1000 kilomètres ! Et puis je préfère l’ambiance internationale. J’aime partager avec d’autres nations. Il y a quelque chose qui m’énerve un peu ! Quand nous les Français, nous nous retrouvons sur une manche de Coupe du Monde, il y a une super ambiance, tout le monde se parle. Par contre, quand on se retrouve sur la Coupe de France, j’ai l’impression que tout le monde reste dans son coin...
« DES CENTAINES DE GAMINS C'EST UNE REUSSITE »
Tu prends plus de plaisir sur les Coupes du Monde que sur les Coupes de France ?
Carrément ! Si je suis revenu au cyclo-cross c’est pour me battre contre moi-même avant tout et aussi contre les meilleurs. Ça ne m’intéresse pas forcément de courir seulement contre des Français. Mais je sais bien que ce sont des courses importantes pour nous et pour notre discipline. D’ailleurs quand je vois des centaines de gamins au départ, je trouve que c’est une réussite.
Finissons avec un mot sur ton équipe, le Cross Team by G4, comment va évoluer le projet ?
Je suis déjà très content que nous soyons tous les cinq présents pour ce Championnat et j’espère que nous serons nombreux aux Championnats du Monde. Le projet est toujours sur la pente ascendante. L’équipe va continuer de se développer cet été. Suivant le budget, nous pourrions peut-être passer à sept coureurs mais ce qui est sûr c’est que nous ne serons pas moins que cinq. A terme, j’ai toujours cette idée d’équipe professionnelle.