Benjamin Thomas : « Ils pensaient me reprendre facilement »
Après être passé près de la victoire mercredi sur le Grand Prix Cerami (voir ici), Benjamin Thomas a placé son attaque au bon moment, à 4 kilomètres de l'arrivée, dans la Côte d'Ereffe pour s'adjuger ce samedi la première étape du VOO-Tour de Wallonie (2.HC). "Dans la bosse, les Katusha emmenaient un bon tempo. Un coureur a attaqué. Je l'ai directement contré à 500 mètres du sommet. Derrière, les favoris se sont regardés un peu. J'ai pu ainsi prendre mes distances", explique-t-il à DirectVelo. Ensuite, le pistard a du "serrer les fesses pour terminer [s]a journée" dans la montée de la Rue Octave Philippot. "J'ai entendu que j'avais une vingtaine de secondes d'avance. J'ai géré grâce à mon expérience de la piste. Je ne me suis pas mis la toxine sur le plat. Ce sont des efforts intenses que j'apprécie. C'était la journée des attaquants."
ALERTE A 80 KM DE L'ARRIVEE
Pourtant, la journée du vainqueur d'étape des 4 Jours de Dunkerque n'a pas été de tout repos. "J'ai été pris dans une cassure à 80 kilomètres de l'arrivée. Mes trois coéquipiers ont fait un boulot énorme pour me ramener avant le final avec Ben-Ahin et Ereffe. En plus, j'entamais la journée avec des sensations bizarres. J'étais un peu dérangé à l'estomac. Aujourd'hui, je ne pensais jamais jouer la victoire, un peu comme lors de ma victoire d'étape sur les 4 Jours de Dunkerque." Dès lors, la tactique de l'Armée de Terre se limitait à ne pas concéder de temps pour le classement général. "Thibaut Ferasse n'était pas bien. Du coup, nos espoirs reposaient sur Benjamin qui a couru à l'instinct", commente son directeur sportif Cédric Barré.
Le Champion du Monde de l'Omnium et de l'Américaine estime avoir directement profité d'un statut d'outsider. "Je pense que les favoris se sont dit qu'ils me reprendraient facilement. J'aime les courses où il y a de la concurrence. Je suis moins connu que les autres. Si cela continue comme cela, je ne pourrai plus sortir sans avoir quelqu'un sur le porte-bagage. Je trouverai bien une solution pour m'adapter", plaisante-t-il.
TROISIEME SUCCES EN HORS-CATEGORIE
Cette situation de challenger ravit Cédric Barré. "Nous faisons honneur à notre invitation. Notre Tour de Wallonie est déjà réussi. Si les équipes nous laissent de la marge, pas de problème pour nous. Nous allons saisir chaque opportunité pour claquer des victoires. Nous réalisons une belle petite série depuis la première 1.1 sur le Tour du Finistère." Les chiffres sont impressionnants, trois succès en hors catégorie, deux Coupes de France et une étape sur la Route du Sud. Et une victoire finale sur ce Tour de Wallonie? "Je vais essayer de défendre ce maillot jaune du mieux possible, les armes à la main. Après, j'analyserai jour par jour. Il reste des journées difficiles."
La Wallonie plait en tout cas de plus en plus au 4e du Tour de Luxembourg. "Je découvre cette région. Ce sont des bosses que j'aime bien où il n'y a pas forcément beaucoup de pourcentages, on peut monter sur le grand braquet. Quand c'est un peu raide, je manque un peu d'explosivité", conclut-il sans savoir que des pentes à 20% se dresseront devant lui le troisième jour à Houffalize sur le Mur Saint-Roch.