Nicolas Prodhomme espérait être repris
Il n'avait pas imaginé un tel scénario. Mais Nicolas Prodhomme s'est retrouvé en échappée, ce mercredi sur la première étape du Tour du Loir-et-Cher (2.2), pendant près de 160 kilomètres avec « seulement » deux compagnons de fugue, Thomas Moses (JLT-Condor) et Sean Lake (Bennelong-SwissWellness). Le Normand du Chambéry CF, récompensé par le maillot des grimpeurs, est revenu sur cette longue journée pour DirectVelo.
DirectVelo : Comment se retrouve-t-on échappé à seulement trois coureurs sur une étape de 183 kilomètres ?
Nicolas Prodhomme : Dans les premiers kilomètres, il y a eu plusieurs attaques. Un groupe d'une vingtaine de coureurs est sorti. J'en faisais partie, avec Reto Müller. Puis Moses a attaqué. J'ai pris sa roue. Il a roulé fort pendant deux bornes. Quand je me suis retourné, j'ai vu que le peloton avait fait rideau. Lake est sorti en contre. Nous l'avons attendu. Je savais que le peloton allait jouer avec nous alors quitte à être devant, j'ai essayé de prendre tout ce qu'il y avait à prendre. J'ai donc joué les deux premiers grimpeurs et la bonification. Mais au bout de 50 kilomètres, j'avais envie de me faire reprendre par le peloton... Mais ça faisait moyen de s'arrêter (sourire) !
« PAS UN TRÈS BON NIVEAU EN ANGLAIS »
Et tu as donc continué...
Nous avons fait un long bout. J'ai été repris à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée. Les deux pros avec qui j'étais avaient plus de force que moi. J'étais mieux qu'eux dans les premiers grimpeurs mais ils avaient plus la caisse dans le final. Ils roulaient plus fort. A deux tours de l'arrivée (20 kilomètres), ils ont disputé la bonification et ne se sont pas relevés. J'ai senti que j'allais avoir du mal à les suivre. Puis encore une fois, le peloton faisait ce qu'il voulait de nous. J'ai préféré me relever et attendre le peloton pour terminer dans le paquet.
La journée n'a pas été trop longue ?
Les deux autres ne parlaient pas français et je n'ai pas un très bon niveau en anglais (sourires). C'était quand même un peu long, surtout que nous étions dans la plaine. J'avais fait des échappées l'an dernier en Elite mais nous étions plus nombreux à l'avant. Aujourd'hui (mercredi), j'ai quand même fait 160 kilomètres devant. J'ai pris ce qu'il y avait à prendre. J'ai plus forcé que les coureurs du peloton mais j'ai fait parler de moi avec une échappée publicitaire (rires).
« JE NE VAIS PAS FAIRE CA TOUS LES JOURS »
Avec quelles ambitions as-tu pris le départ de ce Tour du Loir-et-Cher ?
Je veux faire mieux que l'année dernière... J'avais perdu connaissance après une chute dans la deuxième étape. Je devais emmener le sprint pour Killian Evenot et je suis tombé sur la tête, dans un fossé. Là, après la première étape, je me retrouve 5e du classement général grâce aux bonifications. Je vais plus m'intéresser au classement général qu'au maillot à pois. Pour garder le maillot, il faudrait que je m'échappe sur la deuxième étape mais je ne vais pas faire ça tous les jours !
On te sent épanoui au Chambéry CF...
Ça se passe bien. J'apprécie les stratégies de course par exemple. Nous savons ce que nous avons à faire avant la course. Nous n'avons pas besoin de descendre à la voiture. Annemasse-Bellegarde a été un bon moment. Nous avons tous bien géré ce jour-là. Nous avions toujours un coup d'avance. Dans le GPM de chez Padon, Aurélien (Paret-Peintre) s'est retrouvé dans ma roue. J'ai roulé fort, j'ai fait exploser le peloton. Je me suis fait plaisir à ce moment-là. Et derrière Aurél' a assuré car il n'est pas arrivé avec n'importe qui au sprint.