Le scénario rêvé. Gerben Thijssen (Lotto-Soudal U23) a fait parler sa puissance ce dimanche dans les 500 derniers mètres pour devenir le nouveau Champion de Belgique Espoirs. "Je devais le faire. J'avais la pression. J'ai bien géré", admet l'Espoir 2 à DirectVelo.

« UN LAURENS HUYS INCROYABLE »

En début de course, le vainqueur de Bruxelles-Zepperen a manqué la première grosse échappée de 34 coureurs, suscitant un peu la panique chez le coureur. "J'étais un peu nerveux et puis je suis sorti avec 18 coureurs dont plusieurs coéquipiers comme Stan Dewulf, Brent Van Moer et Julian Mertens. Je me suis dit que la situation allait rentrer dans l'ordre." Ce groupe a pu revenir et Gerben Thijssen n'a plus quitté la tête de la course. Même si les nombreuses tentatives n'ont pas été simples à gérer. "A un moment, j'étais seulement avec Brent Van Moer dans un groupe de neuf. Ce n'était pas évident de tout contrer. Brent a beaucoup défendu et puis peu avant le dernier tour, Laurens Huys est rentré sur nous. Il a donné un coup de main décisif. Il a été incroyable. Il venait de faire un effort considérable et ensuite, il s'est mis à plat ventre pour lancer mon sprint. J'ai viré en troisième position."

Le deuxième de Paris-Tours Espoirs 2017 a lancé son sprint de loin. "Oui, mais mon accélération a été bonne. Aux 200 mètres, je suis passé sur le 11 dents. Aux 30-40 mètres, j'ai commencé à avoir des crampes". L'occasion de se faire une petite frayeur en repensant à l'épisode de la première étape du Tour d'Italie Espoirs où il avait levé les bras trop tôt. "J'ai appris de mes erreurs. C'était la plus grosse déception de ma carrière. Aujourd'hui (dimanche), je me suis dit que j'allais sprinter jusqu'à la ligne et qu'on verrait le résultat."

Ce triomphe au Championnat national constitue une libération pour lui après des semaines diffciles. "J'ai bien commencé la saison et ensuite, cela n'a plus tourné comme espéré.  Je n'ai pas eu les résultats que je voulais, par exemple au Tour de Bretagne. Ces dernières semaines, j'ai couru le Tour de Liège et le Tour Alsace qui m'ont rendu plus fort, sans pour autant faire parler de moi."

UN PASSAGE RETARDE DANS LE WORLDTOUR ? 

Et pourtant, le Limbourgeois était satisfait de ses prestations sur les terrains vallonnés. "Déjà au Tour d'Italie Espoirs, je me suis surpris en montagne. Je ne serai jamais un grimpeur, mais j'ai bien travaillé sur ce point.  Notamment sur mon poids. Je suis passé de 72 à 69 kilos. Faire 50e de l'étape-reine du Tour Alsace n'attire pas l'attention mais pour moi, c'était un excellent résultat car chez les pros, il faudra être capable de passer les cols", assure-t-il.

Son passage dans le WorldTour est programmé pour 2019 mais le 5e de Paris-Troyes envisage de prolonger son séjour dans la catégorie Espoirs. "Nous devons en discuter mais il ne sert à rien de brusquer les choses. J'ai bien compris qu'il était nécessaire de se construire un palmarès. Ce titre de Champion de Belgique constituera toujours une belle ligne. Avoir ce maillot donne envie de rouler avec. Cependant, dans le WorldTour, je n'aurai pas l'occasion de le montrer. Je peux aller chez Lotto-Soudal mais je veux de nouveau analyser la situation après le Tour de l'Avenir. J'ai aussi la chance de faire un stage chez Lotto-Soudal après le Tour de l'Avenir. Donc, je pourrai disputer des épreuves professionnelles. Je pourrai aussi voir où j'en suis à ce niveau."

Le lauréat de la Zuidkempense Pijl ne veut pas arriver dans le WorldTour pour se "mettre exclusivement à plat ventre" pour ses leaders. "Il est évident que je ne serai pas leader dans l'immédiat mais je refuse de commencer une carrière d'équipier. Ce n'est pas ce que je recherche. Ce que je veux, c'est remporter des sprints massifs", conclut celui qui envisage de revenir sur la piste sans donner de détails sur ce sujet.