Emmanuel Morin n’attend plus les sprints

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Ce n’est pas une nouveauté mais une confirmation : très rapide au sprint, Emmanuel Morin ne se contente plus d’attendre les emballages groupés pour tenter de rafler la mise. Particulièrement offensif sur ses dernières sorties, le sociétaire de la Sojasun espoir-ACNC se fait plaisir à tenter des coups dans le final des courses, aux moments qui lui semblent les plus opportuns. Successivement lauréat de deux épreuves en Toutes Catégories en réalisant de jolis numéros (lire ici), le coureur de 23 ans a remis le couvert ce samedi, sur la 4e étape du Tour Nivernais Morvan (Elite Nationale). “Je suis sorti à quatre kilomètres de l’arrivée, dans une bosse raide. J’ai tout mis d’entrée”, se félicite Morin, qui n’a vu aucun coureur capable de prendre la roue sur son offensive. “Je voulais tenter ma chance. Je savais qu’au pire des cas, si je me faisais reprendre, on avait encore d’autres cartes pour le sprint avec notamment Maxime Renault”, détaille-t-il auprès de DirectVelo.

« JE M’ORIENTE DE PLUS EN PLUS VERS LE PROFIL D’UN PUNCHEUR »

Très puissant, le garçon ne sera finalement jamais repris, résistant de justesse au retour d’un peloton réglé par l’Estonien Karl-Patrick Lauk (Team Pro Immo Nicolas Roux). “J’ai tenté le coup et je suis très heureux de voir que ça paie”, se réjouit celui qui signe ainsi son sixième succès de la saison, mais qui a tout de même douté dans le dernier kilomètre. “J’ai vu que David Rivière essayait de rentrer. Je n’ai pas vraiment pu sprinter sur la fin, j’avais trop mal aux jambes”, sourit-il avec un peu de recul.

Cette victoire acquise en finisseur est une nouvelle fois symbolique de la mue d’Emmanuel Morin. Qu’on se le dise, celui qui sera à coup sûr cité parmi les favoris du prochain Championnat de France, la semaine prochaine, est désormais à considérer comme un véritable puncheur, avec une grosse pointe de vitesse. “Je m’oriente de plus en plus vers le profil d’un puncheur. J’aime cet exercice, j’aime me faire mal dans les bosses”.

« IL FAUT QUE JE CONTINUE »

Cette réussite est tout sauf tombée du ciel pour cet athlète qui a clairement fait le choix de travailler les exercices courts et en montée, à l’entraînement. “C’est vraiment le travail de tous les jours qui paie. J’ai vraiment travaillé ces efforts spécifiques dans les bosses”. Toujours plus complet, le vainqueur de la Route Bretonne, de Manche-Atlantique et des Boucles Guégonnaises s’est même vu nettement progresser contre-la-montre. Sans doute une raison de plus de tenter des attaques en solitaire. “J’ai vu cette évolution en terminant 6e du chrono du Tour de la Manche. C’est bien, il faut que je continue”.

Coureur aux qualités très variées, Emmanuel Morin ne semble plus vraiment avoir de point faible, mis à part peut-être la haute montagne. Et encore : “le Tour de l’Avenir m’avait fait peur l’an passé mais finalement, j’étais parvenu à aller au bout. C’était une belle expérience qui m’a aussi aidé”, tient-il à rappeler, tout sourire.

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