Yann Guyot : « Je sais ce que je vaux »
Ces deux derniers jours, Yann Guyot aura été l'un des coureurs les plus actifs sur les routes d'A travers les Hauts-de-France (2.2). Parti dans différentes échappées vendredi, le coureur de l'Armée de Terre a une nouvelle fois tenté sa chance ce samedi sur la 2e étape. Dernier rescapé d'un coup intéressant de quatre coureurs, le militaire a finalement dû rendre les armes à moins de cinq bornes de l'arrivée. L'ancien Champion de France Amateur, qui a traversé une période de doute, dit revenir à un très bon niveau et espère désormais le confirmer par un gros résultat, comme il l'explique à DirectVelo.
DirectVelo : As-tu eu le temps d'envisager la victoire ce samedi ?
Yann Guyot : Oui et non. C'est vrai qu'à 1'10", je pensais que ça pouvait le faire, surtout qu'il y avait deux mecs de Roubaix-Lille Métropole devant. Comme Jérémy Lecroq va très vite au sprint, je me suis dit que son collègue (Joeri Calleuw) allait se sacrifier sur la fin de course. Mais finalement je pense qu'il était un peu juste, même si j'ai aussi vu qu'il avait percé de l'arrière. Je connaissais bien le mec de Leopard (Alexander Krieger, NDLR) qui était déjà devant hier sur la 1ère étape et aussi sur le Tour de Bretagne. Je savais que c'était un mec qui marchait très fort donc je pensais que ça allait le faire. Mais il a lâché dans le final... Il a dû avoir des crampes.
C'est devenu trop compliqué à deux avec Jérémy Lecroq dans les 12-13 derniers kilomètres ?
J'ai poussé Jérémy, je lui ai dit qu'il fallait qu'on y croit et qu'on savait jamais ce qu'il pouvait se passer. On avait repéré le circuit sur internet et c'était possible. Enfin... J'y croyais sans y croire. Il aurait fallu un coup de chance parce qu'avec ces grandes lignes droites dans le final et le vent de face, ça faisait beaucoup. J'ai retenté une dernière fois tout seul à cinq bornes de l'arrivée, mais bon...
« JE REVIENS FORT »
Tu avais déjà été très offensif sur la 1ère étape !
Je me sentais bien mais je n'avais pas des jambes de folie non plus. Aujourd'hui (samedi) par contre, ça tournait vraiment bien. J'ai attaqué au moment où il y a eu l'enchaînement des bosses et l'arrivée de la pluie. Je me suis retrouvé tout seul en contre mais j'ai été victime d'une crevaison. Et là... Je me suis retrouvé très loin de la tête, je ne sais même pas où (sourires). Mais finalement j'ai réussi à rentrer. Et c'est ressorti dans l'avant-dernier GPM. Ça montre que j'avais de bonnes jambes. Je suis content car ça revient bien. Ça faisait un moment que je n'avais pas eu des jambes comme ça.
Le manager de l'équipe de l'Armée de Terre, David Lima Da Costa, a récemment fait savoir qu'il attendait que tu te montres à cette période de l'année : Tu sens le besoin de prouver des choses actuellement ?
Je ne sais pas si on peut parler d'avoir à "prouver" des choses. Je cours d'abord pour moi et ma famille et je sais ce que je vaux. Cela dit, c'est vrai que je suis passé par des bas. Ça fait deux-trois ans que ça s'enchaîne, que c'est compliqué pour moi. J'avais bien préparé le Tour de Bretagne au mois d'avril mais j'ai joué de malchance, un peu comme aujourd'hui (samedi). Là-bas j'avais eu une crevaison aussi et j'étais tombé sur la dernière étape. C'est sûr que ce n'est pas la saison 2014, où tout me souriait. Mais je n'ai pas lâché et je pense pouvoir dire que je reviens fort. J'espère que ça va continuer.
« CA ME MET UNE BONNE PRESSION »
Outre l'aspect réussite, tu te sens plus fort que lors de cette fameuse saison 2014, avec désormais l'expérience de plusieurs saisons chez les pros ?
J'ai eu des pics de forme depuis trois ans mais je n'ai jamais réussi à être très constant. Là, j'ai bien coupé après le Tour de Bretagne. J'avais déjà des bonnes sensations au Tour du Loir-et-Cher. Je monte crescendo... j'ai un beau programme à suivre. J'attends un résultat maintenant, surtout que je marche beaucoup au moral. Il me faut le petit truc qui manque et après, je pense que ça pourra s'enchaîner.
Le fait de voir l'équipe marcher fort depuis plusieurs semaines, ça pousse ou ça met de la pression ?
Ça me met une bonne pression. Je me dis que l'on a un super groupe qui monte en puissance. On a montré que nous n'avions pas à rougir face aux autres équipes. On a de belles victoires que certaines autres équipes n'ont pas. Ces victoires, ça élève un groupe et ça nous permet aussi de nous remettre en question.