Kevin Boyer, un sprint inachevé
Kevin Boyer a ''débranché le cerveau'', ce mercredi, au cours d'un emballage final très houleux sur la première étape du Tour de Loir-et-Cher (2.2). Dans le dernier kilomètre, alors que le peloton est lancé à vive allure, de nombreux coureurs s'empilent au sol. Pour rester en équilibre sur son vélo, le pensionnaire du SCO Dijon a dû faire preuve d'habilité. ''C'était énorme. Ça fait peur. En Juniors, il fallait déjà débrancher le cerveau, mais pas autant. Dans le final, je l'ai fait et j'ai réussi à être dans le coup'', explique pour DirectVelo, celui qui s'est présenté en 6e position sur la ligne d'arrivée (voir classement).
Que s'est-il passé pour lui dans les derniers mètres de la course ? ''Juste avant le sprint, j'ai été pris dans une chute. J'ai été distancé'', fait savoir le Réunionnais qui réussit à réintégrer le bon wagon au prix d'un violent effort. Pourtant, une fois de retour dans le sillage de ses coéquipiers, le coureur de 19 ans a frôlé la correctionnelle. ''Quand je suis revenu, j'ai prévenu mon poisson-pilote que j'étais là, mais il s'est pris une gamelle à 500 mètres de la ligne. J'étais derrière lui. J'ai dû sauter pour éviter sa roue arrière''. Rebelote pour Kevin Boyer qui se retrouve encore piégé. ''J'ai pris une cassure sur la dizaine de coureurs qui se sont détachés. Quand je suis rentré sur eux, je me suis faufilé''. Cependant, il est déjà trop tard pour espérer jouer la victoire d'étape. Le sprint est lancé et Leonardo Bonifazio fait parler sa pointe de vitesse. ''Je n'ai pas eu assez de temps, jusqu'à la ligne, pour remonter'', déplore le récent 9e Dijon-Auxonne-Dijon.
« C'ÉTAIT ÉCRIT... »
L'espace d'un instant, le Dijonnais s'est imaginé lever les bras à Fougères-sur-Bièvre. C'était sans compter sur les contretemps dont il a été victime. ''Je pense que j'avais les jambes pour jouer la gagne aujourd'hui (mercredi), mais il m'a manqué quelques mètres''. Difficile pour le sprinteur de se contenter de cette sixième place puisqu'il n'a pas totalement pu s'exprimer. Un sentiment mitigé prévaut chez lui, d'autant plus qu'il a connu une année 2017 délicate. ''D'un côté, je suis très déçu parce que je pouvais gagner, c'était pour moi, c'était écrit... D'un autre je suis content. Je ne peux que l'être puisque je sors d'une année noire avec une mononucléose et une grosse chute. C'était très difficile pour ma première année Élite'', souligne le lauréat du Prix de Digoin Val de Loire 2016.
Kevin Boyer reprend des couleurs en ce début de saison et retrouve, petit à petit, des bonnes jambes. ''Je suis de retour. Je suis content. J'ai pris mon temps depuis la reprise. Avec mon entraîneur, on a préféré gérer et monter en puissance doucement. Maintenant que je suis là, on compte tenir ce pic de forme''. Si l'issue de ce sprint massif lui laisse un goût d'inachevé, il a apprécié de jouer la gagne. ''Comme je n'ai pas du tout vu le jour l'année passée, les dernières fois, c'était pendant mes années Juniors'', confie-t-il. L'Espoir 2 entend désormais prendre sa revanche et ce dès ce jeudi, à l'occasion de la deuxième étape du Tour de Loir-et-Cher qui semble promise à un nouveau sprint massif.