Felix Gall, de l’arc-en-ciel américain aux sommets savoyards

Crédit photo Tour de Savoie Mont-Blanc

Crédit photo Tour de Savoie Mont-Blanc

Il y a trois ans, Felix Gall était sacré Champion du Monde dans la catégorie des Juniors à Richmond. Sur le circuit américain, l’Autrichien avait écoeuré le Français Clément Betouigt-Suire, battu d’un souffle (voir ici). Désormais, le coureur de 20 ans dispute sa deuxième saison sous les couleurs de la Development Team Sunweb, et il s’est visiblement découvert des qualités de grimpeur. “Je ne m’attendais pas vraiment à être à ce niveau. Ca tournait bien ces dernières semaines alors j’espérais quelque chose de sympa, mais pas à ce point”.

« J’AVAIS QUARTIER LIBRE »

Actuellement présent sur le très exigeant Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2), il y accumule les places d’honneur. 5e à Valloire, 9e sur le contre-la-montre d’Orelle et encore 5e ce samedi après-midi lors d’une terrible étape de montagne de plus de cinq heures et demi (voir classements), le puncheur a fait sa mue. “Chez les Juniors, j’avais déjà pu m’exprimer un petit peu en montagne mais à ce niveau-là, c’est la première fois que je peux montrer ce dont je suis capable. Je suis très heureux de ces résultats”, se réjouit-il auprès de DirectVelo.

Ce samedi, le récent 6e de la Course de la Paix n’avait pas à travailler pour un autre coureur de sa formation. Une aubaine pour tenter de gagner quelques places au classement général. “Jusque-là, Marc (Hirschi) était protégé dans l’équipe mais aujourd’hui, il m’a dit qu’il ne se sentait pas super bien et que je pouvais faire ma propre course. J’avais quartier libre pour suivre les coups. Maintenant, on verra bien comment ça se passera dimanche”. En attendant, voilà l’actuel porteur du maillot blanc de meilleur jeune -notre photo- 4e du classement général, à deux secondes du podium et à 55 secondes du maillot jaune. Et si Felix Gall renversait tout à l’occasion de l’ultime étape, lui qui semble chaque jour un peu plus en jambes ? “Je ne sais pas si on peut dire que je suis de mieux en mieux, mais c’est au moins stable. Surtout, je prends confiance au fil des étapes, car je vois que je suis présent à l’avant. Je découvre comment mon corps réagit chaque jour”.

« J’AI LE TEMPS DE VOIR COMMENT LES CHOSES VONT ÉVOLUER »

Peu importe l’issue de ce Tour de Savoie Mont-Blanc, le garçon aura beaucoup appris sur lui-même, lui qui vit dans la région du Tyrol et qui est habitué à grimper des cols à chaque sortie d'entraînement. Et il aura certainement la curiosité de se tester très vite sur d’autres épreuves montagneuses. “Mais je ne sais pas vraiment si je pourrais faire des courses par étapes et de la montagne une spécialité dans l’avenir”, prévient-il. “J’aime grimper et j’ai besoin d’être bon dans ce domaine pour espérer être devant, mais je me vois plutôt comme un puncheur, sur des ascensions de dix minutes. Je suis surpris de pouvoir marcher sur des ascensions beaucoup plus longues. Je suis encore jeune alors j’ai le temps de voir comment les choses vont évoluer”.

Présent sur le Tour de l’Avenir l’an passé, celui qui s’était déjà aligné sur le Tour de Bretagne (2.2) et sur le Tour de l’Ain (2.1) cette année aura à coeur de confirmer sa progression une nouvelle fois sur les routes hexagonales, en août prochain. Mais le rendez-vous principal aura lieu chez lui, en Autriche, lors des Championnats du Monde d'Innsbruck. Y rêvera-t-il du titre, sur un parcours particulièrement sélectif ? “C’est difficile à dire ! Tous ceux qui participent au Mondial veulent gagner. Bien sûr, c’est un objectif mais bon… ce sera très dur. Je me préparerai pour ça, comme pour le Tour de l’Avenir un peu avant. D’ailleurs, cette année, le Tour de l’Avenir sera justement une belle préparation pour le Mondial”. 

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