Mondial Élites : Fallait-il un sprinteur ?

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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Dimanche, l'Equipe de France Élites avait fière allure au départ du Championnat du Monde sur route de Bergen, en Norvège. Julian Alaphilippe, Warren Barguil ou Tony Gallopin étaient autant d'atouts et de chances pour les Bleus de briller sur la course arc-en-ciel. Le puncheur de la Quick-Step Floors a réalisé un sacré numéro dans le final et beaucoup ont eu le temps d'imaginer le coureur de 25 ans succéder à Laurent Brochard, dernier français porteur du maillot arc-en-ciel il y a deux décennies, en 1997.

« LES VRAIS SPRINTEURS NE SONT PAS PASSES »

Mais une fois l'émotion passée, on constate que le podium de ce Mondial norvégien est le suivant : Sagan, Kristoff, Matthews. Autrement dit, trois garçons très rapides, trois coureurs que l'on peut sans mal ranger dans la catégorie des "sprinteurs", même si leur palette est bien plus large et ne se cantonne pas à cette seule spécialité. Alors, un Bouhanni, un Coquard ou un Démare auraient-ils eu leur place au sein de ce groupe France ? "Je n'ai absolument aucun regret", répond Cyrille Guimard à DirectVelo ce lundi midi, juste après avoir posé le pied en France après le vol matinal de l'ensemble de la délégation française. "Si vous regardez bien, il n'y a qu'une vingtaine de coureurs à l'arrivée et parmi eux, les sprinteurs que l'on avait annoncés au préalable. A savoir ceux qui passent les bosses voire les petits cols. Les vrais sprinteurs ne sont pas passés. Même un coureur comme Sonny Colbrelli n'est pas passé et pourtant, il monte les bosses. Dans ces conditions, il n'y a, encore une fois, aucun regret à avoir".    
Surtout, au lendemain du troisième sacre consécutif de Peter Sagan, le sélectionneur français ne veut pas oublier le scénario de course de la veille. "De toute façon, comme je l'avais dit après l'arrivée, quand tu perds la course à 1,5 kilomètre de la ligne, quels regrets veux-tu avoir ?"

« PAS LE BOUHANNI DE PONFERRADA »

Est-ce à dire que Cyrille Guimard considère qu'Arnaud Démare ou Nacer Bouhanni n'auraient pas pu franchir la dernière ascension de la Salmon Hill avec les meilleurs ? "Je ne sais pas mais quand tu fais des choix et que tu prends des options... Il fallait aller jusqu'au bout. De toutes façons, deux des sprinteurs avaient déjà dit non. Et le troisième n'était pas au top et n'a pas été emmené pour un tas de raisons. A partir de ce moment-là...".

Dans ces conditions, inutile de rappeler le passé de ces garçons : un Arnaud Démare triomphant de Milan-San Remo malgré les capi et l'extrême longueur de la course (une vingtaine de kilomètres de plus que le Mondial), un Nacer Bouhanni lui aussi proche d'un énorme coup sur la "Primavera", ou franchissant dans les dix premières positions la dernière difficulté du Championnat du Monde de Ponferrada (Espagne), il y a maintenant trois ans. "Bien sûr, si c'est le Nacer Bouhanni d'il y a deux ans...". Il marque un temps d'arrêt, avant de reprendre. "A Ponferrada aussi, il était passé (voir le classement). Mais là, aujourd'hui, ce n'est pas le Bouhanni de Ponferrada", conclut Cyrille Guimard. Affaire classée.

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