Mathilde Favre : « Repartie de zéro »

Crédit photo Gwen Garot

Crédit photo Gwen Garot

Mathilde Favre aurait pu être sur le Grand Prix de Chambéry comme spectatrice. "J'ai douté à un moment de continuer le vélo", reconnaît celle qui va reprendre la compétition, sur la route, dimanche après une vilaine chute sur le Tour de Bretagne en juillet dernier.

« REPRENDRE MES MARQUES »

Elle n'est pas à mettre dans la liste des candidates au podium. "Au top de ma forme, je pourrais m'en sortir mais je n'ai jamais été trop du début de saison. Je suis toujours un peu courte pour cette course, rappelle-t-elle à DirectVelo. Chambéry n'est pas l'épreuve que j'affectionne le plus. Je serai là pour reprendre mes marques. C'est toujours nerveux car c'est la première course de la saison, tout le monde veut être devant. Ça le sera d'autant plus cette année avec 150 inscrites."

Mathilde Favre a repris tard l'entraînement suite à sa chute -elle avait percuté une voiture de directeur sportif. "On m'a dit sur le coup que je n'avais rien de cassé mais j'avais encore des douleurs persistantes à l'épaule mi-novembre. Je ne comprenais pas, confie-t-elle. J'en ai profité pour couper. J'ai rencontré des gars de chez Compex qui m'ont fait un programme et c'est allé mieux."

« C'ETAIT LONG »

La période n'a pas été facile à vivre. Pendant que les autres enchaînaient les courses, la Championne de France 2011 Junior du contre-la-montre rongeait son frein. "Quand tu coupes deux semaines, tu as l'impression que tu ne reviendras jamais à un bon niveau alors là... C'était long !" Le doute s'est installé dans l'esprit de celle qui avait déjà été renversée par une voiture en septembre 2015. "Deux fois, ça fait beaucoup. On se dit que le sort s'acharne, souffle-t-elle. Je suis désormais plus consciente des risques même si j'ai toujours été vigilante. Je suis moins fougueuse qu'avant. J'ai beaucoup mûri."

C'est sur la piste qu'elle a repris la compétition. "On est plus en sécurité", glisse l'éducatrice spécialisée qui a disputé en début d'année l'Omnium Genevois et le Championnat Rhône-Alpes. Avec des résultats à la clé. "Sur la piste, le coup de pédale revient vite. Mais bon, il n'y avait pas beaucoup d'engagées", relativise-t-elle. Depuis, Mathilde Favre a multiplié les kilomètres sur la route, notamment à l'occasion d'un stage de la DN BioFrais-VC Saint-Julien-en-Genevois dans le Gard.

« AIDER LES JEUNES ET ETRE PERFORMANTE »

"Repartie de zéro", elle espère avoir "moins de malchance" en 2017. Lauréate de l'étape en ligne au Prix de Nogent-l'Abesse en 2014, la Rhonalpine espère briller sur les manches de la Coupe de France taillées pour elle. Dans son équipe, elle est une taulière. Alors forcément, elle pense collectivement. "On vaut mieux que nos résultats de l'an passé". Comment l'explique-t-elle ? "Il manquait toujours le brin de réussite. Nous étions là sans avoir le résultat à la fin." Elle le justifie également par la façon de courir en Coupe de France. "Ça manque d'offensives. C'est trop stéréotypé", rapporte-t-elle.

Plusieurs raisons ont poussé Mathilde Favre à continuer le vélo. A titre personnel, elle ne souhaitait pas raccrocher sur un échec. "Je veux garder que le positif du monde du vélo", dit-elle. L'arrivée de nouvelles filles dans la DN BioFrais l'a également motivé à poursuivre. "Mine de rien, c'est ma 10e année au VC Saint-Julien-en-Genevois, note-t-elle. Je suis une des plus expérimentées... Il y a des belles choses à faire avec les jeunes. Si je peux les aider tout en étant performante...".

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