Anna Van der Breggen : « Je voulais gagner »
Le triplé orange aurait pu être historique. Mais Ellen Van Dijk, l’ultra-favorite pour conquérir un second titre après celui de 2013, a échoué. Qu’importe, les Pays-Bas hissent deux représentantes sur le podium du Championnat du monde contre-la-montre. A côté de l’arc-en-ciel de Van Vleuten, l’argent revient à Anna Van der Breggen. "C’est déjà spécial d’être à deux, on n’a jamais pensé être ensemble sur le podium. On voulait simplement signer chacune le meilleur temps", précise la Championne olympique.
SANS REFERENCE
Partie deuxième, Van der Breggen n’a pas bénéficié de la moindre référence chronométrique pour gérer son effort. Un désavantage ? "D’un côté, j’aime partir dans les premières, comme ça j’ai fini ma journée plus tôt", grimace la Néerlandaise. "C’est toujours long une journée de chrono, avec pas mal de nervosité. Et c’est un mauvais moment à passer, car on se fait vraiment mal. J’aime bien avoir des temps intermédiaires, mais il faut de toute façon donner le maximum. Je pensais que la pluie dans la descente allait me désavantager et que la route allait sécher pour les suivantes mais finalement, c’est resté humide. Le temps était même plutôt en ma faveur. Je devais rouler le plus vite possible, sans penser à autre chose."
Certes, une compatriote s’est imposée. Mais comme toute athlète insatiable, la Championne d’Europe 2017 lorgnait sur la breloque dorée qu’elle manque pour 12 secondes. "Au chrono, tu ne penses qu’à toi, pour signer le meilleur temps. J’espérais gagner, et je suis forcément déçue. Je ne connaîtrait pas chaque année de telles opportunités de devenir championne du monde. Mais c’est sympa de voir Annemiek s’imposer, car je la connais bien. Je sais tous les sacrifices auxquels elle consent donc je suis heureuse pour elle."
EQUIPIERES DE QUALITE
Adversaires d’un jour, Van Vleuten et Van der Breggen devront lier leurs destinées sous la tunique orange de l’équipe nationale néerlandaise samedi, pour la course en ligne. Mais ne peut-on pas craindre des rivalités dans un collectif aussi large, étoffé par Marianne Vos ou Lucinda Brand ? "Dans les équipes de marques aussi, j’ai beaucoup d’équipières de qualité. Mais il n’y a pas pour autant des luttes entre nous. En équipe nationale, c’est la même chose. On se connait depuis des années, on part souvent en stage ensemble. Donc nous devons profiter de notre collectif pour attaquer chacune à notre tour", insiste-t-elle auprès de DirectVelo.
Justement, le circuit de Bergen est-il propice aux attaques, avec la Salmon Hill mais aussi la distance totale, de plus de 150 kilomètres ? "Ce sera vraiment long et usant, car il n’y a pas la moindre portion de plat. Ce ne sera pas simple à gérer. J’espère que les autres équipes ne regarderont pas en permanence vers nous, et tenteront aussi leur chance. Car si tout le monde se regarde, ce sera vraiment ennuyeux. Les huit passages de Salmon Hill devraient permettre de durcir la course", conclut la triple lauréate de la Flèche Wallonne.