Ce lundi, Flavien Dassonville a remporté le Tour de Bretagne en faisant craquer le leader de l'épreuve, Maxime Cam, sur l'exigeant circuit final de Fougères (voir classements). Une grande satisfaction mais pas franchement une surprise pour Stephan Gaudry, le directeur sportif d'HP BTP-Auber 93 sur l'épreuve de Classe 2. "Flavien, c'est quelqu'un que l'on est bien content d'avoir dans l'équipe chez nous mais cela dit, c'est surtout quelqu'un qui ne devrait plus être à Auber depuis déjà plusieurs années. Le handicap de Flavien, c'est que les managers des grandes équipes ont tendance à penser que c'est un vieux coureur alors qu'il n'a que 26 ans. Il est simplement passé pro très jeune et il a déjà fait sept ans chez les pros. Mais c'est vrai qu'il devrait passer au dessus. En attendant, c'est un leader chez nous et on sait de quoi il est capable", résume Gaudry auprès de DirectVelo. "Cette année, il explose. Il fait vraiment une grosse saison, même s'il avait déjà ce niveau avant. C'est simplement qu'il ne gagnait pas. La clef pour passer au-dessus, c'est de gagner des courses, et il le fait en ce moment. Alors, normalement...".

UN CHOIX FORT LE CINQUIÈME JOUR

Tout n'était pourtant pas gagné d'avance sur les routes bretonnes pour Gaudry et ses hommes. Deux jours auparavant, Flavien Dassonville avait abandonné son maillot de leader volontairement, mais sans garantie de le récupérer à l'issue de l'épreuve. "On avait fait un choix fort en décidant de laisser le maillot sur la 5e étape. Ce n'est pas une décision que j'avais pris tout seul, j'en avais parlé aux coureurs. Ils ont tous adhéré à l'idée. Du coup, le soir de cette étape-là, nous n'étions pas déçus. On avait déjà projeté de faire quelque chose d'autre plus tard. C'est simplement l'écart de 1'09" sur le nouveau leader qui nous avait effrayés le soir car on pensait être à 30 secondes. On n'était pas très fiers à ce moment-là, c'est clair".

UN CAP PHYSIQUE ET MENTAL

Avec ce succès sur une épreuve d'une semaine, l'équipe francilienne enchaîne les bons résultats. "On a gagné sur la Route du Sud et le Championnat de France avec Steven Tronet en 2015. Il y a aussi eu cette victoire finale sur la Coupe de France par équipes. Les gars ne pensaient peut-être pas forcément que c'était possible avant mais une fois que l'on a ouvert le compteur à ce niveau-là, on s'est dit « pourquoi pas nous ? ». On est dans la continuité de cette période-là. Avant, on pensait peut-être que le calendrier était surdimensionné pour nous, ou que l'on était un cran en-dessous des autres. Steven a montré la voie et maintenant, on y croit : on sait qu'on en est capables", précise celui qui va désormais se pencher, avec l'ensemble de ses troupes, sur les courses à venir. "Il va falloir se remobiliser pour les Quatre jours de Dunkerque, dans un contexte tout à fait différent. Je pense qu'avec le capital physique et confiance que l'on a engrangé ici, ça ira bien. Les gars ont envie de croquer. On est dans une bonne spirale alors maintenant, les objectifs vont s’enchaîner".