Elise Delzenne a choisi le moment et le lieu où elle va raccrocher son vélo. Ce sera sur la piste de Berlin. "J'adore la piste, c'est là que je souhaitais terminer car je ne voulais pas rester sur ma déception des Championnats du Monde de Hong-Kong. J'étais satisfaite de notre performance par équipes (4'25" NDLR) mais déçue de mes courses individuelles", déclare-t-elle à DirectVelo.

A Hong-Kong, elle termine 16e de la poursuite individuelle et 17e de la course aux points. "J'étais trop anxieuse, trop stressée. Je suis sûre que je valais beaucoup mieux que ça", explique-t-elle. Son anxiété lui a souvent joué des tours pendant sa carrière. "Plus sur la piste que sur la route car on a le temps de se détendre", ressent-elle.

Le choix de Berlin pour arrêter n'est pas anodin non plus. "Mon frère habite en Allemagne et c'est l'occasion pour qu'il vienne me voir", dit celle qui va débuter son tournoi ce mercredi par la poursuite par équipes.

A 28 ans, la pensionnaire de Lotto-Soudal Ladies a choisi de se reconvertir chez BTWIN où elle sera chargée de développer une gamme de textile "pour les femmes qui vont travailler à vélo ou qui font du cyclo." Depuis cette annonce, elle a reçu de nombreux témoignages de sympathie. "J'ai reçu beaucoup de messages très touchants quand j'ai annoncé mon arrêt. J'espère que j'ai donné envie à des femmes de faire du vélo et même aux hommes. J'ai essayé de donner une belle image du cyclisme féminin."

Dans l'équipe de poursuite, elle est un élément moteur. Quelles seront les conséquences pour l'équipe de France ? "J'étais au courant depuis juillet", indique Steven Henry, l'entraîneur national, à DirectVelo. "C'est une bonne opportunité pour elle, ça fait partie de la vie du collectif.  C'est dommageable car le groupe progressait avec elle mais on va faire avec."

Avant d'aborder sa dernière ligne droite sur les courbes de la piste berlinoise, Elise Delzenne veut relativiser. "Même si je ne réussis pas ma dernière compétition, il ne faudra pas que je ne retienne que ça car ce ne sera pas le reflet de ma carrière. Il faut surtout que je prenne un maximum de plaisir et profiter des derniers instants." En tout cas, dans sa préparation, la condition est toujours là. La jeune Valentine Fortin découvre les Championnats Elites. Elle observe la Nordiste comme un modèle et, elle l'assure, "elle nous fait mal aux jambes !"