Tony Hurel (Sojasun espoir-ACNC) a remporté, ce vendredi, la troisième étape du Tour du Loir-et-Cher (2.2), disputée sur 178 kilomètres entre Droué et Vendôme. Il a devancé Jonas Vingegaard Rasmussen (Team ColoQuick) et Asbjorn Kragh Andersen (Team Virtu Cycling). Retrouvez la réaction du nouveau leader du Challenge BBB-DirectVelo après sa première victoire de la saison.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette victoire ?
Tony Hurel : C'est un soulagement. Depuis le début de la semaine, je disais à mes collègues que cette étape allait être décisive pour le général, et que j'étais motivé pour réussir. Je savais que si j'étais placé au premier tour de circuit, j'avais ma chance pour la gagne. Une fois qu'on est parti avec les six, j'ai senti que j'avais de bonnes jambes et j'ai bien manœuvré dans le final, sans trop en faire. J'ai laissé les Virtu emmener. J'ai bien regardé où lancer, et quand j'ai vu qu'on était aux 200 mètres, j'ai déboîté.

Cette victoire s'est fait attendre...
Et ça valait le coup d'attendre. Je suis tout près de chez moi, j'avais mon fils sur le bord de la route, avec mes beaux-parents. Ça m'a donné des ailes. Mentalement, j'étais peut-être un cran au-dessus des autres. Aujourd’hui, c'est vraiment que du bonheur de remporter cette étape, cette première victoire de la saison.

« JE N'AI RIEN À PERDRE »

Tu étais le seul amateur dans le final, cela a-t-il joué ?
Non, je ne pense pas. Je savais qu'ils n'étaient pas plus forts que moi. J'ai quand même sept ans chez les pros derrière moi. Il ne faut pas se laisser intimider. Ce n'est pas parce qu'ils sont en Continental qu'ils sont meilleurs. Même chez les Amateurs, on a le niveau pour rivaliser. Je n'ai pas peur des pros. J'ai 30 ans, je n'ai plus rien à perdre, et sur ce genre de final, je fonce tête baissée.

Plus tôt cette semaine, tu parlais de la visibilité des "Classe 2" pour (re)passer professionnel...
Je pense que j'ai montré aux différentes équipes que je n'étais pas encore fini, que j'étais très motivé. La semaine dernière au Circuit des Ardennes, j'étais encore présent. J'espère vraiment retrouver une équipe car je pense que je le mérite.

« LES PROS NOUS ONT PRIS DE HAUT »

Tu fais coup double aujourd'hui, en prenant le maillot jaune. Comment vas-tu gérer cela ?
Pour l'instant, je savoure avec mon équipe. On ne voulait pas y penser trop tôt, mais maintenant, on va voir comment on aborde les dernières étapes. Je savais que cette étape allait être décisive, donc maintenant, on va réfléchir avec le directeur sportif et les coéquipiers à comment défendre ce maillot. J'ai vraiment de bonnes sensations depuis la semaine dernière aux Ardennes.

Déjà hier, on a vu Sojasun rouler en tête de peloton, c'était un signe ?
Le premier jour, les équipes pros nous ont un peu pris de haut. Du coup, hier, lorsque plus personne ne voulait rouler, on est monté pour montrer qu'on était là. Je pense qu'en prenant ce genre d'initiatives, on se fera plus respecter. Encore une fois, aujourd'hui, Manu (Morin) fait 8e, et on sent que l'équipe a le niveau d'une Continental. Ce n'est pas parce qu'on est sur une Classe 2 qu'il faut se laisser intimider. Cela permet aussi d'apprendre aux jeunes à ce niveau.

« JE VAIS COURIR PLUS LIBREMENT »

Avec la 8e place d'Emmanuel Morin, c'est une bonne journée pour le collectif...
Oui, c'est une super journée pour nous. J'étais venu avec l'ambition de gagner une étape, c'est chose faite. Manu a montré qu'il marchait fort aussi. L'équipe est présente à tous les niveaux et c'est génial.

Cette victoire va-t-elle changer quelque chose dans ta façon de courir ?
Oui, je vais courir plus librement, je pense. Ne pas gagner commençait à m'user. J'avais tellement envie de gagner que je courais un peu à l'envers. Mais là, l'emporter sur une Classe 2 va me permettre d'être plus serein. C'est aussi une petite revanche sur mon passé, après un hiver compliqué. Si on passe l'étape de demain (samedi), le général sera jouable dimanche.