Bjorg Lambrecht : « Je me suis bien amusé ! »
Pour son premier Tour de l'Avenir, Bjorg Lambrecht s'est montré le plus fort du peloton... à l'exception du Colombien Egan Bernal qui évoluait sur une autre planète. Le représentant de la sélection belge termine 2e au classement général avec 1'09'' de retard. Un résultat qui confirme son potentiel sur les épreuves de montagne, après ses victoires sur la Ronde de l'Isard (2016) ou la Course de la Paix (2017). Le futur professionnel de Lotto Soudal (à partir de l'été 2018, lire ici), raconte son aventure du Tour de l'Avenir avant de se préparer pour sont le prochain objectif, le Championnat du Monde sur route à Bergen (Norvège), dont les douze derniers kilomètres tout plat vont lui changer des montées et descentes des Alpes sous le soleil.
DirectVelo : Alors, ce Magnum au chocolat blanc ?
Bjorg Lambrecht : Cette petite glace m'a fait du bien. Quelques heures après l'arrivée du Tour de l'Avenir, dimanche, nous sommes allés manger avec l'équipe. On a aussi pris des hamburgers. C'est bientôt la fin de saison, on a le droit d'augmenter les quantités de nourriture...
Tu finis ce Tour de l'Avenir complètement épuisé ?
La course était très longue et relevée. Je pense en particulier aux six premières étapes. Elles se sont terminées par des sprints mais les journées n'étaient pas de tout repos. On a eu des moyennes générales de 44 km/h, franchement c'est là que j'ai le plus souffert.
« PAS UN MANQUE DE VOLONTÉ »
Plus que dans la montagne ?
Oui, parce qu'un grimpeur souffre plus sur le plat qu'en montagne. La difficulté, c'est de rester dans les premières positions du peloton : une bagarre permanente, physique et nerveuse. Je me sentais déjà bien fatigué quand nous sommes arrivés à la journée de repos, juste avant les trois dernières étapes dans la montagne. Je me demandais si je n'avais pas laissé trop de jus sur le plat. Heureusement, j'ai bien géré cette journée délicate grâce aux conseils de Laurens De Plus [professionnel chez Quick-Step, passé comme lui par la filière Lotto-Soudal U23 NDLR] : petit entraînement en montée et beaucoup de repos. J'étais d'attaque pour la montagne !
Tu t'attendais à terminer sur le podium du Tour de l'Avenir ?
J'étais venu pour un top 5. Ma deuxième place dépasse mes espérances. Vraiment, je ne peux pas avoir de regrets, sauf celui de ne pas avoir gagné d'étape. Samedi, à Sainte-Foy-Tarentaise, je passe tout près [battu d'une demi-longueur par Egan Bernal NDLR]. Pour le classement général, nous avons tous compris dès le vendredi que Bernal était imbattable. Nous avons couru pour terminer derrière lui, sur les places restantes du podium.
C'est défaitiste ?
Non, parce qu'on avait à l'idée d'essayer quelque chose. Dimanche, sur la dernière étape, j'aurais bien voulu attaquer mais Bernal avait trois coéquipiers à ses côtés jusqu'à cinq kilomètres de l'arrivée. Il a accéléré à plusieurs reprises. J'étais déjà content de suivre... Ce n'est pas un manque de volonté de ma part.
« LA PLUS BELLE EXPÉRIENCE DE MA VIE »
Que retiens-tu de ton premier Tour de l'Avenir ?
J'ai vécu la plus belle expérience de ma vie ! Les parcours étaient superbes, j'ai découvert des cols mythiques du Tour de France comme le Col de la Madeleine. En plus, l'équipe était super sympa et super forte. Je me suis bien amusé.
Et donc, tu as bien récupéré ?
Oui, et c'est un point positif. Je savais que je passais bien sur une épreuve de cinq jours. Mais est-ce que j'allais tenir neuf jours ? Sur les deux dernières étapes, j'étais inquiet le matin, en voyant que mes jambes répondaient faiblement, mais au fil des kilomètres je me sentais de mieux en mieux. C'est la preuve que je récupère bien et que je peux atteindre la barre des neuf jours de course sans problème. Ce qui est l'équivalent d'un Paris-Nice chez les pros. Par la suite, j'espère être capable de tenir trois semaines...
Autre confirmation : tu es taillé pour la montagne. Vas-tu privilégier ce terrain à l'avenir ?
Je ne sais pas encore. Aujourd'hui, je suis un grimpeur. Avec les pros, je ne sais pas dans quelle catégorie on pourra me ranger. C'est un autre niveau et un autre monde. Je vais essayer de travailler autant que possible dans les cols l'an prochain, par exemple en Italie ou dans les Alpes. Mais les classiques me plaisent aussi beaucoup. Je ne me ferme aucune porte.