En franchissant la ligne d'arrivée de la première manche de Coupe de France à Besançon en troisième position, Marion Nobert-Riberolle, les poings serrés, a laissé exploser sa joie. Ivre de bonheur au terme d'une course parfaitement maîtrisée, la sociétaire de l'UC Bassin Houiller, partie en septième ligne, s'est livrée à une sacrée remontée au fil des quarante minutes d'effort. ''Je suis ultra satisfaite, j'avais fait de supers Championnats d'Europe sur route, j'étais échappée, je pensais au podium, ça n'a pas payé parce que les autres n'ont pas tourné avec moi. Je me suis dit que la revanche arriverait tôt ou tard et je pense que c'est une belle revanche'', déclare-t-elle auprès de DirectVelo.

« PAS LOIN DE LA GAGNE »

Objectif plus que rempli pour la 10e des Championnats de France Juniors à Saint-Amand-Montrond. ''J'espérais rentrer dans le Top 20 mais j'aurais vraiment été contente avec un Top 15 ou un Top 10'', reconnaît celle qui est parvenue à rester concentrée tout au long de la course, ce qui lui fait parfois défaut. Quand elle s'est retrouvée projetée à l'avant de la course, Marion Norbert-Riberolle ne s'est pas posée de questions. ''À un moment je me suis retournée et j'ai dit aux filles qu'il fallait rouler parce que ça pouvait vire rentrer derrière. Ensuite j'ai vu Jade Wiel et Evita Muzic et je me suis dit qu'elle fallait les faire sauter tout de suite'', relate celle qui s'est ensuite retrouvée en bonne compagnie. ''J'ai essayé de rester dans la roue de Hélène et de Lucie parce qu'elles ont beaucoup plus d'expérience. Au final, je ne suis pas loin de la gagne'', se réjouit-elle. Cerise sur le gâteau pour la 8e du Healthy Ageing Tour Juniors, toute sa famille était présente sur le circuit bisontin pour assister à sa course. ''Mes grand-parents ont fait le déplacement pour venir m'encourager avec ma mère et mon beau-père donc je suis super contente''.

« JE LUI AI DIT QUE JE CHOISISSAIS LE CYCLO-CROSS »

Du BMX à la route, puis de la route au cyclo-cross, Marion Norbert-Riberolle continue son apprentissage, avec toujours à la clef de bons résultats. En combinant les disciplines, la Picarde a été contrainte de faire des choix. ''Je ne m'attendais pas à finir à cette place, surtout que Julien Guiborel m'avait sélectionnée en Equipe de France pour le Chrono des Nations. Je lui ai dit que j'étais désolée et que je choisissais le cyclo-cross'', explique celle qui ne regrette pas son choix.

La jeune femme de 18 ans trouve, avec la découverte du cyclo-cross, un type d'effort qui peut s'apparenter à son ancienne spécialité, le BMX. ''C'est tout nouveau pour moi, j'avais fait une dizaine de cyclo-cross l'année dernière, le BMX me manque pas mais ça s'en rapproche, c'est un peu fou-fou. Parfois, c'est un peu comme avant de sauter une bosse, il faut débrancher le cerveau'', admet-elle. Pour ses débuts dans les sous-bois, Marion Norbert-Riberolle, déjà performante, s'adapte très vite au haut niveau. ''Ça doit être mon vingtième cyclo-cross donc j'ai moins d'expérience que les autres. Je suis restée super concentrée. Je n'avais pas fait le devers à la reconnaissance, ça me faisait un peu stresser, mais quand je l'ai passé en course, ça a été tout seul''.

« QUELQUE CHOSE D'ÉNORME »

Marion Norbert-Riberolle va disputer, sous le maillot de l'Equipe de France, la Coupe du Monde de Coxyde puis le Championnat d'Europe. ''J'avais pris contact avec le sélectionneur pour demander les critères de sélection. Je me suis dit que j'étais en Equipe de France sur route et que ça procurait un super apprentissage, avec tout le staff derrière nous, c'est quelque chose d'énorme. Je veux courir en Equipe de France. L'un des critères de sélection est de faire un Top 5 en Coupe de France donc dimanche, quand j'ai vu que j'étais troisième, je me suis dit que je n'avais plus qu'à mettre les gaz et faire podium'', glisse celle qui entend passer un palier avec une expérience internationale.

''Déjà en route j'ai découvert ce genre de courses où je me fais carrément plaisir. C'est autre chose, c'est super cool, je pense qu'il faut en profiter parce qu'on est jeune. Après, quand on fait des courses en France, on se sent plus à l'aise, il y a moins de pression'', conclut-elle.