France - Pros : Les réactions

Nicolas Vogondy (Agritubel) remporte son deuxième titre de champion de France sur route professionnel après son sacre de 2002. Il devance Arnaud Coyot (Caisse d'épargne) et Julien Loubet (AG2R - La Mondiale). Retrouvez ici le direct du championnat de France route pro.

Nicolas Vogondy (Agritubel), champion de France sur route
« Je suis parti de loin. A ce moment là, ça passe ou ça casse. Dans le dernier tour, les poursuivants sont revenus à quelques mètres de moi. Je n'avais alors plus le choix, il fallait finir à fond. Faire 4e ou 5e, ça ne valait pas grand chose. Quand ils sont revenus tout près de moi, je m'attendais à ce qu'ils se regardent. Ca a joué en ma faveur. Je ne me suis jamais retourné, parce que ça peut parfois mettre un coup au moral. Je n'écoutais que mon directeur sportif qui m'encourageait à l'oreillette. En début de saison, j'avais dis que la course qu'il fallait gagner, ce serait le championnat de France du contre-la-montre. Finalement, je gagne l'épreuve sur route. C'est encore mieux. Après mon contre-la-montre, j'étais déçu de ne faire que 4e, au pied du podium. Mais j'ai été battu par plus fort que moi. C'était un mal pour un bien. Aujourd'hui, c'est plus qu'une consolation.
Au départ, j'étais surement plus serein que certains, parce que j'avais déjà gagné en 2002. C'est difficile de comparer les deux titres. En 2002, j'étais encore jeune. J'ai mal géré l'après championnat. On est beaucoup regardé, beaucoup surveillé. Je m'étais relâché, mais Marc Madiot m'avait regonflé. Aujourd'hui, j'ai 31 ans, j'ai plus d'expérience, je suis plus mûr.
Sur le Tour, je viserai une victoire d'étape. En 2002, j'avais terminé 19e du classement général, mais ça ne m'avait pas apporté grand chose. Porter le maillot tricolore sur le Tour, c'est tous les jours un rêve. Il n'y a pas mieux. Le public nous reconnaît, les médias nous sollicitent tous les jours.
C'est une belle revanche pour moi. Il y a deux ans, je n'avais plus d'équipe. Denis Leproux m'a relancé. J'essaie maintenant de lui rendre. J'ai encore un an de contrat avec l'équipe Agritubel. Ca prouve aux mauvaises langues que je ne marche pas qu'en fin de contrat... »

Arnaud Coyot (Caisse d'épargne), médaille d'argent
« Depuis quelques temps, je marchais bien. On est revenu très près de Nicolas Vogondy. Quand on a 1'30" de retard, tout le monde est toujours motivé pour rouler, mais quand on n'a plus que 20" de retard, les mecs commencent à se regarder. Ils y en avaient qui ne roulaient pas, ou qui attaquaient tous les 20 mètres. Ils se sont sacrifiés. Je ne suis pas champion, mais eux non plus. Monter sur le podium me fait plaisir, mais ce sera vite oublié. On n'a pas souvent l'occasion de pouvoir être champion de France. Surtout que j'ai déjà 27 ans et qu'une carrière, ça passe vite. Je n'ai pas encore l'assurance de courir le Tour de France. Et ce n'est pas au championnat de France qu'on obtient son ticket pour le Tour. Ca n'a rien à voir. Après le Dauphiné Libéré, j'étais en bonne position. J'aurai peut-être ma place. »

Julien Loubet (AG2R - La Mondiale), médaille de bronze
« Quand ça a commencé à attaquer à 10 kilomètres de l'arrivée, alors que nous avions encore 30" de retard sur Nicolas Vogondy, j'ai toujours suivi. Mais ça ne s'entendait pas bien. Nicolas est un superbe vainqueur, il a fait un énorme dernier tour. Il y a toujours cru, nous non. On a couru pour la deuxième place. On se regardait trop. Je manque encore d'expérience sur ce genre de course. Je marchais bien ces derniers temps, notamment sur le Dauphiné Libéré et la Route du Sud. J'ai pris de la confiance. J'étais venu avec de bonnes jambes, mais plus pour aider mes coéquipiers. »

Pierre Rolland (Crédit Agricole), 6e
« Je me sentais très fort. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait défaut. Dans toutes les montées, j'étais en tête. Dans tous les coups, j'étais là. J'ai eu du mal à les gérer. Je manque un peu d'expérience. Dans quelques années, les 20 derniers kilomètres ne me lâcheront plus. »
 
Christophe Moreau (Agritubel), 32e
« Que le maillot reste dans l'équipe, on ne pouvait pas rêver mieux. On a tous eu des larmes de joies fantastiques. Au Tour de France, on aura une belle équipe, opportuniste, avec des sprinters, et moi pour la montagne. »
 
David Fornès (manager d'Agritubel)
« Cette victoire est la plus belle [dans l'histoire d'Agritubel, NDLR], plus belle encore que notre victoire sur le Tour de France il y a deux ans [avec Mercado, NDLR]. Il s'agit d'un passage obligé et d'une consécration. On montre qu'on est aussi fort que les autres équipes, voire plus fort. Avec un maillot de champion de France sur le Tour, on sera encore plus reconnu. Je suis d'autant plus heureux que Nicolas Vogondy est un coureur exceptionnel, talentueux et toujours gentil. »

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