Rémi Cavagna : « Aucun détail ne m'échappera »
Rémi Cavagna le sait : c'est le moment ou jamais. Pour son dernier grand Championnat international dans la catégorie des Espoirs, le sociétaire de la formation Quick-Step Floors espère frapper un grand coup, notamment à l'occasion du contre-la-montre individuel des Championnats du Monde à Bergen (Norvège). Le coureur de 22 ans fait le point avec DirectVelo avant le grand rendez-vous de lundi après-midi.
DirectVelo : Comment abordes-tu ces Mondiaux à Bergen ?
Rémi Cavagna : Je reviens du Canada où j'ai disputé les Grands Prix de Québec et de Montréal. Ce sont deux belles Classiques. C'était long avec deux courses de plus de 200 bornes. Lors de ces deux courses d'un jour, il a fallu rouler toute la journée pour l'équipe mais j'ai senti que j'avais de bonnes jambes et de bonnes sensations. C'est de bon augure avant les Championnats du Monde.
Es-tu satisfait de ta saison 2017, ta première à ce niveau ?
J'ai réussi à trouver ma place au sein de l'équipe. Il y a une très bonne entente entre tous les coureurs de l'équipe et c'est d'ailleurs ce qui fait la force de ce collectif. Je suis content de ma saison mais sans plus. Enfin... J'ai fait une bonne saison mais disons que je m'attendais quand même à mieux car je voulais gagner une fois. C'était un objectif élevé pour une première année et ça ne s'est pas fait même si je suis passé près sur le Tour de Belgique (2e du classement général final à 6 secondes de Jens Keukeleire, NDLR). J'ai bien conscience qu'il y a des coureurs qui ne gagnent rien pendant des années... C'était ma première saison chez les pros alors je relativise le fait de ne pas avoir gagné. L'équipe est super contente de moi et c'est l'essentiel.
« IL N'Y AURA PAS D'EXCUSES »
Même si ce ne serait pas avec le maillot de la formation Quick-Step Floors, tu as encore l'occasion de décrocher une victoire, cette semaine à Bergen...
Je suis Espoir 4 et c'est une très belle occasion. C'est ma dernière année dans la catégorie et même si je cours en WorldTour, les règles me permettent de disputer ce Mondial. J'étais très motivé pour venir ici. Je suis au maximum de ce que je peux faire dans la catégorie. Avec tout ce que j'ai appris ces derniers mois chez Quick-Step et ces dernières années en Espoirs, il n'y aura pas d'excuses. Sur un chrono, le plus fort gagnera. Il n'y aura pas de hasard. Je suis prêt pour ce Championnat et j'espère que ça va bien se passer.
Un titre mondial peut se jouer à la seconde près. Tu vas parfaitement analyser le parcours ?
Bien sûr ! Il y aura plusieurs reconnaissances dont une dernière dimanche, la veille de la course (il a déjà roulé vendredi soir, deux petites heures seulement après être arrivé en Norvège, puis samedi midi pour la reconnaissance collective, NDLR). Je sais qu'à ce moment-là, il n'y aura plus aucun détail qui ne m'échappera. Je suis super motivé. Je l'étais déjà les autres années, bien sûr, mais là... Je sens qu'il y a vraiment quelque chose à faire ! J'ai passé un palier. J'ai participé à des courses de 200, 220, 230 bornes cette année. Forcément, ça te fait progresser à chaque fois.
« ON VA SÛREMENT AVOIR LES DEUX EXTRÊMES »
Tu as le souvenir d'une course en particulier, cette saison, sur laquelle tu aurais franchi un cap ?
Ca se fait sur l'ensemble d'une période et j'ai beaucoup appris sur plusieurs courses. J'ai notamment le souvenir d'une étape du Tour de Pologne durant laquelle j'ai fait 235 bornes d'échappée en étant repris dans le final. Il faisait 40°C... On m'aurait dit ça il y a quelques années, alors que je ne supportais pas la chaleur... Mais ça prouve que j'ai beaucoup progressé et que j'ai évolué dans différents domaines.
Les conditions météo ne devraient pas te faire peur, cette semaine à Bergen...
Pas du tout ! C'est vrai que ça m'est égal. On va sûrement avoir les deux extrêmes entre le Qatar et la Norvège. Mais je sens que ce sera parfait pour moi.
« CA TE DONNE ENCORE PLUS DE CONFIANCE »
Tu dis avoir beaucoup appris des grands champions qui t'accompagnent chez Quick-Step Floors cette saison. Y'a-t-il un coureur en particulier qui t'ai marqué ?
Je m'entends bien avec Philippe Gilbert. C'est un super mec. Marcel Kittel aussi. J'ai accroché avec ces coureurs... Ce sont de super gars ! Mais après, franchement, ça fonctionne avec tout le monde. On s'entend tous super bien, on est coordonné et encore une fois, c'est sans doute ce qui nous a permis de gagner autant de courses cette saison.
Tu t'es habitué à courir auprès de ces coureurs, dans le WorldTour, toi qui roulais pour la formation Klein Constantia l'an passé ?
J'ai toujours passé des paliers, chaque saison, depuis que j'ai commencé le vélo. Mais c'est vrai que ça passe tellement vite ! Au début, je me disais : "putain, t'es professionnel avec des mecs comme Kittel...". Ca n'avait rien à voir avec tout ce que j'avais connu jusque-là, bien sûr. Mais bon, ça s'atténue petit à petit, surtout quand ils te disent eux-mêmes que tu marches plutôt pas mal (sourires). Ca te donne encore plus de confiance. En tout cas, j'ai encore beaucoup à apprendre et c'est ce qui est le plus intéressant.