Il n’y a pas d’âge pour apprendre. La preuve avec Mathieu Urbain qui a pris sa première licence FFC l’été dernier. Il avait l’habitude de courir en Ufolep mais n’avait pas le temps ni l’envie de se lancer jusqu’à ce que son patron le pousse à franchir le pas. “Il m’a dit que j’avais des qualités. J’en ai parlé à ma famille car si je choisissais de me lancer dans le vélo, je voulais m’en donner les moyens”.

« ILS ONT EU RAISON DE CROIRE EN MOI »

Gentiment mis à la porte par son patron, Mathieu Urbain franchit très vite les échelons l’été dernier en gagnant en 2e catégorie puis en toutes catégories fin août (Critérium de l’Auxois et Prix de Vertus). Jusqu’à la révélation au niveau national en prenant la cinquième place de la Vienne Classic le week-end dernier (le classement). “Ma mère qui était réticente au départ m’a dit qu’elle était fière de moi. Mon patron m’a, lui, appelé les larmes aux yeux ! J’espère leur prouver qu’ils ont eu raison de croire en moi”, confie-t-il à DirectVelo.

Pour une première, le coureur de l’UV Aube-Club Champagne Charlott’ a fait un final en cinquième vitesse. Il est d’abord revenu sur le groupe de contre avec Alexis Caresmel avant de régler le sprint. “Quand on est rentré j’ai hésité à attaquer tout de suite mais je ne savais pas réellement combien de coureurs étaient devant ni les écarts. Je pense que j’avais le podium dans les jambes”, assure celui qui fera ses débuts sur en Classe 2 sur Paris-Troyes (les engagés). “Je n’aurais jamais imaginé courir cette course. Étant de la région je venais voir la course... J'ai hâte d'y être".

« ETRE DANS LE PELOTON EN ENTRANT SUR LE CIRCUIT »

“Je m’attends à une course de bordure dès le départ. L’objectif réaliste sera d’être dans le premier peloton en entrant dans le circuit final. C’est important pour moi car j’aurai sans doute des supporters, plaisante-t-il. Si je suis encore à l’avant après les premiers coups de bordure pourquoi ne pas tenter quelque chose. Ce serait une bonne manière de se faire remarquer”.

Il arrive à Mathieu Urbain de partager une sortie avec Jérémy Cabot qui habite le même village que lui. L’occasion de discuter planning et objectif. “Le problème c’est que je ne connais pas les courses. Tout ce que je sais c’est que je peux passer les côtes en étant en forme”. A 23 ans, l’Aubois veut continuer son apprentissage du haut-niveau et il prévient. “La saison va être longue. Je vais aller au bout de mon idée en me consacrant à bloc au vélo jusqu’à la fin de l’été. Je cours ma première Classe 2 ce week-end mais pas la dernière j’espère !”.