Clément Carisey en mission sauvetage
Clément Carisey a fait du Rhône-Alpes Isère Tour "un gros objectif" (lire ici). Mais rien ne s'est passé comme espéré sur les deux premières étapes. Alors ce samedi, il avait envie de faire parler lui. "Je voulais sauver mon RAIT, reconnaît-il. Je n'avais pas beaucoup de force les deux premiers jours. Je suis sorti fatigué du Tour du Jura. Je n'ai peut-être pas récupéré. C'était décevant alors je voulais me racheter".
AVOIR UN COUP D'AVANCE
Pour ne pas rester anonyme sur ce RAIT, l'Isérois est sorti vers le kilomètre 14 en compagnie de cinq coureurs. "J'avais reconnu l'étape avec Pierre Almeida et Maxime Roger. Il y avait plusieurs côtes avec des gros pourcentages. Je savais que j'allais me faire sortir du peloton si j'attendais. Je voulais donc avoir un coup d'avance". Le groupe réunit tous les profils. Joseph Cooper (Bennelong) fait forte impression. "Il était costaud. Il prenait des « bons » relais dans les côtes et même sur le plat. Les deux Espagnols (Cuadros et Madrazo) se parlaient beaucoup. J'avais l'impression qu'ils ne se donnaient pas à fond. L'entente était bonne mais elle aurait pu être meilleure. On savait que l'étape, au milieu, n'était pas facile à contrôler. C'est pour ça qu'on a gardé pas mal d'avance", relate-t-il à DirectVelo. Thijs De Lange (Metec-TKH p/b Mantel), sur crevaison, et Simon Verger (Chambéry CF) sont eux rapidement écartés.
CHANGEMENTS DE VELO
Clément Carisey se bat dans un premier temps avec... son vélo. Un souci de pédalier l'a forcé à s'arrêter à deux reprises. "Ma manivelle gauche était desserrée. J'ai prié pour qu'elle ne se barre pas, sourit-il. La voiture a mis du temps à me rejoindre, il était difficile de doubler le peloton sur des petites routes". Dans le final, le coureur de 25 ans a commencé à en garder. "Cooper faisait les GPM. Les deux Espagnols n'étaient pas super. J'en gardais un peu pour essayer de ressortir et les piéger. Et j'espérais qu'un groupe de favoris rentre, qu'ils jouent le général et j'aurais pu ainsi filocher. Mais le retour était trop roulant, avec un léger vent de face. Ça faisait beaucoup".
« UN BAROUD D'HONNEUR »
A 30 kilomètres de l'arrivée, les quatre hommes reçoivent le soutien d'un seul coureur : Geoffrey Bouchard (CR4C Roanne), qui a bouché l'écart de 20'' entre les fuyards et le peloton. "Quand il est rentré, les autres ne voulaient pas rouler avec lui car il était plus frais. J'ai attaqué. Il m'a suivi. Nous ne nous sommes pas parlés mais nous avons couru ensemble pendant deux ans", rappelle l'ancien Roannais. Clément Carisey est le dernier coureur de l'échappée repris par le peloton. Il reste alors 13 kilomètres. "Dans le dernier GPM, j'ai mis les dernières forces dans la bataille. C'était un baroud d'honneur. J'ai fini en serre-file", rapporte le coureur arrivé 37e à 20'' du vainqueur, Stephan Rabitsch (Team Felbermayr-Simplon Wels).
Même s'il a passé la journée de samedi à l'avant, il se dit déçu de son RAIT. "Je venais avec des ambitions", rappelle-t-il une nouvelle fois. Il tâchera d'améliorer son bilan ce dimanche sur la dernière étape. "Je vais essayer de repartir à l'avant. En cas de sprint, je travaillerai pour Karl (Lauk) qui est notre meilleure carte", indique-t-il.