Chez Sky, Geoghegan Hart veut s'inspirer de Moscon
Le visage marqué, le corps meurtri, Tao Geoghegan Hart s'arrête quelques instants en zone mixte, en haut du Mont Floyen. Le Britannique vient de se faire rapidement soigner dans la tente médicale suite à sa chute sur le contre-la-montre Elites des Championnats du Monde de Bergen, en Norvège. "Pour être honnête, c'était l'un de mes plus mauvais contre-la-montre de l'année. C'était vraiment difficile. Je suis tombé dès les premiers kilomètres en perdant le contrôle de ma roue-avant. Je suis légèrement touché sur le côté droit (coude, cuisse et genou) mais ça ira. Après cette chute, je n'ai jamais réussi à vraiment me remettre dedans", concède le néo-professionnel du Team Sky, finalement 43e à 3'50" de Tom Dumoulin (le classement). "Je me suis réveillé avec la sensation de mal respirer et j'espérais que ça passe pendant l'échauffement, mais ça ne s'est pas vraiment amélioré", regrette-t-il. Sa chute n'aura donc rien arrangé.
UN BON CALENDRIER
Déçu, celui qui avait dû remplacer au pied levé son compatriote Stephen Cummings forfait, attendait mieux de son rendez-vous avec l'horloge mais veut s'en servir d'expérience pour le futur. "C'était malgré tout une course très sympa avec plein de belles petites bosses. Le final était très dur. C'est décevant. J'avais fait quelques séances d'entraînements spécifiques ces dernières semaines et ça tournait plutôt pas mal. J'avais fait quelques tests dans de petites ascensions comme celles du Mondial. J'étais arrivé en confiance, mais bon...".
Présent sur ce Mondial pour représenter la Grande-Bretagne, le 8e du dernier Tour de Californie se voit surtout récompensé de sa bonne saison 2017, sa première avec le Team Sky. "J'ai vécu une très belle année, avec un grand soutien de l'équipe. J'avais un très bon programme de courses. Enchaîner le Tour du Pays Basque et les Classiques était vraiment quelque chose de spécial. J'ai aussi disputé le Tour de Suisse, toujours dans le WorldTour. Et dans le même temps, j'ai pu disputer des courses un peu moins prestigieuses comme le Tour du Yorkshire où j'ai pu jouer ma carte (5e d'étape, 8e du général). Surtout, j'ai beaucoup couru et j'ai pu tester plein de courses différentes. J'ai pu progresser et maintenant, je suis très excité à l'idée de repartir sur quelque chose de nouveau en 2018. Je vais essayer de passer un nouveau palier", se réjouit-il.
DES ENVIES DE GRAND TOUR
Tao Geoghegan Hart peut-il espérer avoir un calendrier encore plus riche la saison prochaine ? "Je ne sais pas si j'aurai un calendrier différent l'an prochain. Ca dépendra aussi sûrement de la façon dont je performe. J'aimerais beaucoup disputer mon premier Grand Tour l'an prochain. Mais avec cette nouvelle règle des huit coureurs par équipes (lire ici), ça rend les choses un peu plus difficiles car il y a moins de places", imagine-t-il tout en gardant espoir. "Je vais continuer d'avancer et d'essayer de progresser. Je ne sais pas si je peux encore décrocher un gros résultat mais je vais me battre pour accrocher des Top 5 ou Top 8 sur des épreuves", développe celui qui cite en exemple son jeune équipier Gianni Moscon, 23 ans, qui vient de terminer son premier Grand Tour à l'occasion de la Vuelta (27e) et qui vient de terminer 6e ce mercredi à Bergen. "Il est une belle source d'inspiration".
Avant de se tourner vers 2018, le Britannique va d'abord disputer l'épreuve en ligne des Mondiaux ce dimanche. Avec la volonté de se montrer. "On verra ce qu'on va pouvoir faire et comment la course va se dérouler mais nous aurons neuf coureurs très forts au départ sans avoir un leader qui se détache. Mais ça ne veut pas dire que l'on ne va pas se battre et ça ne doit pas nous empêcher de mener une course offensive".