Et de trois. Après le Circuit des 4 Cantons et le Critérium du Printemps, Pierre Idjouadiene s'est offert ce dimanche le classement général du Tour de la Mirabelle (Elite Nationale). Un succès particulier pour le Lorrain qui a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Tu étais dans quel état d'esprit au départ ?
Pierre Idjouadiene : L’objectif était de gagner le général. Il "suffisait" de terminer devant Samuel Plouhinec pour cela et comme j'ai une petite pointe de vitesse nous avons tout misé sur un sprint. Il fallait donc laisser partir un coup de quatre-cinq coureurs et s'arranger le plus possible derrière avec le Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys. C'est sorti rapidement, donc la situation était idéale. Je craignais la Colline de Sion en milieu d'étape car c'est raide. On pensait que Plouhinec allait mettre un coup de vis.

« LA JOUER FILOU »

Ça n'a pas été le cas...
Seul Adrien Guillonnet (SCO Dijon) a tenté quelque chose. Il n'a pas pris assez de champ pour nous faire peur. J'étais bien placé au sommet de la Colline de Sion. Mes coéquipiers sont revenus et ont fait tempo avec Peltrax. Ils se sont écartés sur le circuit final. Ils ont roulé comme jamais, ils étaient forts ! Je me suis retrouvé isolé dans le dernier tour. J'ai eu un peu peur à quinze kilomètres de l'arrivée. Il y a eu des attaques dans tous les sens. J'ai deux équipiers qui sont remontés. Ils ont mis leurs dernières cartouches pour boucher un trou. Bravo à eux... Plouhinec ne faisait pas l'effort, il comptait sur moi. J'ai essayé de la jouer filou... Dans les cinq derniers kilomètres, des équipes ont pris les choses en main dans l'optique du sprint. J'ai essayé de prendre les bonnes vagues. Le vainqueur, Sarhei Shauchenka (Centre Mondial du Cyclisme), lance de très loin. J'étais dans sa roue. Je n'ai pas réussi à le déborder mais ce n'est pas grave !

Tu avais coché cette course ?
Ma mère, des personnes de mon ancien club des potes étaient là aujourd'hui... J'ai vécu toute ma jeunesse à Nancy, pas très loin d'ici. Je connaissais toutes les routes. Mais ce Tour de la Mirabelle n'était pas un objectif. Je n'étais pas prévu il y a encore trois semaines. Je devais être sur le Rhône-Alpes Isère Tour (2.2), début mai, mais j'ai un partiel le jour du départ, alors j'ai changé mes plans. J'ai demandé à Gégé (Jérôme Gannat) de venir ici et ça m'a bien souri... J'ai vu que j'avais des bonnes jambes vendredi, et ça s'est bien goupillé ensuite.

« TRAVAILLER MENTALEMENT »

Que représente ce succès ?
C'est la première fois que je remporte un général depuis que je fais du vélo. C'est une victoire importante. J'espère que ça va me lancer... J'ai des partiels la semaine prochaine (Il est étudiant en licence de Géographie, NDLR). Il faut que je travaille un peu... Je vais me mettre dans les bouquins... Mais reviser c'est du repos. Ce n'est pas bien violent par rapport au vélo !

Quels sont tes prochains rendez-vous ?
En mai, comme je ne dispute pas le Rhône-Alpes Isère Tour et que le Tour de Bourgogne-Franche-Comté est déplacé, mon programme est plutôt léger. A la fin du mois, j'enchaînerai le Prix de Montbéliard Agglomération (Coupe de France DN1), organisé par le club, et Paris-Roubaix Espoirs. Ce sont des courses qui me conviennent plutôt bien... J'espère m'y distinguer.

Quel bilan fais-tu de ta première partie de saison ?
J'ai eu des moments compliqués fin mars, j'étais un peu cramé. Je reviens bien. Je suis content. Il y a eu beaucoup d'abandons pour moi en cette première partie de saison. Le peu de résultats obtenus sont très très bons (voir sa fiche DirectVelo). Je dois travailler mentalement... J'avais un objectif dans la tête sur les courses où j'ai marché. Au Circuit des 4 Cantons, c'était pour Etienne (Fabre - lire ici). Sur ce Tour de la Mirabelle, j'étais à domicile. Gégé me dit souvent d'être dans cet état d'esprit chaque week-end mais ce n'est pas facile. J'espère continuer sur cette lancée !