Guillaume Martin : « Du tableau noir »
Guilllaume Martin a dominé ce samedi la première étape du Tour du Gévaudan (2.2). Dans la montée finale, vers le col de la Pierre Plate, le leader de Wanty-Groupe Gobert a pris le meilleur sur ses adversaires et s'offre ainsi un deuxième bouquet en 2017. Le Normand, qui espère remporter pour la première fois le classement général d'une épreuve, a répondu aux questions de DirectVelo.
DirectVelo : En t'imposant sur cette première étape, tu as assumé ton statut de favori du Tour du Gévaudan...
Guillaume Martin : J'assume et surtout, on assume. C'est cliché de dire ça mais c'est une victoire collective. Nous avons fait sorte que peu de coureurs sortent (Ils étaient cinq puis deux, NDLR). Fabien Doubey et Marco Minnaard ont roulé une grande partie de la journée, avec notamment les coureurs de Direct Energie. Ils ont maintenu les échappés à une ou deux minutes. Ils ont fait un bel effort. Rossetto et Perez (Cofidis) sont des spécialistes de ce type d'échappée. Ils avaient fait la même chose sur Liège-Bastogne-Liège. C'est pour dire le niveau qu'il y avait aujourd'hui... Ces deux coureurs sortaient quand même de la Vuelta.
« IL FALLAIT ETRE FORT ET MALIN DANS LE FINAL »
As-tu eu peur de ne jamais les revoir ?
Oui. Ça roulait vite dans le peloton et nous ne bouchions pas l'écart. Nous perdions du temps par moment. En haut de la bosse (col du Sapet, km 67), en milieu d'étape, nous avions perdu des hommes. Heureusement, ça s'est réorganisé ensuite. Dans l'avant-dernière difficulté, Thomas Degand a fait ce qu'il a pu. C'était ensuite à moi de jouer... Il fallait être fort et malin dans le final. J'ai réussi à bien manœuvrer. Nous sortons à cinq (avec Gesbert, Edet, Campistrous et Sicard, NDLR) et on se retrouve à neuf en tête au pied de la montée finale.
Comment as-tu vécu cette ultime ascension ?
Guillaume Levarlet, qui a disputé à plusieurs reprises cette course, m'avait détaillé la montée finale. Je savais qu'il ne fallait pas s'enflammer, sans trop attendre tout de même. J'ai attaqué une fois et ça a été la bonne. Il fallait résister au retour de Romain Sicard. J'ai eu un peu peur quand il est revenu à une dizaine de secondes, mais j'ai retrouvé mon second souffle. J'ai bien géré la fin de la montée.
Quelle saveur a cette victoire ?
C'est une très belle classe 2, presque une classe 1. C'est la victoire de la confirmation après mon succès au Tour du Limousin. Je gagne avec la manière. C'était du tableau noir. Nous avons assumé et j'ai conclu. C'est magnifique quand ça se passe comme ça. Le groupe vit très bien depuis le début de l'année mais surtout depuis le mois d'août, et l'enchaînement Tour de l'Ain-Tour du Limousin. Nous avons créé un groupe de grimpeurs. On se fait plaisir sur et en dehors du vélo. Ça donne un surcroît de motivation quand ça se passe ainsi.
« BIEN D'ASSUMER LA OU JE SUIS ATTENDU »
Il était important pour toi de confirmer rapidement après ta victoire au Tour du Limousin ?
Oui, bien sûr. J'avais gagné avec panache sur le Tour du Limousin mais c'était une étape pour baroudeurs. Aujourd'hui, c'était mon terrain. C'est bien d'assumer là où je suis attendu.
Comment imagines-tu la seconde étape ?
Ça va être dur ! Nous ne sommes que cinq dans l'équipe, Xandro Meurisse s'est blessé il y a deux jours. Plusieurs coureurs ont été malades cette semaine, dont moi. Fabien et Marco ont énormément donné aujourd'hui. Guillaume (Levarlet) est en reprise. On ne pourra pas contrôler toute la journée. Il faudra profiter du travail des autres et faire des paris...
Tout va bien pour toi cette année...
Je me fais plaisir sur le vélo. Je suis encore motivé en cette fin de saison. Je pense déjà à cette seconde étape. Je n'ai jamais gagné de course par étapes, c'est désormais la marche que je veux franchir.