Rémi Cavagna : « Si on n’essaie pas... »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Il y a cru et aurait pu réaliser un exploit. Mais Rémi Cavagna a finalement dû rendre les armes au sommet du Col de la Grande Limite, sur la Drôme Classic, après avoir accompli un numéro - dont une bonne partie en solitaire - sur l’épreuve drômoise. Parti seul dès les premiers kilomètres de course, l’Auvergnat a ensuite été repris par un groupe de contre-attaque, avant de tenter une nouvelle fois l’aventure en solitaire. Face aux armadas lancées à sa poursuite, et pétrifié par le froid et un vent terrible tout au long de l’épreuve, le puissant rouleur a fini par céder. A 22 ans, le sociétaire de la Quick-Step Floors a tout de même prouvé qu’il faudra sûrement compter sur lui tout au long de la saison, lui qui participera notamment à son premier Grand Tour, le Tour d’Italie, en mai prochain.

DirectVelo : Tu as été  le grand animateur de cette journée, et ce pratiquement de bout en bout !
Rémi Cavagna : Dès les premiers kilomètres, je me suis retrouvé dans un groupe de six et on s’est fait reprendre par le peloton. Je suis ressorti et je me suis retrouvé seul après une dizaine de kilomètres. Je me doutais qu’un groupe allait finir par revenir mais l’ardoisier ne venait jamais… Ce n’est que bien après que j’ai su qu’il y avait un groupe de contre à une minute. A partir de ce moment-là, j’ai attendu mais sinon, je n’aurais pas attendu (sourires). 

« J’AI DÛ PARTIR POUR REPRENDRE DU TEMPS »

Derrière l’échappée, on a senti que tu étais celui qui avait le plus de forces, et que tu pouvais espérer aller loin...
J’ai senti que le groupe était un ton en-dessous moi aussi. Mais je pense que c’est normal, avec les courses que j’ai l’habitude de faire. J’ai quand même essayé d’utiliser tout le monde au maximum. On a roulé tous ensemble puis je suis ressorti avec Alexys Brunel.

Alexys est moins expérimenté que toi mais on le présente également comme un “gros moteur” !
J’ai vu qu’il roulait pas mal ! Du coup, j’ai voulu aller le plus loin possible avec lui. Mais après, j’ai dû partir pour reprendre du temps au premier peloton.

« JE GARDE LES PIEDS SUR TERRE »

Que t’es-tu dis lorsque tu t’es retrouvé seul en tête, une nouvelle fois, alors qu’il restait encore une soixantaine de kilomètres ?
J’ai bien géré mon effort. J’ai quand même fini par avoir une sorte de fringale… Il faut dire que j’avais fait beaucoup d’efforts, sachant qu’il y avait le vent, le froid… Je pense que c’est normal d’avoir ce genre de sensations dans un tel contexte. Dans tous les cas, je voulais essayer. Si on n’essaie pas… On ne réussit pas ! Alors pourquoi pas. J’aurais passé la côte en tête… (le Col de la Grande Limite, point culminant de la journée, NDLR). Mais il faisait vraiment froid et c’était trop dur. 

Penses-tu faire partie des coureurs les plus “puissants” du peloton ?
Beaucoup de coureurs me disent que je suis très puissant, que je suis incroyable et qu’ils n’ont jamais vu ça (sourires). Je suis très flatté mais je garde les pieds sur terre : je n’ai encore rien gagné. Quand j’aurai gagné une course... Et si je gagne, alors on pourra dire que je fais partie de cette catégorie des meilleurs et des coureurs puissants. Je n’y suis pas encore, mais je progresse chaque année et je suis content d’en être arrivé là où j’en suis, même si je peux faire mieux.   

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